: Vidéo Rencontre avec ces inventeurs repentis des technologies qui nous rendent accros
Ils sont derrière l'iPhone, l'infinite scrolling ou encore les algorithmes de YouTube. Mais aujourd'hui, ces créateurs portent un regard critique sur les conséquences de leurs inventions. Envoyé Spécial est allé à leur rencontre.
Si vous passez des heures sur Instagram, c'est peut-être à cause de Aza Raskin, l'inventeur de l'infinite scroll. "C'est une invention que j'avais en tête depuis 2006 environ. L'idée était que, vous arrivez au bas de la page, et vous devez cliquer sur le bouton suivant, puis la page suivante se charge, et je me disais : "Pourquoi ne pas simplement ajouter des choses au bas de la page ?", explique-t-il avant d'ajouter : "J'ai fait un calcul à la fin de l'année dernière pour savoir combien de temps cette seule invention fait perdre. Cela ferait perdre 200 000 vies humaines par jour."
Aujourd'hui, Aza Raskin développe une nouvelle technologie, qui réduit le débit d'un smartphone si son utilisateur passe trop de temps à scroller. Envoyé spécial a rencontré des ingénieurs et des programmeurs qui nous ont rendus accros. Parmi eux, Tony Fadell, le "père de l'iPod" et l'un des co-créateurs de l'iPhone. "Vous savez, je me réveille parce que je veux voir les choses que j'ai créées et que j'ai aidé à créer pour qu'elles soient utilisées correctement et ne détruisent pas les familles ou les sociétés ou quoi que ce soit. Et les gens doivent prendre le contrôle et nous devons travailler ensemble pour combattre ce monstre", lance-t-il.
Un regard critique
Aussi, certains de ces créateurs portent un regard critique sur les conséquences de leurs inventions. C'est notamment le cas de Guillaume Chaslot, co-créateur de l'algorithme de recommandation des vidéos sur YouTube. "L'algorithme, il allait regarder toutes les sessions de tout le monde, toutes les vidéos qui ont été regardées par tout le monde, et il trouvait en fonction de ça qu'est-ce qu'il allait vous recommander à vous, qu'est-ce qui avait le plus de chances de vous rendre accro, de vous faire revenir, encore et encore, sur YouTube", développe-t-il. Aujourd'hui, cet ancien salarié de Google, le groupe qui détient YouTube, sensibilise aux dangers que peuvent représenter ces algorithmes. "Je me sens responsable et coupable, et maintenant, ma responsabilité, c'est de parler de ça pour qu'on change les choses", promet-il.
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