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Des poursuites engagées par la justice contre Samsung France, pour "pratiques commerciales trompeuses"

La plainte de plusieurs ONG porte sur les conditions de travail des ouvriers des usines Samsung en Chine, en Corée et au Vietnam.

Article rédigé par franceinfo - Avec France Inter
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Une enseigne Samsung à Paris (illustration). (BERTRAND GUAY / AFP)

Alors que Samsung France affiche des engagements éthiques sur le respect des droits des travailleurs, la justice a engagé des poursuites contre le groupe pour "pratiques commerciales trompeuses", après la plainte d'ONG sur les conditions de travail des ouvriers de ses usines en Chine, en Corée et au Vietnam, révèle mercredi 3 juillet France Inter. C'est la première fois en France que des engagements éthiques sont considérés sous l'angle des pratiques commerciales trompeuses.

Dans des usines Samsung, que ce soit en Chine ou au Vietnam, des mineurs de moins de 16 ans sont employés à la chaîne pour assembler des téléphones. Ils sont entassés à six ou huit dans un dortoir de 10 m2 sans eau courante. "Ces ouvriers sont payés moins de 200 euros par mois, pour assembler jusqu'à 1 600 téléphones par jour", indique l’association Sherpa. Même problème en République démocratique du Congo, avec les mines de cobalt. Selon les ONG Amnesty international et AfreWatch, Samsung figurait en 2016 dans les acheteurs de cobalt provenant de mines artisanales, dans lesquelles travaillent des enfants.

"Respecter les engagements éthiques"

Avec ses 219 milliards de dollars de chiffre d’affaires, Samsung proclame pourtant son ambition de devenir "l’une des entreprises les plus éthiques au monde". Le 17 avril dernier, Renaud Van Ruymbeke, juge d’instruction au pôle financier du TGI de Paris, a mis en examen Samsung France pour "pratiques commerciales trompeuses" entre 2012 et 2017.

Cette mise en examen constitue un virage pour les associations Sherpa et Action Aid qui sont à l’origine de la plainte, avec constitution de partie civile contre Samsung. "Cette mise en examen est un tournant important dans la lutte contre l'impunité des multinationales : ce qu'on demande à ces entreprises, c'est de respecter leurs engagements éthiques." De son côté, Samsung se défend d'exploiter ses travailleurs : les difficultés viendraient de certains sous-traitants, explique l'entreprise.

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