Messages antisémites : "Twitter ne peut pas être une zone de non-droit"
L'Union des étudiants juifs de France (UEJF) s'indigne dans un communiqué du "record de propos antisémites" sur le réseau social dimanche.
SOCIETE - L'Union des étudiants juifs de France (UEJF) s'est indignée, dimanche 14 octobre dans un communiqué, du "record de propos antisémites" suscité par le mot-clé #unbonjuif sur le réseau social Twitter. "Le hashtag #unbonjuif est arrivé parmi les trois hashtags les plus diffusés et donc mis en une par Twitter le 10 octobre, donnant lieu à un nombre record de tweets à caractère antisémite", a déclaré l'UEJF. Le blog Jew Pop a mis en ligne une sélection des messages postés avec ce mot-clé.
L'UEJF a aussitôt demandé "un rendez-vous d'urgence à Twitter France afin de mettre en place un nouveau système de modération des tweets". Contacté par FTVi, son président Jonathan Hayoun estime que le réseau social ne peut pas être une "zone de non-droit" et se réserve la possibilité de porter plainte.
L'UEJF attend toujours une réponse de Twitter
Mais Jonathan Hayoun, s'impatiente. "Nous les avons contactés pour les rencontrer, mais nous attendons toujours leur réponse", a-t-il dit à FTVi, lundi 15 octobre.
Il réclame une révision de la politique de modération. "Les mots-clé les plus populaires remontent automatiquement dans les tendances du réseau. Ce n'est pas possible… Twitter doit prendre ses responsabilités et ne peut pas être une zone de non-droit. Faute de nouvelles, son association pourrait porter plainte.
Un tweet raciste peut être puni par la loi
Un message publié sur Twitter peut entraîner la condamnation de son auteur. Dans cette histoire, seules les associations spécialisées peuvent porter plainte (Licra, Mrap, UEJF…), puisqu'aucune personne n'est visée en particulier. En revanche, tout un chacun peut signaler des messages racistes au procureur de la République ou à la police, qui peuvent décider d'ouvrir une enquête, rappelle Slate. Le site du ministère de l'Intérieur, internet-signalement.gouv.fr, permet également de "transmettre des contenus et des comportements illicites".
Mais face à ces difficultés, Jew Pop conclut sur "la quasi-impossibilité de poursuivre juridiquement les auteurs de messages racistes sur Twitter" et juge que "l’éducation parentale et scolaire devrait être le seul moyen d’endiguer un tel phénomène, qui se propage dans une totale impunité sur le réseau social".
"L'intégrité physique de certains individus est menacée"
Face à la polémique, certains utilisateurs de Twitter ont hier argué de la liberté d'expression pour justifier leurs messages.
#UnBonJuif critiquera le hashtag #UnBonJuif car il voit de l'antisémitisme partout..
— Detracteur (@Detracteur) Octobre 10, 2012
L'argument ne tient pas, selon Jonathan Hayoun. "Cette liberté est bafouée quand l’intégrité physique d’individus est menacée, ce qui est le cas avec ce type de messages, qui entraînent de possibles passages à l’acte." Il se dit extrêmement inquiet par ces discours, qui se multiplient selon lui depuis les "crimes antisémites de Toulouse" perpétrés dans une école juive par Mohamed Merah en mars dernier.
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