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Affaire Iacono : feuilleton judiciaire sans fin pour l'ex-maire de Vence

Le parquet de Grasse a fait appel jeudi de la libération de l'ex-maire de Vence, condamné à neuf ans de réclusion pour le viol de son petit-fils qui s'est récemment rétracté.

Article rédigé par franceinfo
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Christian Iacono, l'ancien maire de Vence (Alpes-Maritimes), regagne la prison de Grasse, le 9 janvier 2012.  (SERGE HAOUZI / MAXPPP)

Les rebondissements judiciaires n'en finissent pas dans l'affaire Christian Iacono. L'ancien maire de Vence (Alpes-Maritimes), condamné à neuf ans de réclusion pour le viol de son petit-fils, reste derrière les barreaux malgré la rétractation de son accusateur. Le procureur de Grasse, Jean-Michel Cailliau, a en effet décidé, jeudi 16 février, de faire appel d'une décision de libération conditionnelle du prévenu, prise plus tôt dans la journée. Retour en trois temps sur un combat de onze ans.

Acte 1 : 9 ans de prison pour viol

En 2009, Christian Iacono est condamné à 9 ans de prison pour le viol de son petit-fils Gabriel, aujourd'hui âgé de 21 ans. Les accusations portent sur des faits supposés s'être déroulés entre 1996 et 1998 dans la villa de Christian Iacono à Vence, alors que l'enfant avait entre 5 et 8 ans. L'ancien maire conteste la décision, qui est toutefois confirmée en appel en février 2011.

Acte 2 : l'accusation s'effondre

Quelques mois plus tard, en mai 2011, coup de tonnerre : le jeune homme revient sur ses accusations, après les avoir maintenues pendant 11 ans. A la suite de cette rétractation, l'ancien maire est libéré provisoirement le 22 juin. Il se pourvoit en cassation pour obtenir une libération définitive.

Mais en novembre, la Cour de cassation rejette sa demande parce qu’aucun motif de forme ne constitue une irrégularité de procédure, avance-t-elle. Si bien que le 26 décembre, la gendarmerie de Vence annonce à Christian Iacono qu'il devra à nouveau se constituer prisonnier à compter du 9 janvier 2012. Son petit-fils exprime alors ses regrets : "Je m'aperçois en fin de compte que j'ai mis dix ans à mentir et il va falloir peut-être que je mette encore dix ans pour démentir." Le jeune homme écrit une lettre à son grand-père pour le Nouvel An pour lui demander pardon. "Il se bat maintenant pour me faire sortir de ce calvaire", confie alors Christian Iacono, qui réintègre la prison de Grasse le 9 janvier.

Acte 3 : l'interminable combat pour la libération

"Victime des délais et des procédures de la justice", Christian Iacono espère une libération par suspension de peine le 23 janvier, après l'examen de l'affaire par la Commission de révision des affaires pénales devant la Cour de cassation. Espoir déçu, la commission ordonne un supplément d'information. Ces nouvelles investigations doivent permettre de déterminer s'il existe des éléments suffisamment probants pour libérer Christian Iacono. L'affaire semble donc partie pour des prolongations de plusieurs mois, le temps d'examiner la requête en révision.

Mais jeudi 16 février, nouveau rebondissement. Dans la matinée, une juge de l'application des peines de Grasse se prononce pour la libération conditionnelle de l'ex-maire de 77 ans. Une décision aussitôt suspendue par le procureur de Grasse, qui fait appel et empêche donc une libération qui aurait pu intervenir samedi. Jean-Michel Cailliau met en avant "la faible durée de l'incarcération effectuée sur la durée de la peine" (environ 13 mois) et note que "la Cour de révision saisie n'a pas encore statué".

Dans les prochaines semaines, une nouvelle audience sera fixée devant la chambre d'application des peines de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, qui donnera ou non son feu vert à une liberté conditionnelle. En attendant, comme le rappelle Europe1.fr, le septuagénaire a déjà été incarcéré quatre fois et libéré à trois reprises au fil des décisions des magistrats.

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