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La fusillade de Denver ravive le débat sur les armes aux Etats-Unis

AURORA - Le suspect de la tuerie avait acheté légalement plus de 6 000 balles et cartouches. De quoi raviver le vieux débat sur la légalité des armes à feu aux Etats-Unis.

Article rédigé par franceinfo
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Un jeune homme s'entraîne à tirer, le 12 juillet 2012 dans le sud de la Louisiane (Etats-Unis). (VARLEY / SIPA USA / SIPA)

Plus de 6 000 balles et cartouches. James Holmes, le suspect de la tuerie survenue vendredi 20 juillet dans un cinéma du Colorado, avait acheté toutes ses munitions légalement au cours des deux derniers mois, selon le chef de la police locale d'Aurora.

Parmi les armes achetées par le jeune homme de 24 ans dans des armureries locales, 3 000 étaient des balles de fusil d'assaut, 3 000 des balles de pistolet Glock et 300 des cartouches de fusil à pompe. "Sur internet, il a également acheté plusieurs chargeurs pour le fusil d'assaut de calibre 233, dont un chargeur de 100 balles, qui a été retrouvé sur les lieux", a ajouté le chef de la police. 

De quoi raviver le vieux débat sur la légalité des armes à feu outre-Atlantique.

Un droit inscrit dans la Constitution américaine...

Le droit de posséder une arme à feu reste garanti aux États-Unis par le deuxième amendement de la Constitution depuis 1791. Ainsi, il est extrêmement facile d'acheter une arme à feu dans la plupart des Etats américains. En Virginie, par exemple, les carabines et les fusils de chasse peuvent être achetés librement par tout citoyen à partir de 18 ans, et les armes de poing à partir de 21 ans, du moment que l'acheteur n'est pas un immigrant illégal et n'a pas de casier judiciaire. 

Problème : leur prolifération semble complètement échapper au contrôle des autorités, analyse samedi un des correspondants de RTL. En 2011, 12 millions d'armes à feu ont été vendues aux Etats-Unis, selon lui. Il précise aussi que l'industrie des armes représente environ 180 000 emplois et pèse 24 milliards de dollars, selon l'Assocation américaine des sports de tir.

... mais parfois contesté

Mais, comme l'a rappelé vendredi à l'Agence France-Presse John Sugarmann, président du Violence Policy Center, "il y a des fusillades qui amènent les Américains à réfléchir à la violence par arme à feu, et celle [d'Aurora] pourrait en être une".

C'est ce qui s'était passé en 1999, après la tuerie du lycée Columbine, située à 30 km d'Aurora. Après ce drame, "plusieurs lois ont interdit la possession d'armes aux criminels et aux mineurs à travers le pays", indique Le Figaro.fr.

Les personnalités politiques sollicitées sur le sujet

Le maire de New York, Michael Bloomberg, favorable à des mesures de contrôle des armes, a aussitôt appelé le président démocrate Barack Obama et son rival républicain à l'élection de novembre, Mitt Romney, à prendre position sur le problème des armes. "Il est peut-être temps que les deux hommes qui veulent être président des Etats-Unis se lèvent et nous disent ce qu'ils vont faire à ce sujet, car il s'agit à l'évidence d'un problème qui concerne tout le pays, a-t-il déclaré. Il y a tant de meurtres commis chaque jour avec des armes à feu, cela doit cesser."

Si Barack Obama, en campagne pour sa réélection en Floride, a immédiatement interrompu sa tournée sur le terrain et a condamné ce crime, il n'a pas directement réagi aux propos de Michael Bloomberg. C'est le porte-parole de la Maison Blanche, Pat Carney, qui a exposé devant la presse sa position. "Le président croit que nous devons prendre des mesures de bon sens qui protègent les droits des Américains aux termes du Deuxième amendement, tout en faisant en sorte que ceux qui ne devraient pas posséder d'armes selon les lois en vigueur n'en obtiennent pas", a-t-il indiqué.

Chaque année, environ 100 000 personnes, dont de nombreux enfants, sont blessées par arme à feu aux Etats-Unis et plus de 31 500 en meurent, selon des statistiques officielles.

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