Cet article date de plus de deux ans.

Smartphones reconditionnés : les entreprises françaises veulent se démarquer des "opportunistes"

Les ventes s'envolent pour les smartphones reconditionnés : +20% par an. Derrière des acteurs déà bien installés, des entreprises françaises arrivent sur le marché.

Article rédigé par Sophie Auvigne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'atelier de reconditionnement des téléphones chez Largo. (SOPHIE AUVIGNE / RADIO FRANCE)

Le smartphone reconditionné a le vent en poupe, avec une augmentation des ventes de 20% par an. Si Back Market est devenue une référence, des reconditionneurs français arrivent sur le marché, comme l'entreprise Largo, à Sainte-Luce-sur-Loire près de Nantes, qui est côtée en bourse. Et on y fait tout sous le même toit : une simple porte sépare le service client de l'atelier de reconditionnement. L'expérience client, c'est l'obsession de Fanny Hersenn, en charge du service après vente : "L'objectif est de pouvoir rassurer le client. A chaque étape, il va recevoir un mail où il est informé de ce qui a été réparé sur le téléphone. En 72h, on réceptionne le téléphone, on va le réparer et le renvoyer parce qu'on sait que le téléphone est indispensable aujourd'hui."

La réputation de la filière du reconditionné se construit actuellement, selon Christophe Brunot, l'un des fondateurs de Largo en 2016.

"Soit j'ai eu une expérience avec le reconditionné qui s'est bien passée et je ne vais plus acheter de produits neufs, soit j'ai une mauvaise expérience et là, c'est plus compliqué de faire revenir le client."

Christophe Brunot, fondateur de Largo

à franceinfo

"Toute la difficulté de notre métier, explique Christophe Brunot, c'est qu'aujourd'hui, pas mal d'opportunistes sont arrivés sur le marché. Ce qu'on défend auprès des pouvoirs publics, c'est d'arrêter de plébisciter des produits importés de Chine, car on ne sait même pas quelle pièce ils mettent dedans. En passant par une industrie française, on va pouvoir prouver par A+B ce qu'on a changé sur les produits et la provenance."

123 points de contrôle avant une vente

Pour fidéliser le client et doubler ses ventes, le reconditionneur a investi dans des robots : ils sont impartiaux donc zéro subjectivité pour évaluer, par exemple, une rayure sur l'écran et pour fixer le prix du téléphone. De plus, l'entreprise a mis en place des procédures strictes avant une vente : chaque appareil passe par 123 points de contrôle. Ilan teste les micros, derrière lui Michael répare si besoin : "Quand ça ne marche pas, parfois il faut une heure ou deux. Ça dépend des modèles. C'est de la patience".

Le banc de test et de réparation chez Largo. (SOPHIE AUVIGNE / RADIO FRANCE)

En moyenne, Brice change une batterie sur deux, ce qui a généré 800 kilos de déchets l'an dernier, qui sont eux-mêmes retraités. C'est aussi l'intérêt d'une filière mieux encadrée. Mais pour le 100% français, on n'y est pas encore, c'est l'approvisionnement qui coince : 80% des téléphones viennent d'Amérique. "Aux Etats-Unis, il existe un phénomène abominable, mais qui nous permet d'avoir un gisement important : les produits sont vendus en leasing [location avec option d'achat] et tous les ans, le consommateur américain reçoit un nouveau téléphone de la part de son opérateur." Et pendant ce temps, les Français laissent dormir 100 millions de téléphones dans leurs tiroirs.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.