Facebook annonce avoir bloqué de nouvelles campagnes de manipulation de l'opinion organisées depuis l'Iran et la Russie
Ces campagnes ont été interceptées dans le cadre de la lutte contre les fausses informations menée par le réseau social en vue des élections américaines de 2020.
Accusé après l'élection de Donald Trump, en 2016, d'avoir offert une plateforme à des activités de propagande en ligne perpétrée depuis l'étranger, Facebook chasse désormais les faux comptes. Lundi 21 octobre, la firme de Mark Zuckerberg a annoncé avoir bloqué quatre opérations de manipulation de l'opinion, menées par des groupes qui se faisaient passer pour des utilisateurs du réseau social.
Le géant des technologies a détecté ces opérations dans le cadre de son action en continu pour assurer l'intégrité des élections américaines de 2020. Trois d'entre elles étaient orchestrées depuis l'Iran et la quatrième depuis la Russie.
Le patron et cofondateur du réseau social, Mark Zuckerberg, a annoncé lundi que son entreprise était désormais mieux préparée pour répondre aux attaques orchestrées par des Etats. A partir du mois prochain, Facebook prévoit notamment d'indiquer à ses utilisateurs les messages provenant de médias étatiques.
Des réseaux de comptes pour en tromper d'autres
Le groupe californien a affirmé que des centaines de comptes Facebook et Instagram visaient, dans le but de les manipuler, des internautes dans différentes parties du monde, dont les Etats-Unis, l'Afrique du Nord et l'Amérique latine. "Ces campagnes ont créé des réseaux de comptes pour tromper d'autres comptes sur leur identité et leur activité. Nous avons partagé nos conclusions avec la police, les législateurs et nos partenaires industriels", a indiqué Nathaniel Gleicher, responsable de la cybersécurité chez Facebook.
"Nous avons mis fin à ces campagnes en raison de leur attitude trompeuse, non en raison des contenus qu'elles ont partagés", a-t-il précisé lors d'une conférence téléphonique.
L'un des groupes russes partageait des publications via des faux comptes, censés représenter différents courants politiques et abordant des sujets comme "les élections américaines, les questions environnementales, les tensions raciales, les questions LGBT, les idées des Confédérés, le conservatisme et le libéralisme", a listé Nathaniel Gleicher.
Certains candidats particulièrement visés
La firme Graphika, spécialisée dans l'analyse des réseaux sociaux, a de son côté mis en évidence des comptes russes qui s'attaquaient directement à certains candidats américains à la présidentielle. "De nombreux comptes chantaient les louanges de Bernie Sanders ou de Donald Trump", indique le rapport de Graphika. "Des comptes des deux côtés du spectre politique attaquaient Joe Biden. D'autres attaquaient Kamala Harris et Elizabeth Warren. Près de la moitié des comptes prétendaient être basés dans les 'Etats pivots', surtout la Floride", précisent encore les analystes de la firme.
Le rapport révèle aussi que ces comptes réutilisaient des messages d'une organisation russe liée au Kremlin, la "Internet Research Agency", qui avait ciblé des électeurs américains pendant la campagne présidentielle de 2016.
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