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Journée mondiale sans Facebook : une pause pour devenir "moins esclave" de son téléphone

À l'occasion de la journée mondiale sans Facebook, mercredi, franceinfo a rencontré un jeune Francilien qui a suivi un stage de désintoxication numérique, ou "digital detox".

Article rédigé par Benjamin Mathieu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Regarder un match sur son téléphone portable ou son ordinateur pendant ses heures de travail est une faute au regard de la loi (photo d'illustration). (MAXPPP)

Il occupe une place importante, voire essentielle, dans la vie numérique de nombreuses personnes. Facebook compte 2,13 milliards d'utilisateurs à travers la planète, dont 33 millions en France. Mercredi 28 février, c'est la Journée mondiale sans Facebook. S'il est le plus grand au monde, le réseau social américain créé en 2004, n'est pas le seul à envoyer des notifications et des messages. Instagram (16,4 millions d'abonnés en France), Twitter (15,6 millions), WhatsApp (13,4 millions) ou encore Snapchat (12,2 millions) ont, eux aussi, envahi les smartphones. Ces réseaux sociaux réclament toute l'attention des utilisateurs au point, parfois, de créer des dépendances.

Cela a été le cas pour Malick, un jeune Francilien qui s'est rendu compte que Facebook et les autres prenaient beaucoup trop de place dans sa vie.

Malick, 29 ans, a suivi un stage de "digital detox" pour apprendre à se déconnecter : un reportage de Benjamin Mathieu
À 29 ans, Malick est ce qu'on appelle un millennial. Il est né à l'ère du numérique. Comme la plupart des jeunes de cette génération, née entre 1980 et l'an 2000, il est présent sur plusieurs réseaux sociaux en même temps. "Je suis sur Facebook, Instagram et le plus important : WhatsApp", détaille ce cadre d'un grand groupe de l'agroalimentaire. 

Mention spéciale pour son groupe d'amis sur WhatsApp extrêmement productif : "Toute la journée, je recevais des notifications parce qu'il y a tout le temps quelqu'un qui est connecté et qui discute, raconte Malick. C'est sympa mais, en fait, je pouvais passer la journée sur WhatsApp."

Du matin au soir

Jusque récemment, le quotidien de Malick ressemblait à ça : "Le soir, avant de me coucher, je regardais tout le temps mon téléphone. Dès que j'avais un temps mort, je regardais mon téléphone."

Dès le réveil sonnait, je regardais mon téléphone. Même, parfois, à table avec des copains, ma femme, je le regardais.

Malick

à franceinfo

Malick finit par prendre conscience de la place disproportionné des nouvelles technologies dans sa vie. "Je me suis rendu compte qu'à un moment c'était peut-être un peu trop", se souvient-il. "Au cours d'une conversation, je regarde mon téléphone et je vois que la personne en face de moi s'arrête de parler parce qu'elle se dit que je ne l'écoute pas", confie le jeune homme. C'est comme un déclic. 

Une mise au vert

Il décide de réagir et s'inscrit à un week-end de mise au vert numérique proposé par l'agence Into the tribe. Pendant trois jours, à Lisbonne, au Portugal, les participants sont totalement déconnectés : les notifications du portable sont bloquées par un logiciel. "On ne peut pas passer d'appel, mais on peut en recevoir au cas-où il y a une urgence, explique Malick. Ça paraît assez dur comme ça,  mais j'ai trouvé l'expérience super parce que, pour le coup, on était complètement libre. C'était vraiment déstressant."

Pendant ce week-end "digital detox" ("désintoxication numérique" en français), on croise beaucoup de cadres comme Malick, "qui reçoivent jusqu'à 100 mails par jour, qui se connectent 150 fois par jour sur leur smartphone", explique le fondateur de l'agence, Vincent Dupin. Ce dernier est justement en train d'organiser le prochain séjour sur les monts du Forez, dans le Massif central.

On va déjà leur apprendre à mieux gérer leurs emails et surtout à pouvoir couper pendant leurs congés pour respecter le droit à la déconnexion.

Vincent Dupin, fondateur d'Into the tribe

à franceinfo

Depuis le 1er janvier 2016, en effet, les Français ont droit à la déconnexion, c'est-à-dire qu'ils peuvent être indisponibles et injoignables en dehors des heures de travail. Cette disposition de la loi Travail est une première en Europe. L'agence surfe sur cette tendance sociétale.

Se sentir "moins esclave"

Qu'ils soient particuliers ou salariés, cette mise au vert numérique semble avoir des effets positifs. Malick, lui a pris de nouvelles habitudes depuis cette expérience, comme "mettre mon téléphone en mode avion le soir", dit-il. S'il a baissé sa consommation de réseaux sociaux, il reconnaît qu'il regarde encore son smartphone le matin, même s'il se sent "'moins esclave du téléphone."

Selon les derniers chiffres publiés par Facebook, chaque utilisateur passe en moyenne 6,25 heures par mois connecté au premier réseau social mondial.

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