Jeux paralympiques 2024 : Agitos, parasportif, boccia... Le lexique des termes incontournables pour suivre les épreuves

Article rédigé par franceinfo
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Les Agitos au village des athlètes des Jeux Paralympiques de Paris à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 24 août 2024. (TOSEI KISANUKI / YOMIURI / AFP)
Avec les Jeux paralympiques, qui se tiennent à Paris du 28 août au 8 septembre, de nouveaux mots vont arriver dans les conversations. Voici une liste de mots spécifiques à cet événement.

Le coup d'envoi des Jeux paralympiques de Paris a été donné avec la cérémonie d'ouverture, mercredi 28 août. Jusqu'au 8 septembre, le public se familiarisera avec les 22 parasports au programme, mais découvrira aussi les parcours de vie des parasportifs. Certains mots, symboles et disciplines sont dévolus spécifiquement à ces Jeux. En voici une liste, non exhaustive.

Parasport : il s'agit du terme générique pour désigner l'ensemble des sports pratiqués par les personnes en situation de handicap (physique, sensoriel, mental ou psychique), en loisir comme en compétition. Il est ensuite décliné par discipline, comme la parahaltérophilie, le parajudo ou la paranatation. Le terme "handisport" désigne la pratique sportive des personnes présentant un handicap physique ou sensoriel, comme le détaille la Fédération française d'handisport. Et le "sport adapté" est réservé aux sportifs présentant un handicap mental ou psychique, selon la Fédération française du sport adapté.

Paralympiens : on parle de paralympiens et paralympiennes pour les sportifs engagés lors des Jeux paralympiques, selon le Comité paralympique et sportif français. Le ministère de la Culture recommande aussi de distinguer les parasportifs et parasportives, termes génériques, des para-athlètes qui pratiquent l'athlétisme.

Personne en situation de handicap : on peut aussi parler d'une "'personne ayant des besoins spécifiques' pour désigner tout individu éprouvant une difficulté ponctuelle à accomplir un acte dans un contexte donné", explique le Comité paralympique et sportif français. Les premiers concernés adjoignent le terme de "personne" à un qualificatif pour ne pas réduire les athlètes à leur handicap. Le mot "handicapé", utilisé comme un nom, est donc proscrit. Tout comme le terme "invalide", faux et stigmatisant. Par ailleurs, les expressions "victime de", "atteint de", "souffrant de", "frappé de" peuvent être remplacés par "porteur de", pour ne pas réduire l'athlète handicapé à une souffrance.

Agitos : ces petits croissants rouge, bleu et vert symbolisent depuis 2003 les Jeux paralympiques, à l'image des anneaux olympiques pour les JO. Le mot a été formé à partir du latin "Agito" qui signifie "je bouge". A Paris, les Agitos ont notamment été accrochés sur l'arc de Triomphe.

Boccia : sport paralympique mixte depuis 1984, la boccia (boule en italien) n'a aucun équivalent aux Jeux olympiques. C'est un "mélange de pétanque, de curling, de billard et surtout d'échecs", résume Sonia Heckel, plusieurs fois championne de France de la discipline, pour francetv sport. Ce sport de balles et de précision se déroule sur un terrain de 12,5 m sur 6 en intérieur. Les compétitions s'organisent soit en individuel, soit par équipes de deux ou trois personnes. Chaque joueur ou équipe dispose de six boules pour approcher au plus près le "jack", l'équivalent du cochonnet à la pétanque. Un match se déroule en quatre manches (six manches en équipe) et les points gagnés se cumulent d'une manche à l'autre. 

Le parasportif sud-coréen Jeong Howon, médaillé d'or aux Jeux paralympiques de Tokyo, le 4 septembre 2021. (SHOHEI IZUMI / YOMIURI / AFP)

Au départ, ce sport était réservé à des joueurs en fauteuils présentant un trouble persistant du tonus musculaire, mais il peut être désormais pratiqué par toute personne en fauteuil roulant présentant une limitation sévère des fonctions motrices. Les parasportifs peuvent d'ailleurs bénéficier de l'aide d'un assistant et utiliser une rampe pour propulser les balles. Les catégories BC2 et BC4 concernent les parasportifs qui peuvent jouer de façon autonome. En revanche, dans les catégories BC1 et BC3, les joueurs peuvent disposer d'une assistance.

Cécifoot : sport paralympique depuis Athènes en 2004, le cécifoot se joue avec des parasportifs de catégorie B1, c'est-à-dire qui ont une acuité visuelle nulle ou très faible. Le gardien n'a pas forcément de handicap visuel et peut donc aider ses joueurs à s'orienter en défense. La balle contient des grelots, ce qui permet aux joueurs de la repérer. En attaque, ils sont aussi aidés par un assistant positionné derrière le but adverse. Pour le reste, les règles sont basées sur celles du football en salle, avec deux équipes de cinq joueurs qui s'affrontent pendant deux mi-temps de 15 minutes sur un terrain d'environ 40 m de longueur sur 20 m de large et des barrières sur les côtés. Aux paralympiques, le cécifoot n'est ouvert qu'aux hommes.

Classification : aux Jeux paralympiques, ce système permet de garantir l'équité des épreuves. Chaque athlète, selon les caractéristiques de son handicap et la manière dont il agit sur sa pratique sportive, est donc classé dans une catégorie de handicap. Une ou plusieurs lettres représentent le type de handicap et un chiffre lui est associé. Par exemple, la catégorie "SB11" correspond à l'épreuve de brasse pour les paranageurs non-voyants.

Dépassement de soi : les paralympiens demandent à éviter les termes de "super-héros" ou "d'héroïsme" en évoquant les parasportifs et leurs performances, comme a pu le faire Teddy Riner sur RTL"Faut vraiment que tu arrêtes de parler de nous de cette manière. (...) On n'est ni à plaindre, ni à survaloriser de cette manière !" a réclamé Sofyane Mehiaoui, membre de l'équipe de France de basket fauteuil, sur Instagram. "Je ne suis pas un super héros. Le super-héros est quelqu'un qui a un peu un 'darkside', qui a quelques problèmes à régler, qui n'est pas toujours humain. (...) Il faut aujourd'hui banaliser la différence et employer les bons mots", a aussi expliqué le champion paralympique Michaël Jeremiasz, chef de mission de la délégation française des Jeux de Paris 2024, sur France Inter. 

Goalball : la discipline, inventée en 1946, fait son apparition aux Jeux paralympiques en 1976 à Toronto pour les hommes et en 1984 à New-York pour les femmes. Comme pour la boccia, il n'y a pas de sport comparable aux JO. Au goalball, chaque équipe est composée de trois joueurs (et trois remplaçants). La règle est simple : il faut marquer des buts en lançant la balle vers la cage adverse, en la faisant rouler au sol. La surface de l'aire de jeu est celle d'un terrain de volley-ball, mais le but mesure 9 m, c'est-à-dire toute la largeur du terrain. Un match se déroule en deux périodes de 12 minutes.

Les Iraniens Mehdi Abbasi et Mohsen Abdolmalki lors du tournoi de goalball de Bagdad, au stade Al-Shaab, le 10 mai 2023. (AHMAD AL-RUBAYE / AFP)

Le goalball est réservé aux sportifs mal et non voyants. Pour préserver l'équité, chaque joueur porte un masque. Des marques au sol sont installées afin d'aider les joueurs à se repérer. Chaque joueur, en position d'attaque, dispose de 10 secondes pour effectuer son tir. En défense, pour empêcher leurs adversaires de marquer, les parasportifs s'allongent de tout leur long afin de stopper le ballon. Le public est invité à garder le silence pour que les joueurs puissent entendre le bruit de la balle, remplie de grelots.

IPC : cet acronyme désigne l'International Paralympic Committee, soit le Comité international paralympique. Il s'agit de l'instance internationale qui dirige le mouvement paralympique dans le monde. Basé à Bonn, en Allemagne, l'IPC est présidé par le Brésilien Andrew Parsons depuis 2017.

Rugby fauteuil : appelé à l'origine "Murder Ball", ce sport impressionne par ses contacts parfois rugueux et ses fauteuils renversés. Le rugby fauteuil se joue avec un ballon de volleyball à quatre contre quatre et les équipes peuvent être mixtes. Il faut se transmettre la balle pour aller franchir la ligne d'en-but adverse et les passes en avant sont autorisées. "C'est un mélange de plusieurs sports : le basket, le hockey, le rugby par rapport aux contacts..." résume Jean-Christophe Deleaye, entraîneur à Montpellier, pour francetv sport.

"C'est un peu du football américain. Il faut imaginer un porteur de balle et le reste de l'équipe doit le protéger."

Jean-Christophe Deleaye, entraîneur à Montpellier

à francetv sport

Les matchs se disputent en quatre périodes de 8 minutes. Les attaquants disposent de 40 secondes pour marquer un essai. Passé ce délai, le ballon est rendu à l'adversaire. La compétition est réservée à des parasportifs ayant un handicap aux membres supérieurs et inférieurs. Chaque joueur est classé par points selon son degré de handicap : de 0,5 point (pour le plus pénalisé) à 3,5 points. Une équipe ne peut totaliser plus de 8 points sur le terrain, mais faire entrer une joueuse augmente le plafond de 0,5 point.

Stoke Mandeville : berceau des Jeux paralympiques, cette ville est située au nord-ouest de Londres, à environ une heure de la capitale du Royaume-Uni. En 1948, un neurologue allemand, Ludwig Guttmann, y imagine des épreuves sportives pour accélérer le rétablissement de ses patients, des vétérans de la Seconde Guerre mondiale. Le relais de la flamme paralympique y a été lancé, samedi dernier.

Volley assis : la discipline fait son entrée aux Jeux paralympiques en 1980 aux Pays-Bas pour les hommes et en 2004 à Athènes pour les femmes. Le ballon est identique à celui utilisé pour les compétitions de volley-ball, mais le terrain est plus petit, du fait des déplacements plus compliqués. Les six joueurs de chaque équipe doivent être assis, en contact avec le sol. Les fesses ou le dos des joueurs doivent toujours rester en contact avec le sol. "Si le joueur prend appui sur ses moignons ou sur sa main pour se surélever du sol, (...) c'est considéré comme une faute", explique Dominique Duvivier, le coach de l'équipe de France de volley assis, dans une vidéo sur YouTube.

Un match de volley-ball assis entre les Etats-Unis et le Rwanda lors des Jeux paralympiques de Tokyo, le 28 août 2021, au Japon. (YASUYOSHI CHIBA / AFP)

Le filet est placé à 1,15 m du sol pour les hommes et à 1,05 m pour les femmes. De fait, il est possible de contrer les services, ce qui est un élément important du jeu. Comme dans sa version olympique, le volley assis se joue en trois sets gagnants de 25 points, à l'exception de l'éventuelle cinquième manche qui se dispute en 15 points.

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