Jeux paralympiques de Paris 2024 : Bebe Vio, Marcel Hug, Oksana Masters... Les dix stars à suivre dans la compétition

Peu connus du grand public, ces athlètes font partie des grands noms du sport paralympique, que les spectateurs et téléspectateurs vont apprendre à découvrir, du 28 août au 8 septembre.
Article rédigé par Clément Mariotti Pons
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7 min
Bebe Vio (escrime fauteuil), Marcel Hug (para-athlétisme) et Oksana Masters (paracyclisme) font partie des stars à suivre lors des Jeux paralympiques de Paris 2024. (AFP)

Ils sont, la grande majorité du temps, dans l'ombre des stars olympiques les plus médiatisées. Pourtant, à compter du 28 août et le début des Jeux paralympiques de Paris, les meilleurs athlètes en situation de handicap vont être sous le feu des projecteurs. 

Qu'il s'agisse de l'escrime fauteuil, du para-athlétisme, de la paranatation ou du rugby-fauteuil, nombreuses sont les disciplines qui comptent leur lot de champions de très haut niveau. Avant le top départ de l'événement dans la capitale, franceinfo: sport vous en présente une liste (non exhaustive).

Bebe Vio (escrime fauteuil)

Le 26 juillet dernier, lors du défilé de mode sur la passerelle Debilly, pendant la cérémonie d'ouverture des JO, elle était la seule athlète paralympique étrangère à participer au spectacle. L'Italienne Beatrice – dite "Bebe" – Vio a foulé le tapis rouge, preuve de son statut de star à part entière, cassant toutes les barrières. L'escrimeuse, double championne paralympique en fleuret et quadruple amputée, est "une icône", comme la qualifiait Jean-Loup Boulanger, l'entraîneur national de l'équipe de France d'escrime fauteuil, en mars dernier.

Mise en avant en 2020 par la série Netflix "Comme des Phénix : l'esprit paralympique", Bebe Vio peut se targuer d'avoir su capitaliser sur son image et son talent pour fédérer une grosse communauté autour d'elle, avec plus d'1,3 million de suiveurs sur Instagram.

Marcel Hug (para-athlétisme)

A lui tout seul, il pèse 12 médailles paralympiques. Le Suisse Marcel Hug est une légende des courses longue distance (catégorie T54). Du haut de ses 38 ans, il vient défendre ses quatre titres acquis à Tokyo sur 800 m, 1 500 m, 5 000 m et sur le marathon. Surnommé "Swiss Silver Bullet" (littéralement "la balle d'argent suisse"), celui qui a été touché par une malformation congénitale de la colonne vertébrale et atteint à la moelle épinière, ce qui l'a rendu paraplégique à la naissance, est un épouvantail pour ses adversaires. Sur son fauteuil de haute précision, tout en fibres de carbone, il va tenter d'étouffer une nouvelle fois la concurrence.

Marcel Hug s'impose sur le marathon de Boston, le 15 avril 2024. (JOSEPH PREZIOSO / AFP)

Fleur Jong (para-athlétisme) 

Championne paralympique du saut en longueur T62 à Tokyo en 2021, Fleur Jong arrive à Paris avec une casquette de favorite évidente. En 2023 – déjà dans la capitale française – et cette année à Kobe, l'athlète de 28 ans a ajouté deux titres mondiaux à son palmarès. Recordwoman du monde (6,74 m) de la discipline dans sa catégorie, la Néerlandaise s'attaque à un nouveau défi cet été avec, dans le viseur, l'or sur 100 m, où elle a glané, là aussi, deux sacres mondiaux les deux dernières années. Le sourire permanent accroché au visage de celle qui a été amputée de la jambe droite, d'une partie du pied gauche et des moitiés supérieures de huit doigts à 17 ans, devrait, lui aussi, marquer durablement les esprits.

Fleur Jong lors de la finale du 100 m catégorie T64 des championnats du monde de para-athlétisme à Kobe, le 21 mai 2024. (MAMI NAGAOKI / YOMIURI)

Curtis McGrath (paracanöe)

Il y a trois ans, il est entré dans l'histoire en devenant le premier athlète de paracanöe à remporter deux médailles d'or aux Jeux paralympiques. A 36 ans, Curtis McGrath va vivre sa dernière aventure au plus haut niveau dans la capitale française. L'Australien, qui avait créé l'exploit de réaliser le doublé KL2 (kayak)-VL3 (pirogue polynésienne) à Tokyo, sera l'un des deux chefs de file de sa délégation lors de la cérémonie d'ouverture. A bien des égards, l'ancien militaire, qui a perdu ses deux jambes en Afghanistan en marchant sur un engin explosif, est l'un des modèles de la nouvelle génération de céistes australiens.

Ellie Challis (paranatation)

La Britannique est, à n'en pas douter, l'un des plus gros talents de la paranatation mondiale. Ses débuts aux Jeux paralympiques, il y a trois ans, avaient laissé éclater de sérieuses promesses, alors qu'elle avait ramené une médaille d'argent sur le 50  m dos, catégorie S3. Plus jeune athlète de sa délégation à Tokyo – elle avait alors 17 ans –, Ellie Challis a étoffé son expérience du haut niveau en même temps que son palmarès. En 2023, lors des Mondiaux, elle a remporté trois médailles d'or (50 m dos S3, 50 m brasse SB2, 200 m nage libre S3) et deux médailles d'argent (50 m nage libre S3, 100 m nage libre S3). Une moisson qui laisse présager du meilleur cet été pour la nageuse touchée par une méningite peu après sa naissance, entraînant l'amputation de ses jambes au-dessus du genou et une amputation de ses bras au-dessous du coude.

La nageuse britannique Ellie Challis, ici en séries du 50 m brasse catégorie SB3 des Jeux paralympiques de Tokyo, le 31 août 2021. (BEHROUZ MEHRI / AFP)

Amalia Pérez (paradéveloppé couché)

Avec quatre médailles d'or et deux d'argent aux Jeux paralympiques en six participations, Amalia Pérez n'est jamais repartie les mains vides. A Paris, la Mexicaine de 51 ans sera logiquement l'une des favorites de l'épreuve féminine de développé couché (61 kg). Née avec une maladie congénitale se manifestant par une raideur dans les muscles de ses jambes, rien ne dit qu'elle disputera sa dernière compétition. "J'attends que mon corps me dise quand arrêter, mais ce moment n'est pas encore venu", confiait-elle récemment. De quoi enrichir encore un peu l'armoire à médailles.

Sarah Storey (paracyclisme)

La Britannique n'est ni plus ni moins que l'athlète la plus titrée de l'histoire des Jeux paralympiques. Avec 17 médailles d'or (et 28 breloques tous métaux confondus), Sarah Storey a depuis longtemps inscrit son nom au panthéon du parasport. De ses débuts en 1992 à Barcelone en natation – alors âgée de 14 ans – à sa transition vers le paracyclisme en 2005 et ses premières médailles dans la compétition à Pékin en 2008, celle qui est née avec une malformation de la main gauche s'est bâti une carrière tout simplement extraordinaire. Dans le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, sur la course en ligne ou le chrono, "Dame Sarah" entend bien entretenir sa légende.

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Markus Rehm (para-athlétisme)

Recordman du monde du saut en longueur (8,72 m) dans sa catégorie T64, l'Allemand règne sans partage sur sa discipline. Avec cinq titres mondiaux et trois titres paralympiques consécutifs, Markus Rehm est un épouvantail, notamment pour le Français Dimitri Pavadé, médaillé d'argent à Tokyo derrière le maître. Amputé de sa jambe droite, sous le genou, depuis ses 14 ans à la suite d'un accident de wakeboard, le "Blade Jumper" compte parmi les figures les plus importantes du para-athlétisme mondial. Son rêve ? Dépasser le record du monde valide de Mike Powell (8,95 m en 1991). 

Le quadruple champion paralympique du saut en longueur, l'Allemand Markus Rehm, lors de la première journée paralympique à Paris, place de la Bastille, le 8 octobre 2022. (PHILIPPE MILLEREAU / KMSP)

Matt Stutzman (paratir à l'arc)

Son nom n'est peut-être pas le plus connu du grand public, mais il y a de fortes chances que si vous avez déjà regardé les précédentes éditions des Jeux paralympiques, Matt Stutzman vous dise quelque chose. L'Américain de 41 ans est l'un des très rares archers à tirer uniquement avec... ses pieds, d'où son surnom "d'Armless Archer" ("l'archer sans bras"). Né sans bras dans le Kansas, il avait été mis à l'honneur à l'occasion de la journée paralympique en octobre dernier, preuve de son aura internationale. Vice-champion paralympique à Londres en 2012 (arc à poulies open), champion du monde à Dubaï en 2022, il vise une nouvelle médaille à Paris.

Matt Stutzman lors des Jeux paralympiques de Tokyo, le 31 août 2021. (YASUYOSHI CHIBA / AFP)

Oksana Masters (paracyclisme)

Le parcours de vie d'Oksana Masters a été raconté à plusieurs reprises. Née en plein cœur de l'Ukraine soviétique trois ans après la catastrophe de Tchernobyl, devenue Américaine après avoir été adoptée à l'âge de sept ans, l'athlète née sans tibias est un symbole de résilience. Et, surtout, elle incarne la championne paralympique par excellence : médaillée de bronze à Londres en 2012 en aviron, elle a remporté par la suite 13 médailles lors des Jeux d'hiver (en biathlon et ski de fond) avant de décrocher deux titres, en paracyclisme cette fois, à Tokyo, en 2021. A 35 ans, c'est délivrée de toute pression qu'elle arrive à Paris, et c'est peut-être ce qui la rend aussi dangereuse.

Oksana Masters célèbre sa victoire sur la course en ligne (catégorie H5) lors des championnats du monde de paracyclisme, le 11 août 2023. (WILL MATTHEWS / MAXPPP)

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