Le président se réjouit de l'évacuation de Syrie d'Edith Bouvier avant de démentir
L'exfiltration de la journaliste bessée lors d'un bombardement à Homs a été annoncée, démentie, confirmée, contredite. Le tout en une journée. Chronologie.
Bloquée en Syrie ou évacuée au Liban... Depuis mardi 28 février au matin, les informations se contredisent sur la situation de la journaliste française Edith Bouvier.La reporter du Figaro a été blessée à Homs le 22 février lors d'un bombardement du quartier de Baba Amr, bastion des opposants au régime de Bachar Al-Assad pilonné par l'armée syrienne. Au point que le président Nicolas Sarkozy lui-même se réjouisse de sa libération, avant de confier qu'on n'est sûr de rien. FTVi revient sur une journée d'annonces et de démentis.
8 h 41 : Edith Bouvier est "toujours bloquée"
Les tentatives pour faire sortir Edith Bouvier de Homs ont de nouveau échoué lundi soir. La situation est "toujours bloquée", reconnaît mardi matin le ministre des Affaires étrangères sur RTL. "Nous travaillons avec les autorités syriennes pour obtenir des garanties de sécurité, nous travaillons avec la Croix-Rouge. Les bombes continuent à tomber sur Homs."
"Il semble que sa situation de santé soit stabilisée", précise Alain Juppé, non sans ajouter : "Il faut qu'elle puisse être évacuée le plus vite possible, on ne peut pas vivre indéfiniment avec une fracture du fémur comme celle qu'elle a vraisemblablement."
10 h 26 : "une affaire difficile sur le terrain"
"Nous sommes en mesure de l'exfiltrer", mais "c'est une affaire difficile sur le terrain", explique le ministre de la Défense, Gérard Longuet, sur France Info. "Il y a un partage de responsabilités. Il y a en quelque sorte un passage de témoins et dans ce passage de témoins, il y a des maillons qui inspirent plus ou moins confiance et c'est le problème que nous avons à gérer", poursuit le ministre. "Nous sommes sur le terrain", assure-t-il, soulignant le rôle joué par le Quai d'Orsay et l'ambassadeur de France à Damas.
10 h 54 : évacuée au Liban, selon les opposants syriens
Des opposants syriens, cités par Reuters, affirment que la journaliste a été évacuée au Liban. Un peu plus tôt, un diplomate en charge du dossier annonce que le photojournaliste britannique Paul Conroy, blessé lors du même bombardement, est "sain et sauf" au Liban. Un militant, qui a participé au transport des blessés, rapporte que d'autres personnes qui accompagnaient le reporter ont elles aussi été évacuées dans le pays voisin, dans la nuit de lundi à mardi, via un passage frontalier illégal. Joint par FTVi, le ministère des Affaires étrangères refuse de confirmer cette information.
12 h 24 : pas de confirmation, pas d’informations.
L'ambassade de France à Beyrouth indique à l'AFP ne pas être en mesure de confirmer l'évacuation vers le Liban de la journaliste française. Le ministère français des Affaires étrangères ne confirme pas non plus l'information, pas plus que Le Figaro. Le bureau Moyen-Orient de Reporters sans frontières dit également disposer d'informations contradictoires.
14 h 30 : l'exfiltration démentie
Les équipes du Croissant-Rouge syrien et de la Croix-Rouge internationale, qui négociaient avec les autorités et les rebelles, indiquent avoir quitté Homs, faute d'accord sur l'évacuation des journalistes bloqués dans le quartier de Baba Amr. Le président du Croissant-Rouge syrien, Abdel Rahmane Attar, confirme que le photographe Paul Conroy a pu être exfiltré vers le Liban, déclarant toutefois : "Je ne pense pas que cela soit le cas pour Edith Bouvier."
15 h 36 : l'évacuation confirmée
Un responsable libanais, cité anonymement par l’AFP, l’assure : "Les journalistes Edith Bouvier et Paul Conroy sont arrivés dans la nuit au Liban et ils sont sains et saufs." Il ajoute : "Paul Conroy se trouve à l'ambassade du Royaume-Uni, dans de bonnes conditions. Edith Bouvier est également au Liban, mais nous n'avons pas d'information sur le lieu exact où elle se trouve."
16 h 29 : Sarkozy, "heureux", confirme à son tour
"Je suis heureux que ce cauchemar prenne fin", déclare Nicolas Sarkozy lors d'un déplacement à Montpellier. "Ça n'a pas été des négociations extrêmement faciles", précise le chef de l’Etat.
Comme on lui demandait s'il avait eu un contact avec Edith Bouvier, le président a répondu qu'il n'avait "pas eu de contact". "On m'a informé. (…) Vous savez, ça été compliqué."
18 h 11 : Sarkozy revient sur ses propos
"Il n'est pas confirmé qu'elle soit aujourd'hui en sécurité au Liban", rectifie le président de la République. "Les communications avec Homs sont difficiles. Je ne voudrais pas vous dire des choses inexactes. Nous travaillons sur l'exfiltration, mais pour l'instant (...), je ne peux rien dire", complète-t-il prudemment, parlant d'une situation "extrêmement complexe".
18 h 20 : "Pas au Liban, mais toujours en Syrie", selon "Le Figaro"
Edith Bouvier "n'est pas au Liban, mais toujours en Syrie", affirme à l'AFP la direction du Figaro. "Il est faux de dire qu'elle est ‘saine et sauve’", corrige l’employeur de la journaliste, assurant tenir ses informations de sources diplomatiques, tant à Beyrouth qu'à Paris.
18h30 : Sarkozy dit s'être "montré imprécis"
Le président-candidat UMP revient auprès des journalistes sur ses annonces. "Je me suis montré imprécis, je m'en excuse auprès de vous", déclare-t-il, selon Arnaud Leparmentier, journaliste au Monde.
20h30 : selon un correspondant à Beyrouth, elle est toujours en Syrie
Interrogé depuis Beyrouth par France 2, Sélim El Meddeb, correspondant de France 24 au Liban, annonce qu'Edith Bouvier est toujours à Homs. Il explique que l'opération d'évacuation de la journaliste française a en fait échoué, à cause des bombardements intenses qui s'abattent sur la ville.
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