La grande journée "test" de Jean-Luc Mélenchon
Le co-président du Partie de gauche a appelé à manifester pour dénoncer la politique de François Hollande. Mais quel est vraiment son poids politique ?
Il espère rassembler 100 000 personnes, place de la Bastille. Dans Le Parisien-Aujourd'hui en France (article pour abonnés), Jean-Luc Mélenchon a lancé un ultime appel au rassemblement dimanche 5 mai, pour dénoncer la "politique d'austérité", menée par François Hollande, qu'il appelle à "se remettre sur la gauche."
Cette "marche citoyenne" débutera à 14h15 place de la Bastille à Paris pour prendre la direction de la place de la Nation. Les organisations membres du Front de gauche s'exprimeront préalablement au départ de la marche. Eva Joly (EELV), Pierre Laurent (PCF) et Jean-Luc Mélenchon (PG) prendront la parole successivement à partir de 13h45.
Mais, au-delà de la rue, le tribun ne cache pas son ambition de proposer une alternative crédible à la politique du gouvernement. A quelques heures du rassemblement, francetv info revient sur une journée "test" pour la gauche de la gauche.
Mélenchon veut fédérer sur le "coup de balai"
Austérité, affaires, politique "en faveur des intérêts de la finance", VIe République... Le co-président du Front de gauche veut mobiliser la gauche contre la politique menée par François Hollande, élu le 6 mai 2012. Dans les colonnes du Parisien, il assure par ailleurs que le président "est l'une des causes de la crise".
Il assure enfin que le Front de gauche est "[prêts] à gouverner et moi à être Premier ministre." "Il faut absolument qu'une autre politique de gauche soit proposée, a renchérit Eric Coquerel, secrétaire national du Parti de gauche, interrogé par France Info. "C'est pour ça que nous, on se porte disponible", a-t-il expliqué, évoquant "la possibilité de réunir une autre majorité."
Le gouvernement pointe son "impuissance politique"
Du côté du gouvernement, certains ministres ont minimisé l'initiative du leader du Front de gauche, depuis Soustons (Landes) où se déroule un week-end de réflexions organisé par le Mouvement des Jeunesses Socialistes (MJS). La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a estimé que le mot d'ordre de la manifestation, le "coup de balai", résumait "l'impuissance politique dont est porteur Jean-Luc Mélenchon. (...). Nous, ce dont on parle aujourd'hui, ce sont des réformes pragmatiques qui ont vocation à changer la vie des Français (...)", alors que Jean-Luc Mélenchon, "malheureusement, à coup de grandes formules, ne fait qu'agiter du vent", a-t-elle fait valoir.
"Je dis à Jean-Luc Mélenchon, la gauche, ce n'est pas la vocifération, c'est l'action au service de la justice sociale, pour la refondation de l'école (...)", a souligné pour sa part Harlem Désir, défendant le bilan de François Hollande. "Il n'y a pas une gauche, celle de Jean-Luc Mélenchon, qui gagnera contre le reste de la gauche", a-t-il ajouté. "Je crains que l'action de Jean-Luc Mélenchon n'ait pas de débouchés", a conclu Harlem Désir.
Les Français doutent de ses capacités à agir
Si, pour 56% des Français, Jean-Luc Mélenchon veut "vraiment changer les choses", un sondage Ifop publié dimanche matin dans le Journal du dimanche révèle que "seuls 27% des Français et seulement 25% sympathisants socialistes estiment qu’il a des solutions pour sortir le pays de la crise."
Sa capacité à "changer les choses" est passée en un an de 66% à 56%, tandis que son aptitude à comprendre les problèmes des Français convainc 44% des Français. Ils étaient 58% en 2012. Enfin, 63% des Français le considèrent comme "sectaire" et juge qu'il "s'oppose trop au gouvernement". Reste à savoir combien de Français iront clamer le contraire dans les rues. Réponse dans l'après-midi.
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