L'enquête Karachi élargie à des faits de blanchiment jusqu'à mars 2012
Les juges chargés du volet financier de l'affaire ont été autorisés à étendre leurs investigations, qui pourraient conduire à une nouvelle mise en examen de l'homme d'affaires Ziad Takieddine.
Le parquet de Paris a autorisé les juges chargés du volet financier de l'enquête Karachi à étendre leurs investigations à des faits de blanchiment d'argent de 1993 à mars 2012, a-t-on appris lundi 23 avril de source proche du dossier. Cette enquête élargie pourrait conduire à une nouvelle mise en examen de l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, qui doit être de nouveau entendu mardi matin par les juges, selon cette source.
L'avocate de Ziad Takieddine, Me Samia Maktouf, estime que la décision du parquet est "entachée de nullité" car elle "vise des faits supposés de blanchiment antérieurs à la loi de 1996", c'est-à-dire avant la création du délit de blanchiment. Elle a dénoncé, dans un entretien à l'AFP, "une procédure inique et un acharnement" contre son client. Ziad Takieddine a déjà été mis en examen dans le volet financier de l'affaire Karachi pour "complicité et recel d'abus de biens sociaux".
Le 20 mars, les juges Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke ont demandé l'élargissement de leur enquête sur la base de "faits nouveaux", notamment des mouvements bancaires jugés suspects, révélés par des commissions rogatoires menées en France à l'étranger. "Il existe contre M. Takieddine et tous autres des indices graves et concordants d'avoir commis des faits de recel d'abus de biens sociaux aggravé par l'habitude, et de blanchiment aggravé par l'habitude, de 1993 à ce jour", ont écrit les juges dans leur demande au parquet.
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