Journée mondiale sans portable : "C'est devenu quelque chose qui nous a totalement envahis"
À l'occasion de la journée sans portable ce mercredi, le Dr William Lowenstein, président de l'association SOS Addictions, revient sur franceinfo sur les risques induits par une utilisation déraisonnée du téléphone portable.
La peur excessive d'être séparé de son portable génère "de l'anxiété, voire de la perte d'identité" a déclaré le Dr William Lowenstein, président de l'association SOS Addictions, mercredi 6 février sur franceinfo, à l'occasion de la journée mondiale sans téléphone portable.
franceinfo : L'addiction au téléphone portable existe-t-elle vraiment au sens médical du terme ?
Dr William Lowenstein : Oui, même si elle n'est pas encore reconnue tout à fait officiellement par nos grandes instances. On voit bien, que ce soit pour nous, comme autour de nous, qu'un certain nombre sont devenus vraiment dépendants à cette nouvelle prothèse du quotidien, à ce sixième sens ou à ce premier non-sens, je ne sais pas quoi en dire. C'est devenu quelque chose qui nous a totalement envahis, surtout depuis l'apparition des smartphones.
Y a-t-il des symptômes ?
Il y a la nomophobie : ces crises d'angoisse lorsqu'on n'a plus cette prothèse du quotidien, cette communication avec les autres, ou si on a loupé un événement voire un contact sur n'importe quel réseau. Le symptôme est vraiment celui de l'anxiété, voire de la perte d'identité. Je voudrais rappeler deux choses : dans les risques du portable ou du smartphone, il y a aussi le risque accidentologique, qui est tout en haut : au volant, que ce soit en voiture, en moto, en trottinette, en traversant la rue, il y a quand même une augmentation des accidents parfois très sévères à cause de cette utilisation du smartphone. Et puis aussi rappeler, ne serait-ce que pour les enfants et les ados, que les téléphones en charge on ne les prend pas quand on prend un bain.
À partir de quel âge peut-on avoir un téléphone ?
À partir de l'instant où c'est un smartphone qui donne absolument accès à tout, y compris à toutes les horreurs de violence, de pornographie, il ne faut pas autoriser les smartphones avant 12-13 ans. Après, plus que l'âge ou le temps passé, qui sont des paramètres, l'important c'est comment les parents eux-mêmes peuvent donner l'exemple et surtout accompagner les enfants dans cet apprentissage. On est dans une période charnière par rapport à ces nouveaux instruments de notre quotidien. Il faut voir comment on fait pour avoir tout le positif de ces nouvelles technologies absolument extraordinaires, à condition d'être ensemble et de ne pas laisser les gens de plus en plus seuls avec ce type d'outils.
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