La Syrie rejette le nouveau plan de la Ligue arabe et dénonce un "complot"
La Ligue arabe, qui prolonge d'un mois la mission de ses observateurs, a vu lundi sa feuille de route prévoyant le départ du président Bachar Al-Assad rejetée catégoriquement par Damas. Dix civils ont été tués le même jour par les forces de sécurité.
La Syrie a rejeté lundi 23 janvier la nouvelle feuille de route adoptée la veille par les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe, qui invite le président Bachar Al-Assad à déléguer ses pouvoirs à son vice-président.
Damas dénonce un "complot"
La Ligue arabe appelle notamment à la formation "dans les deux mois" d'un "gouvernement d'union nationale", qui aura pour mission "d'appliquer le plan arabe et de préparer des élections législatives et présidentielle pluralistes et libres".
"La Syrie rejette les décisions du conseil ministériel de la Ligue arabe (...) et considère qu'il s'agit d'une violation de sa souveraineté nationale et d'une ingérence flagrante dans sa politique intérieure", dit l'agence de presse officielle syrienne, citant une source officielle qui parle de "complot contre la Syrie".
L'UE adopte de nouvelles sanctions
L'Allemagne et d'autres pays européens vont demander au Conseil de sécurité de l'ONU de "soutenir" le nouveau plan de la Ligue arabe pour la Syrie, a indiqué lundi à la presse l'ambassadeur allemand à l'ONU, Peter Wittig.
De son côté, l'UE a adopté un onzième train de sanctions (gel des avoirs et interdiction de délivrance de visas) frappant 22 membres de l'appareil sécuritaire et huit organisations supplémentaires syriennes, en raison de la poursuite de la répression dans le pays, dont le bilan s'élève désormais à 5 000 morts, selon l'ONU.
Les observateurs restent, la répression continue
La Ligue arabe a en outre prolongé d'un mois la mission des observateurs déployés fin décembre pour veiller à la mise en œuvre d'un premier plan, bien que leur présence n'ait pas mis fin à la répression. L'Arabie saoudite avait annoncé dimanche le retrait de ses observateurs en Syrie, tout en invitant la communauté internationale à exercer "toute la pression possible sur Damas".
Dix civils ont été tués lundi par les forces de sécurité en Syrie, et cinq soldats de l'armée régulière syrienne ont péri dans des combats avec des déserteurs dans la province de Homs, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé à Londres.
A Douma, près de la capitale, 150 000 personnes se sont rassemblées lundi pour participer aux funérailles de douze civils tués ces derniers jours. Selon l'OSDH, il s'agit du plus grand rassemblement hostile au pouvoir de Bachar Al-Assad dans cette ville depuis le début du mouvement de révolte populaire, en mars 2011.
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