Enquête : qui sont les "arnaqueurs du cœur" ?
À 80 ans, une veuve a de nouveau connu le grand amour. Elle est tombée amoureuse d'un certain Laurent, rencontré sur Internet après une demande d'ajout en ami sur un réseau social. "J'avais presque l'impression de vivre avec lui, parce qu'on échangeait à longueur de journée des SMS", se souvient-elle. Après deux mois d'échange, l'homme lui dit avoir été victime d'une agression et lui demande de l'argent. Elle lui fera plusieurs virements, de plusieurs milliers d'euros. Elle a porté plainte pour escroquerie, mais n'a jamais revu son argent. "Il restera malgré tout mon plus beau souvenir", dit-elle. Pourtant, Laurent n'existe pas.
Dans l'anonymat des cybercafés
Son profil a été monté de toutes pièces à Abidjan (Côte d'Ivoire). Le pays est devenu le repaire des cyber-arnaqueurs, spécialisés dans l'arnaque aux sentiments. Dans l'anonymat des cybercafés, ils cherchent à entrer dans l'intimité de leurs victimes. Un Ivoirien discute nuit et jour avec des personnes en manque d'affection. Il a notamment obtenu la confiance d'un père de famille, qui lui envoie des messages d'amour et des photos intimes. Pour l'escroquer, il se fait passer pour une jeune femme. Ces escrocs sont surnommés les "brouteurs", en référence aux moutons, qui se nourrissent sans faire d'efforts.
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