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Syrie : plus de cent morts à la veille de l'échéance fixée par l'ONU

A quelques heures de la date butoir pour le retrait des chars de l'armée, la province rebelle de Hama a été bombardée. Et des accrochages meurtriers se sont produits dans plusieurs zones frontalières.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Capture d'écran d'une vidéo amateur postée sur YouTube le 9 avril 2012 et montrant les chars de l'armée syrienne près de Homs (Syrie). (FTVI / YOUTUBE)

Malgré une visite de l'émissaire international pour la Syrie, Kofi Annan, prévue le lendemain, le bain de sang s'est poursuivi lundi 9 avril en Syrie. La province rebelle de Hama a été bombardée sans relâche, et une série d'accrochages meurtriers se sont produits dans plusieurs zones frontalières du pays.

Ces événements se sont déroulés à quelques heures seulement de la date butoir fixée par l'ONU pour le retrait des chars de l'armée. Si Damas avait déclaré être prêt à respecter cette échéance, il n'y a eu "aucun signe jusqu'ici du fait que le régime d'Assad respecte ses engagements", selon le porte-parole du président américain Barack Obama. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a lancé un dernier appel au régime syrien pour qu'il cesse ses attaques contre des civils lundi soir.

• Plus de cent morts dans le pays, dont 74 civils

Au moins 101 personnes, dont 74 civils, 19 membres des forces gouvernementales et huit rebelles, ont été tuées dans les violences à travers le pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

Les hélicoptères de l'armée syrienne ont bombardé, dans la soirée, Kafarzita, une localité de la province de Hama, dans le centre du pays, où se déroulaient au sol des affrontements entre armée et rebelles. Dans la ville voisine de Latamna, au moins 35 civils, en majorité des femmes et des enfants, ont péri dans des bombardements. Même massacre à Tal Rifaat, dans le même région, où au moins 27 civils ont péri.

• Incident près d'un camp de réfugiés à la frontière turque

A la frontière turco-syrienne, deux Syriens et un interprète turc ont été touchés par des tirs provenant de Syrie, alors qu'ils voulaient aider d'autres réfugiés blessés qui tentaient de pénétrer en Turquie. L'incident s'est produit à la hauteur de Kilis, où la Turquie a installé un camp de préfabriqués pour les Syriens fuyant le conflit dans leur pays.

Selon un diplomate turc, "tôt ce matin, les gens du camp ont vu un groupe arrivant de Syrie. Il y a d'abord eu des tirs contre le groupe, qui ont fait sept blessés, et ensuite contre le camp." C'est la première fois depuis mars 2011 que le conflit syrien fait des victimes côté turc.

La Turquie a installé des camps dans trois provinces limitrophes de la Syrie, qui abritent actuellement près de 25 000 personnes fuyant les combats. Et leur nombre ne cesse d'augmenter en raison des opérations de l'armée syrienne contre des agglomérations proches de la frontière turque.

• Deux Syriens tués alors qu'ils fuyaient le pays

D'autre part, deux Syriens sont morts en Turquie après avoir été blessés près d'Alep, avec au moins quinze autres personnes, lors de tirs de l'armée régulière dans la même zone. "Le nombre de blessés qui nous ont été amenés de Syrie a atteint dix-sept, et deux ont succombé", a déclaré le directeur de la Santé de Kilis, selon l'agence turque Anatolie. Les blessés ont été acheminés de Syrie après une attaque à l'arme lourde dans la nuit des forces syriennes contre le village de Sucu, a indiqué à l'agence un accompagnateur des blessés. 

• Un caméraman libanais tué près de la frontière libano-syrienne

La chaîne libanaise Al Jadeed a enfin annoncé la mort d'un de ses caméramans, de nationalité libanaise. "Ali Chaabane a été tué par des tirs de l'armée syrienne sur [sa] voiture", alors qu'il était en reportage lundi près de la frontière libano-syrienne, selon la chaîne.

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