L'Espagne demande officiellement l'aide de la zone euro
Madrid avait annoncé, jeudi, que ses banques auraient besoin de 62 milliards d'euros. Le plan devrait être bouclé pour le 9 juillet.
C'est officiel. L'Espagne a publié, lundi 25 juin, sa lettre de demande d'aide à la zone euro. Le plan d'aide au secteur bancaire devrait être prêt pour le 9 juillet, date de la prochaine réunion de l'Eurogroupe.
• Pourquoi l'Espagne appelle-t-elle à l'aide ?
Tout est dans le titre de la lettre (ou presque) : "Demande d'assistance financière pour la recapitalisation des entités financières qui en ont besoin". L'Espagne fait appel à l'aide européenne pour ses banques, qui sont asphyxiées par la chute des valeurs de l'immobilier. Touchées par l'éclatement de la bulle de 2008, les banques ont besoin d'argent frais.
L'Espagne est confrontée depuis plusieurs semaines à une pression extrême des marchés, qui ont notamment signifié leur impatience le 19 juin en imposant à ce pays des taux d'intérêt très élevés pour emprunter trois milliards d'euros. Le taux d'emprunt à 10 ans de l'Espagne a ainsi atteint son niveau le plus haut depuis la création de la zone euro.
• A combien s'élève le montant de l'aide ?
Ni le montant de l'aide demandée, ni les modalités du prêt qui sera versé aux banques via le fonds public d'aide au secteur bancaire, ne sont encore définis. Le gouvernement espagnol avait annoncé, jeudi 21 juin, que ses banques auraient besoin de 62 milliards d'euros au maximum. Il s'appuyait sur des résultats d'audits indépendants, tandis que la zone euro proposait au maximum 100 milliards d'euros.
Selon Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe, les fonds viendront dans un premier temps du Fonds européen de stabilité financière (FESF), puis du Mecanisme européen de stabilité (MES), qui doit entrer en vigueur en juillet pour remplacer le FESF.
• Un plan d'aide, comme pour la Grèce ?
Avec ce plan, l'Espagne va devenir le quatrième pays de la zone euro à bénéficier d'une aide européenne, après la Grèce, l'Irlande et le Portugal. Ce prêt est cependant limité au secteur bancaire du pays, un point sur lequel insiste Mariano Rajoy. Le Premier ministre espagnol refuse ainsi de parler de "plan de sauvetage européen", et préfère évoquer une "ligne de crédit" destinée à renforcer les fonds propres des banques.
"Ce qui a été négocié avec l'Eurogroupe n'aura que des conséquences positives sur le pays et n'aura pas d'influence sur la politique que nous menons", a assuré le chef de l'exécutif. "Rien n'est gratuit", a toutefois rétorqué le vice-président de la Commission européenne, Joaquin Almunia. "Bien sûr, des conditions seront posées. L'Espagne sera non seulement contrainte de rendre ce prêt, mais aussi soumise à un autre type de conditions", a-t-il indiqué.
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