Cet article date de plus d'onze ans.

Affaires des paris suspects : le point sur les mises en examen

Au total, treize personnes ont été mises en examen hier. Parmi elles, plusieurs joueurs de Montpellier, dont Nikola et Luka Karabatic.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Les deux stars de l'équipe de handball de Montpellier, Luka et Nikola Karabatic, à Paris le 30 septembre 2012. (FRANCK FIFE / AFP)

HANDBALL - PARIS SUSPECTS – Les deux stars de l'équipe de handball de Montpellier, Nikola et Luka Karabatic, ont été mises en examen, mardi 2 octobre dans la soirée, dans l'affaire du match de handball présumé truqué entre Montpellier et Cesson-Sévigné, sur fond de paris suspects. Les deux frères ont interdiction de rencontrer d'autres membres du club héraultais, ce qui signifie qu'ils ne peuvent pas jouer.

Au total, treize personnes ont été mises en examen pour "escroquerie par manœuvre frauduleuse, en l'espèce en étant en possession d'information selon laquelle des joueurs de l'équipe de handball de Montpellier s'étaient entendus préalablement pour modifier ou altérer le déroulement normal de la rencontre entre Cesson et Montpellier", le 12 mai. Les paris incriminés ont rapporté, au total, 252 880 euros aux parieurs. FTVi fait le point sur les différentes personnes mises en examen.

Les frères Karabatic

Nikola Karabatic, icône du handball français, et son frère Luka, ont été mis en examen mardi soir pour escroquerie dans l'affaire des soupçons de match truqué. Les deux frères ont été placés sous contrôle judiciaire. Ils ont également interdiction de rencontrer l'encadrement du club de Montpellier et les autres protagonistes du dossier, ce qui équivaut à une "mise au chômage". Un de leurs avocats, Eric Dupont-Moretti, a annoncé son intention de faire appel de ces conditions du contrôle judiciaire, qui interdisent aux frères Karabatic de jouer.

"Je n'ai pas parié", a assuré Nikola Karabatic aux magistrats instructeurs selon les termes de sa déclaration lue par  Me Dupont-Moretti, à la sortie du tribunal, mardi. Pourtant, lundi, celui-ci avait déclaré que l'icône du handball français avait reconnu avoir parié, mais pas triché.

Nikola Karabatic, le 27 septembre 2012, durant un match de Ligue des champions contre Flensburg, en Allemagne. (BENJAMIN NOLTE / AFP)

"Est-ce que ma copine a parié ? Oui. Est-ce qu'elle m'a mis au courant ? Oui. Pourquoi a-t-elle parié ? Ça fait deux ans qu'elle suit l'équipe de Montpellier, elle s'y connaît dans le championnat", a dit le handballeur, avant de publier ses déclarations sur sa page Facebook. Il a ainsi justifié le choix de sa compagne de parier sur la défaite de Montpellier, après celle concédée devant Nîmes alors que son équipe jouait le titre. "Ce garçon a dit au juge: 'c'est un cauchemar pour moi, parce que le handball, c'est ma vie et celle de mon père avant moi'", a ajouté Me Dupont-Moretti.

Le gardien et deux joueurs du club héraultais

Parmi les joueurs montpelliérains inquiétés dans cette affaire, l'un des deux gardiens de but, Primoz Prost, a été mis en examen pour "escroquerie", en fin d'après-midi.

Le gardien slovène du club de Montpellier, Primoz Prost, lors de son interpellation, le 30 septembre 2012, à l'issue de la rencontre PSG - Montpellier au stade Pierre de Coubertin, à Paris.  (FRANCK FIFE / AFP)

Le gardien a versé une caution de 8 000 euros et a été remis en liberté sous contrôle judiciaire avec interdiction de rencontrer le staff de l'équipe, a précisé son défenseur, Me Franck Nicolleau, à la sortie du tribunal. Cette restriction équivaut à une interdiction de jouer, a-t-il rappelé.

"La tricherie est impossible. Mon client s'est contenté de parier sur la deuxième mi-temps", a ajouté l'avocat, reconnaissant toutefois qu'il s'agissait d'un geste "idiot". 

Les handballeurs du club de Montpellier (MAHB) Dragan Gajic et Issam Tej ont aussi été mis en examen mardi soir à Montpellier pour escroquerie. Ils ont été remis en liberté sous astreinte d'une caution de 11 600 euros chacun.

Deux joueurs du PSG Handball

Le joueur du PSG Samuel Honrubia a été mis en examen, mardi en fin d'après-midi, lui aussi pour "escroquerie". Le joueur, qui évolue désormais au PSG Handball, portait le maillot du club montpelliérain la saison précédente.

 

Samuel Honrubia, joueur cette saison du PSG Handball, porte le maillot de l'équipe de France à l'occasion du match France - Suède, aux Jeux Olympiques de Londres, le 6 août 2012.  (JAVIER SORIANO / AFP)

"Il reconnaît avoir été physiquement parieur mais il a une contestation absolument formelle de toute idée de match truqué, faussé", a annoncé son avocat, Me Patrick Maisonneuve. Ce dernier a précisé que le champion olympique a également été placé sous contrôle judiciaire. 

Son coéquipier au PSG, le Serbe Mladen Bojinovic, également ancien handballeur de Montpellier, a été à son tour mis en examen pour escroquerie dans l'affaire des soupçons de match truqué. Mladen Bojinovic a été placé sous contrôle judiciaire. Il reconnaît avoir parié la somme de 4 000 euros en se basant sur les résultats précédents de son équipe, mais nie tout trucage du match. Comme Samuel Honrubia, il a l'interdiction de rentrer en contact avec les joueurs héraultais.

Les compagnes des frères Karabatic

Jeny Priez, ancienne animatrice de la chaîne de la TNT NRJ 12, a été mise en examen pour "escroquerie", mardi après-midi. La compagne de Luka Karabatic a par ailleurs été remise en liberté sous astreinte d'une caution de 13 000 euros. 

L'ex-animatrice d'NRJ 12 et compagne de Luka Karabatic, Jeny Priez. (MAXPPP)

La jeune femme a reconnu face aux enquêteurs "avoir parié" pour son compagnon et à sa demande, "avec l'argent de celui-ci", à hauteur de 1 500 euros, mais "maintient que pour elle, il n'y a jamais eu, ni ne devait y avoir, aucun trucage de match", a rapporté hier son avocat, Me Antoine Camus. 

Quelques heures plus tard, c'est à la compagne de son frère, Nikola Karabatic, d'être mise en examen mardi soir à Montpellier pour escroquerie, a rapporté l'AFP. Géraldine Pillet a été remise en liberté sous contrôle judiciaire après avoir versé une caution de 4 400 euros, selon une source proche de l'enquête.

Trois parieurs 

Trois parieurs (qui n'étaient pas des handballeurs) ont été interpellés dimanche à Montpellier avant d'être mis en examen mardi pour "escroquerie" et "complicité d'escroquerie". Ces trois personnes, dont les identités n'ont pas été précisées, ont été remises en liberté sous contrôle judiciaire après paiement d'une caution.

Un patron de bar, présenté comme "l'initiateur"

L'initiateur présumé des paris sur le match, un patron de bar proche des joueurs, a été lui aussi mis en examen et remis en liberté en fin d'après-midi. Il est suspecté d'avoir joué 15 400 euros dans son bar puis 10 100 euros dans un établissement voisin, après avoir parlé au téléphone à la compagne d'un des joueurs.

Ce patron de bar, dont l'identité demeure secrète, a été remis en liberté contre versement d'une caution, selon son avocat, Me Jean-Pierre Emi, qui l'a décrit comme un "joueur invétéré", rapporte Le Monde.fr.

Le kinésithérapeute du club de Montpellier (MAHB) est quant à lui ressorti libre, avec le statut de témoin assisté, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.