Twitter racheté par Elon Musk : "Un procès sera clairement en notre faveur", estime un Français licencié par le milliardaire
Avec plusieurs de ses collègues, l'ingénieur en informatique veut monter une action en justice pour prouver que ces licenciements ne sont pas justifiés.
"On a découvert qu'on étaient licenciés parce que nos ordinateurs se sont mis en mode bloqué", raconte sur franceinfo dimanche 6 novembre Emmanuel Cornet, ingénieur en informatique français qui fait partie de la moitié des 7 500 salariés de Twitter remerciés cette semaine, quelques jours après le rachat du réseau social par le milliardaire Elon Musk.
"On n'a pas reçu d'appel, de lettre ou d'email... Ça s'est fait dans des conditions assez brutales".
Emmanuel Cormet, ex-salarié de Twitterà franceinfo
Emmanuel Cornet explique avoir été congédié quelques jours avant la vague de licenciements parce qu'il "créait des ennuis" avec ses chroniques en bande dessinée du rachat de Twitter par Elon Musk. "Il y a quelques mois j'avais fait un portrait de lui qui disait que tout employé qui s'exprimerait contre sa politique tolérante de liberté d'expression totale serait immédiatement viré. Ça n'a pas plu. Je crois qu'ils essaient de faire passer ça pour un licenciement pour faute mais sans donner de cause, ce qui est assez ironique."
Elon Musk voulait "avoir moins de salaires à payer"
Le désormais ex-salarié de Twitter s'est associé à ses collègues "qui commencent à monter une action en justice". "Certains peuvent potentiellement se retrouver en galère de visa ou d'assurance santé puisque c'est lié à nos contrats de travai", explique Emmanuel Cornet. Ces ex-salariés reprochent au milliardaire de ne pas avoir respecté le délai légal avant le licenciement. "J'ai l'impression qu'un procès sera clairement en notre faveur", se persuade l'ingénieur français. "Je pense qu'Elon Musk s'y attendait."
"[Elon Musk] est un peu comme Obélix. Il met des baffes et après il pose des questions. S'il y a des conséquences, il assumera et il paiera les frais."
Emmanuel Cormetà franceinfo
Depuis son licenciement, Emmanuel Cornet se demande quel sera l'avenir de Twitter : "Je me pose aussi des questions pour mon usage personnel, si je veux aller ailleurs ou pas." Il croit comprendre qu'Elon Musk "a tellement surpayé" les 44 milliards de dollars pour s'offrir la plateforme qu'"il voulait faire des coupes le plus rapidement possible dans le budget et virer des gens pour avoir moins de salaires à payer". En revanche, il ne comprend pas pourquoi "il se tire une balle dans le pied". "Ce n'est pas vraiment dans son intérêt que la boîte périclite, estime-t-il. Côté technique, il n'y a plus les bonnes personnes. Côté image de marque, ce n'est pas terrible non plus."
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