Des défenseurs des droits humains attaquent en justice la société israélienne mise en cause dans le piratage de WhatsApp
La société israélienne NSO Group, qui a développé ce logiciel utilisé par de nombreux gouvernements, a nié toute responsabilité dans ce piratage.
Quelques jours après le piratage de l'application WhatsApp, des activistes et proches de l'ONG Amnesty International ont porté plainte, samedi 18 mai, contre la société israélienne NSO Group. Celle-ci est soupçonnée d'avoir conçu le logiciel espion utilisé par les hackers, rapporte The Guardian (en anglais).
En raison d'une faille de sécurité, la très populaire application de messagerie cryptée détenue par Facebook a été infectée par un logiciel donnant accès au contenu des smartphones, provoquant de nouvelles inquiétudes sur la sécurité des téléphones portables. Une fois le logiciel installé, les pirates pouvaient notamment écouter ou visualiser l'environnement du propriétaire du smartphone, sans qu'il s'en rende compte.
Selon le quotidien britannique, une cinquantaine de membres et de proches d'Amnesty International ont demandé au ministre de la Défense israélien d'interdire l'exportation du logiciel Pégase de la firme NSO, mise en cause dans cette affaire. "Les membres d'Amnesty International craignent continuellement, et à raison, d'être ciblés et de faire l'objet de surveillance", résume un affidavit (en anglais) mis en ligne par l'organisation.
Un usage "douteux" du logiciel de surveillance
De son côté, la société israélienne nie toute responsabilité dans ce piratage, affirmant que sa technologie est vendue "à des gouvernements dans le seul objectif de combattre la criminalité et le terrorisme".
Selon le centre de recherche de l'université de Toronto, Citizen Lab, Pégase est utilisé dans 45 pays, dont 36 où il serait utilisé par des organismes gouvernementaux. Il est également utilisé dans des pays au bilan "douteux" en matière de droits humains, estime Citizen Lab. L'Arabie saoudite pourrait avoir exploité Pégase pour localiser le journaliste et critique du régime Jamal Khashoggi, tué à Istanbul en octobre 2018.
Le centre de recherche a d'ailleurs indiqué avoir "mis au jour au moins 25 cas de ciblage illégal de groupes de défense, d'avocats, de scientifiques et chercheurs, d'enquêteurs dans des affaires de disparitions massives et de membres des médias".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.