Influence "toxique" de Facebook et d'Instagram : "Ces accusations sont fausses", affirme le PDG de Facebook France
Laurent Solly a répondu au témoignage d'une lançeuse d'alerte qui accuse notamment Facebook de privilégier "le profit à la sûreté", et notamment en ce qui concerne l'impact des réseaux sociaux du groupe sur les adolescentes.
"Ces accusations sont fausses", a assuré Laurent Solly, vice-président de Facebook, en charge de l’Europe du sud, ce lundi 18 octobre sur franceinfo, à propos du témoignage de l'ingénieure Frances Haugen, qui a dénoncé l'indifférence de Facebook quant à l'influence toxique des réseaux sociaux du groupe sur les adolescents. Cette lanceuse d'alerte, ancienne employée du groupe, a témoigné devant le Sénat américain le 5 octobre, affirmant que des chercheurs de Facebook ont constaté les dégâts des réseaux sur la santé mentale des adolescentes, mais que leur étude n'a pas été rendue publique ni prise en compte. "11 des 12 critères" analysés dans l'étude montrent "un impact positif" d'Instagram sur les jeunes filles, répond Laurent Solly. La polémique créée à la suite du témoignage de Frances Haugen a poussé Facebook à suspendre son projet d'Instagram pour les moins de 13 ans.
franceinfo : Que répondez-vous à ces accusations de Frances Haugen devant le Sénat américain ?
Laurent Solly : Elles sont fausses. La conclusion de cette étude est fausse. Elle a été faite sur des jeunes femmes qui éprouvaient une forme de mal-être. 40 personnes ont été interrogées, sur 12 critères, dont l'anxiété, la tristesse, la solitude. 11 des points montrent qu'Instagram, selon elles, améliore leur vie sociale, a un impact positif. Nous faisons des centaines d'études et de recherches par an, qui ont comme impact d'améliorer l'utilisation des plateformes, nos outils, d'améliorer Instagram. Par exemple, on a observé qu'il y avait parfois des risques de harcèlement. Nous avons mis en place des outils automatisés, qui bloquent des commentaires de haine. Vous pouvez rejeter un certain nombre de demandes d'amis, ou de personnes qui veulent vous suivre sur Instagram, sans qu'eux s'en rendent compte, pour éviter une forme de vengeance en ligne. Ces études nous aident à améliorer les produits. Donc la conclusion de cette étude était fausse, n'était pas la conclusion qu'en ont fait les médias. Ces études sont faites avec des personnels de Facebook, mais surtout avec des experts et des universités indépendants.
A la suite de la publication des premiers échos de cette lanceuse d'alerte dans la presse américaine, vous avez suspendu le lancement d'une plateforme Instagram pour les moins de 13 ans.
Non, nous avons pris le temps de la réflexion sur Instagram, pour les moins de 13 ans. Le projet est suspendu aujourd'hui. On prend le temps de la réflexion. Mais là aussi, il y a une évidence, que tous les auditeurs savent, et sur laquelle nous travaillons là aussi avec des experts. C'est que, souvent, les jeunes de moins de 13 ans, sont déjà en ligne. Alors que nous fixons une règle, "pas de compte avant 13 ans", chez Facebook.
Mais beaucoup d'adolescents contournent cette règle.
C'est pour cela qu'on réfléchit, qu'on étudie. C'est pour ça qu'on se pose la question suivante : est-ce qu'il ne faut pas avoir une fonctionnalité ou un Instagram "moins de 13 ans" ? Parce que les jeunes sont déjà en ligne. Vous voyez à quel point les recherches sont utiles, et qu'il ne faut pas en faire des conclusions erronées. La conclusion que vous donnez de cette étude, elle n'est pas vraie, elle est fausse. Elle introduit certainement une réflexion là-dessus. Nous y répondons, et nous allons continuer de faire des études.
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