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Prolongations dans la crise à l'UMP

Selon les proches de l'ex-Premier ministre, 1304 voix ont été oubliées dans trois territoires d'Outre-mer. François Fillon demande à Alain Juppé d'assurer la transition en attendant un arbitrage.

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Alain Juppé, le 19 novembre 2012, à Bordeaux. (JEAN-PIERRE MULLER / AFP)

PRESIDENCE DE L'UMP – Enième coup de théâtre dans la course à la présidence de l'UMP.  Mercredi 21 novembre, le camp de François Fillon revendique officiellement la victoire de l'ancien Premier ministre face à Jean-François Copé. Les trois lieutenants de François Fillon, Eric Ciotti, Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez, demandent à la commission électorale de l'UMP (Cocoe) de revenir sur les résultats proclamés. Francetv info revient sur les temps forts.

Acte 1 : Fillon concède la victoire de Copé

Lundi soir, François Fillon avait pourtant reconnu, bien malgré lui, la victoire de Jean-François Copé, proclamée près de trente heures après la fin du scrutin, en raison de contestations dans les deux camps. Dans une brève intervention après la proclamation des résultats, l'ancien Premier ministre avait finalement évoqué un "scrutin qu'il aurait pu contester" en raison de "nombreuses irrégularités" et dénoncé des "méthodes qui ne rencontrent de [sa] part aucune approbation"

Acte 2 : le nouveau coup de théâtre

Moins de quarante-huit plus tard, patatras ! "L'examen approfondi des résultats révèle que trois départements n'ont pas été comptabilisés. (…) Mon souci de l'unité de notre parti et de son honneur (…) me conduit à réclamer simplement la vérité", annonce François Fillon dans un communiqué envoyé mercredi 21 novembre vers 14h30.

Selon ses proches, Eric Ciotti, Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez, qui se sont exprimés au même moment lors d'une conférence de presse, 1 304 voix ont été oubliées. Il s'agit de celles de Nouvelle-Calédonie, de Wallis-et-Futuna et de Mayotte, qui n'auraient pas été prises en compte dans le décompte final. Selon leur nouveau calcul, François Fillon l'aurait finalement emporté avec... 26 petites voix d'avance ! 

Les fillonistes revendiquent la victoire, trois DOM-TOM oubliés (Francetv info )

Acte 3 : la contre-attaque de Copé

"Le temps électoral est terminé. (...) Les résultats ont été proclamés. Tant qu'il n'y a pas une autre décision, le président reste le président", a aussitôt répondu Jean-François Copé mercredi après-midi, opposant une fin de non-recevoir au clan Fillon.

Contre-attaquant à l'offensive des fillonistes, les proches de Jean-François Copé ont prévenu que si François Fillon remettait bel et bien en cause les résultats, le cas des Alpes-Maritimes serait alors, lui aussi, réexaminé. Les copéistes dénoncent en effet des fraudes dans ce département, qui auraient profité à François Fillon.

Acte 4 : pour Fillon, c'est Juppé ou un recours en justice

François Fillon a demandé à Alain Juppé, le président fondateur de l'UMP, "d'assurer de façon transitoire" la direction du parti "afin de trouver les voies et moyens de sortir de l'impasse". 134 parlementaires et ex-ministres UMP ont soutenu son appel dans un communiqué séparé. Sur le plateau de TF1, François Fillon a averti que "si on ne met pas en place une équipe provisoire pour diriger l'UMP, alors, oui, je déposerai un recours devant la justice."

Il a refusé de faire appel à la Commission nationale des recours de l'UMP, affirmant qu'il n'a "pas confiance" en cette commission dont le président, Yanick Paternotte, soutenait Copé.

Fillon : "Je ne revendique pas la présidence de l'UMP, je renonce à la présidence de l'UMP"

Acte 5 : Copé campe sur ses positions

Sur le plateau de France 2, Jean-François Copé a immédiatement répondu à François Fillon en affirmant qu'il ne pouvait "pas imaginer" que celui-ci saisisse la justice. Pour autant, il a rejeté implicitement l'alternative Juppé, rappelant qu'"il y a une règle du jeu", notamment "le suffrage universel" et qu'il faut "respecter le vote des militants".

La situation est dès lors bloqué, Alain Juppé s'étant dit "prêt" à assurer une médiation à condition que les deux parties donnent leur accord. 

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