TikTok suspend dans l'Union européenne la fonctionnalité qui récompense le temps passé devant les écrans

La Commission européenne estime que ce nouveau service controversé du groupe ByteDance, baptisé "TikTok Lite" pose "des risques graves pour la santé mentale des utilisateurs".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le logo de Tiktok Lite, à Paris, le 24 mars 2024. (JEAN-MARC BARRERE / HANS LUCAS / AFP)

L'Union européenne a gagné une manche dans son bras de fer contre TikTok. Le réseau social a déclaré mercredi 24 avril qu'il suspendait "volontairement" la fonction de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans. Ce nouveau service controversé, lancé en France et en Espagne fin mars, avait été accusé de renforcer dangereusement la dépendance au réseau social en poussant les utilisateurs à rester connectés.

"Nos enfants ne sont pas des cobayes pour les réseaux sociaux", a aussitôt réagi le commissaire européen au numérique, Thierry Breton, qui a précisé sur X que les procédures engagées contre la plateforme concernant "le risque d'addiction" se poursuivaient. Il avait annoncé lundi l'ouverture d'une enquête de Bruxelles et menacé de prononcer la suspension dès jeudi. La Commission européenne, qui joue le rôle de gendarme du numérique dans l'UE, avait estimé que le mécanisme posait "des risques graves pour la santé mentale des utilisateurs".

Un service contesté "dès son lancement"

"TikTok cherche toujours à travailler de manière constructive avec la Commission européenne et d'autres régulateurs. Nous suspendons donc volontairement les fonctions de récompenses dans TikTok Lite pendant que nous répondons aux préoccupations qu'elles ont soulevées", a déclaré le réseau social, dans un message diffusé sur X.

La fonction de TikTok Lite suspendue mercredi récompensait les utilisateurs avec des jetons s'ils se connectaient quotidiennement durant dix jours, s'ils passaient du temps à regarder des vidéos (avec une limite de 60 à 85 min par jour) et s'ils faisaient certaines actions. Ces pièces étaient ensuite échangeables contre des cartes-cadeaux sur des sites partenaires, comme Amazon. La secrétaire d'Etat française chargée du Numérique, Marina Ferrari, s'est félicitée sur X de la décision du réseau social, soulignant avoir "alerté, dès son lancement, sur cette dérive contestable et sur les risques qu'elle faisait peser sur ses utilisateurs".

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