Ingérences étrangères : 43 tentatives de déstabilisation sur les réseaux sociaux ont eu lieu dans le cadre des Jeux de Paris, selon Viginum

L'organisme pointe une volonté de "porter atteinte à l’image et à la réputation de la France".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les anneaux olympiques sur la Tour Eiffel, à Paris, le 6 septembre 2024. (THIBAUD MORITZ / AFP)

Plusieurs dizaines de tentatives de déstabilisation étrangères ont eu lieu sur les réseaux sociaux dans le cadre des Jeux de Paris 2024, selon un bilan communiqué vendredi 13 septembre par Viginum, l'organisme français de lutte contre les ingérences numériques étrangères.

Selon Viginum, entre le mois d'avril 2023 et la fin des Jeux paralympiques, le 8 septembre, "43 manœuvres informationnelles [ont] ciblé les Jeux de Paris 2024, s’appuyant sur différents modes opératoires". Viginum considère que l'audience des Jeux de Paris, "très largement positive, a inévitablement offert des opportunités de manœuvres malveillantes pour les acteurs étrangers de la menace informationnelle". La moitié de ces manœuvres ont eu lieu pendant la compétition, précise Viginum.

Des déstabilisations qui n'ont pas eu un grand impact

Dans un rapport d'une dizaine de pages, rendu public vendredi 13 septembre, l'organisme pointe des manœuvres de déstabilisation, impliquant des acteurs étrangers. "Elles ont toutes mis en exergue une volonté manifeste d’instrumentaliser, de manière planifiée ou opportuniste, tout évènement ou fait d’actualité en lien avec les Jeux", notamment pour "porter atteinte à l’image et à la réputation de la France en dénigrant sa capacité à accueillir, organiser et sécuriser de grandes compétitions internationales" ou encore pour "remettre en cause les valeurs universelles et démocratiques, concomitamment à la promotion de modèles politiques alternatifs auprès d’audiences internationales".

Toutefois, Viginum observe que "les manœuvres identifiées ont, pour la plupart, peiné à obtenir une visibilité suffisante dans le débat public numérique francophone, pour produire des effets réels sur le bon déroulement des événements".

L'organisme cite de nombreux exemples de ces tentatives de déstabilisation. Ainsi, quelques jours avant la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, le 26 juillet, une vidéo publiée sur X, Facebook et Telegram, faisant apparaître un prétendu membre du Hamas menaçant les Jeux et la France, et accusant celle-ci de soutenir Israël et dénonçant la participation d’athlètes israéliens à la compétition, a été attribuée à la Russie. 

Des vidéos fausses ou décontextualisées

Le jour même de la cérémonie d'ouverture, Viginum a également détecté la diffusion, par des comptes pro iraniens, de visuels d’appel au boycott de l’équipe olympique israélienne reprenant le logo et la charte graphique de l’ONG Amnesty International. Plus tôt, le 5 juin 2024, une vidéo en langue mandarin avait été diffusée sur les réseaux sociaux avec des narratifs hostiles aux Jeux de Paris et affirmant que la Seine serait comparable au Gange en Inde "rempli de pétrole et de déchets", ou encore que l’air de Paris serait trop "nauséabond" pour les athlètes olympiques. "Réalisée à l’aide de l’intelligence artificielle, cette vidéo a été diffusée sur plusieurs plateformes chinoises de streaming vidéo", explique Viginum.

L'organisme pointe aussi les tentatives de déstabilisation par la "décontextualisation de vidéos". Ainsi, à partir du 28 juillet, deux jours après la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, "plusieurs comptes X identitaires et ultra-conservateurs ont diffusé une vidéo décontextualisée faisant apparaître 'des milliers de chrétiens' qui se seraient réunis en France pour protester contre la cérémonie d’ouverture, jugée 'antichrétienne'. Or, cette vidéo avait été initialement partagée le 15 août 2022 à l’occasion de la fête de l’Assomption".

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