Cyberattaque au centre hospitalier de Versailles : "On fait face à des terroristes qui mettent en danger la vie de patients", assure le président de la FHF
"On fait face à des terroristes qui mettent en danger la vie de patients", a estimé lundi 5 décembre sur franceinfo Arnaud Robinet, maire Horizons de la ville de Reims et président de la Fédération Hospitalière de France alors que l'hôpital André-Mignot du centre hospitalier de Versailles, situé au Chesnay-Rocquencourt (Yvelines), a été victime d'une cyberattaque samedi soir. Un groupe de pirates informatiques a revendiqué cette attaque, selon les informations de franceinfo. L'hôpital a déclenché son plan blanc et partiellement déprogrammé les opérations, d'avoir des personnes de haut niveau qui sont dédiées à cette cybersécurité", a-t-il expliqué. Lors du Ségur de la santé, 350 millions d'euros ont été dédiés à la cybersécurité, selon lui. "Il faut aller plus loin", assure-t-il. En août dernier, l'hôpital de Corbeil-Essonnes avait été la cible d'une cyberattaque.
>> Yvelines : ce que l'on sait de la cyberattaque qui a visé l'hôpital André-Mignot de Versailles
franceinfo : Cette attaque fait penser à ce qu'à vécu l'hôpital de Corbeil-Essonnes en août dernier. C'est une véritable épidémie ?
Arnaud Robinet : D'autres établissements de santé ont fait l'objet de cyberattaques. On voit bien qu'aujourd'hui, à l'instar d'entreprises, à l'instar du milieu économique, le monde de la santé est une cible, ce qui est indigne envers les patients et bien évidemment envers les soignants, qui plus est, à une période où l'hôpital fait face à une triple épidémie.
"On peut parler d'une quadruple épidémie aujourd'hui."
Arnaud Robinet, président de la Fédération Hospitalière de Franceà fanceinfo
On n'a pas le nombre exact d'attaques qui ont été déjouées en France ces derniers mois. Mais les remontées qui sont les nôtres laissent à penser que de plus en plus les hôpitaux sont la cible.
Que faut-il faire ?
Il faut un véritable plan de défense. La cybersécurité est un sujet politique et pas seulement technique. C'est un enjeu majeur de la souveraineté nationale et même européenne. Ce que la FHF demande, c'est bien sûr de doter les établissements d'équipes spécialisées, d'avoir des personnes de haut niveau qui sont dédiées à cette cybersécurité, et puis derrière, aussi des plans d'investissement. Lors du Ségur, à peine 350 millions d'euros ont été dédiés à la cybersécurité. Je crois qu'il faut aller plus loin. Le niveau actuel des dépenses liées aux systèmes d'information représente 1,5% des dépenses totales. Il faut aller beaucoup plus loin. Il faut renforcer l'interministériel et mettre la santé au même niveau que l'économie, la défense et la diplomatie. On fait face à des terroristes qui mettent en danger la vie de patients, donc la vie de nos concitoyens, et qui réclament des rançons assez exorbitantes.
La solution est-elle de couper le système informatique ?
Je tiens au nom de la FHF à saluer les équipes de Versailles. D'emblée, ils ont coupé le système informatique pour éviter toute fuite de données des patients. Ils ont repris ce qu'on appelle la méthode archaïque, c'est-à-dire le papier et le crayon. Mais imaginez derrière les conséquences pour la prise en charge des patients, des déprogrammations, des transferts de patients.
"Je lance un appel solennel aux habitants du secteur de faire le 15 avant de se rendre aux urgences de Versailles pour voir où ils peuvent être pris en charge."
Arnaud Robinetà franceinfo
Il faut alléger l'activité aujourd'hui du siège du Centre hospitalier de Versailles. Ça peut prendre plusieurs jours, plusieurs semaines, parfois des mois. En tout cas, le plan blanc qui a été activé va permettre, je l'espère, de résoudre ces difficultés le plus rapidement possible.
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