Paralympiques 2024 : "Je n'aimais pas la boccia, on m'a appâtée avec du chocolat", raconte la médaillée d'or Aurélie Aubert

A 26 ans, la native de l'Eure-et-Loir est devenue la première Française de l'histoire à monter sur un podium dans cette discipline paralympique.
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
Aurélie Aubert lors des Jeux paralympiques de Paris 2024, le 29 août. (AFP)

Si Aurélie Aubert aime le chocolat, elle ne s'en est pas contentée pour sa première participation aux Jeux paralympiques en boccia (catégorie BC1, joueuses atteintes de paralysie cérébrale et assimilée). A 26 ans, la Française a préféré une médaille d'un vrai métal, et même du plus beau – en or –, en remportant la finale face à la Singapourienne Yee Ting Jeralyn Tan, lundi 2 septembre. Un sacre inattendu pour celle dont l'objectif était simplement de disputer les quarts de finale, sept ans après avoir découvert cette discipline exclusivement paralympique.

"Je n'aimais pas la boccia, on m'a appâtée avec des petites boules de chocolat, sans citer de marque, souriait Aurélie Aubert avant les Jeux. Marie-Pierre Leblanc [sélectionneuse des Bleues] m'a dit que si je venais jouer à la boccia, j'aurais du chocolat. Alors je suis descendue jouer. Quelques semaines plus tard, je suis allée au championnat de France, j'ai fini 4e et j'étais mordue..."

Claudine, plus qu'une simple assistante

A l'époque hébergée à la fondation Mallet à Richebourg, dans les Yvelines, Aurélie Aubert se prend au jeu de cette sorte de pétanque en salle. "Ce qui me plaît en boccia, c'est la dimension stratégique : le corps et l'esprit doivent être réunis", explique celle qui souffre de paralysie cérébrale depuis sa naissance. Au point qu'elle s'entraîne désormais dix heures par semaine, tout en étant entourée d'une préparatrice mentale, d'une psychologue, d'une hypnotiseuse et d'une sophrologue.

Mais la personne la plus importante de son entourage, c'est Claudine Llop Cliville. D'abord sophrologue d'Aurélie Aubert, elle a changé de casquette en 2017. "Marie-Pierre Leblanc m'a dit qu'Aurélie avait besoin d'une assistante, elle m'a demandé d'essayer. J'ai toujours été très intéressée par le handisport, j'ai découvert la boccia et quand je plonge, moi, c'est comme Obélix : je suis accro à vie", explique celle qui soignait la nouvelle médaillée paralympique depuis son plus jeune âge.

"Avec Claudine, on a une relation inexplicable. On est très proches depuis des années, naturellement."

Aurélie Aubert, joueuse de boccia

à franceinfo: sport

"Notre relation, longue, c'est une force. Aurélie, je la connais de A à Z, à tel point qu'on me demande souvent si c'est ma fille. Et ça me plaît !", sourit Claudine, dont le rôle sur le terrain est de positionner le fauteuil de sa joueuse et de lui ramener les balles. "Je suis face au jeu, mais je ne peux pas parler. Je suis les demandes d'Aurélie pour placer son fauteuil et lui donner les balles, mais je n'ai aucune action sur son jeu et ses décisions", précise l'assistante de la nouvelle championne paralympique de boccia.

"C'est gratifiant d'être dans son ombre", assure Claudine Llop Cliville, quand bien même elle n'est pas considérée comme médaillée, contrairement à d'autres guides, y compris en boccia. Ce qui n'enlève rien à la performance d'Aurélie Aubert, première médaillée française de l'histoire en boccia, où l'on attendait davantage Sonia Heckel, éliminée dès les poules. Et qui rappelle qu'une grande histoire peut partir d'une boîte de chocolats.

À regarder

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.