Syrie : l'ONU tape du poing sur la table pour faire respecter le plan Annan
Des sanctions seront adoptées lundi, a annoncé le ministère français des Affaires étrangères. De son côté, la France va présenter un nouveau projet de résolution pour renforcer la mission d'observation de l'ONU.
En dépit du cessez-le-feu, 120 civils ont été tués en huit jours en Syrie. Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, qui a organisé deux réunions internationales à Paris dans la semaine, a de nouveau plaidé, vendredi 20 avril, en faveur du plan de l'émissaire international Kofi Annan. Qui n'est toujours pas respecté, malgré les promesses de Damas.
Le ministre français a ainsi annoncé que la France présenterait, dans la journée, un nouveau projet de résolution pour renforcer la mission d'observation de l'ONU déjà présente en Syrie. Face au non respect du cessez-le-feu, les Nations unies multiplient les annonces. FTVi revient sur les dernières avancées diplomatiques du dossier syrien.
Les matières premières et les produits de luxe dans le viseur
L'Union européenne adoptera, lundi, de nouvelles sanctions contre la Syrie, a annoncé, vendredi 20 avril, le ministère français des Affaires étrangères.
Ces sanctions comprendront une restriction des exportations de certaines matières premières pouvant être recyclées et utilisées pour la répression, a précisé son porte-parole. Mesure symbolique, l'UE entend, par ailleurs, annoncer l'interdiction des exportations vers la Syrie de produits de luxe, attaquant ainsi le train de vie du couple Assad, mis à jour récemment par la presse, a reconnu un diplomate européen.
La France souhaite l'envoi de 500 observateurs
La résolution 2 042, votée samedi 14 avril par le Conseil de sécurité, a autorisé l'envoi d'une mission d'observateurs dans le cadre du plan d'application du cessez-le-feu élaboré par Kofi Annan, représentant de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie. Mais leur nombre, 250, est jugé insuffisant face à la situation.
La France souhaite porter cet effectif à 500 observateurs. "Il faut donner toutes ses chances au plan Annan avec une force robuste", a expliqué Alain Juppé au lendemain d'une réunion internationale sur la Syrie à Paris. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, y a quant à elle plaidé pour des sanctions plus dures à l'égard du régime.
L'ONU attend l'accord de Damas pour accroître son aide humanitaire
"Chaque jour est un jour de trop", a déclaré aux médias le directeur du Bureau de coordination des Affaires humanitaires des Nations unies (Ocha), John Ging. A l'issue de la deuxième réunion du Forum humanitaire sur la Syrie à Genève, il a indiqué que l'ONU attendait le feu vert de Damas pour mettre en œuvre son plan d'aide humanitaire.Il a insisté sur la nécessité, "urgente", d'apporter une réponse à plus large échelle, "plus importante", pour faire face aux besoins croissants dans le pays. Des besoins alimentaires, mais aussi médicaux. "L'ensemble des infrastructures du pays est sous pression", a-t-il relevé.
Pour financer cette aide, l'ONU aura besoin de 180 millions de dollars (136,4 millions d'euros), en plus des 84 millions de dollars déjà demandés pour aider les réfugiés, a annoncé John Ging.
Car sur le terrain, les violences continuent. Des milliers de manifestants anti-régime ont défilé, vendredi. La télévision publique a par ailleurs rapporté que l'explosion d'une charge déposée par des "terroristes" avait tué dix membres des forces de l'ordre à Sahm al-Jolane dans la région de Quneitra. Plus tôt, l'agence officielle Sana avait, de son côté, annoncé la mort de trois membres des forces de l'ordre à Deraa (sud), à Hama (centre) et à Alep (nord), où un civil a également péri dans des attaques attribuées à des "groupes terroristes armés" qui "violent le plan de l'émissaire international Kofi Annan."
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