Tous les Boeing 787 interdits de vol sur l'ensemble de la planète
Cette décision américaine fait suite à une série exceptionnelle d'incidents sur les Boeing 787 Dreamliner.
Conséquence d'une série exceptionnelle d'incidents, les Boeing 787 Dreamliner sont interdits de vol sur l'ensemble de la planète pour des raisons de sécurité, sur décision de la FAA, l'autorité américaine de sécurité aérienne. L'Agence européenne de la sécurité aérienne a annoncé cette "décision rare" jeudi 17 janvier. Francetv info fait le point sur la situation.
Tous les Boeing cloués au sol
Pour l'instant, une cinquantaine de Dreamliner ont été livrés dans le monde à 8 compagnies (dont 24 à des compagnies japonaises).
L'autorité fédérale de l'aviation (FAA) américaine a la première ordonné, mercredi 15 janvier, aux six Boeing d'United Airlines de rester au sol tant que l'avion ne serait pas jugé sûr. L'annonce de la FAA a conduit le ministère japonais des Transports à faire de même pour les 17 appareils d'All Nippon Airways (ANA) et les 7 de Japan Airlines (JAL), déjà rivés au tarmac depuis la veille.
L'Inde et le Chili avaient également décidé dès mercredi soir de maintenir au sol les six Dreamliner d'Air India et les trois de la compagnie chilienne LAN. Celle-ci a précisé que les vols qui devaient être assurés par les B-787 seraient provisoirement effectués par d'autres appareils "pour limiter l'impact potentiel que cette situation pourrait causer à ses passagers et à ses clients fret".
La compagnie Qatar Airways a interdit de vol jeudi ses cinq Dreamliner. "J'avais déclaré que Qatar Airways n'immobiliserait ses Dreamliner que si elle recevait des instructions dans ce sens de la part des régulateurs", a déclaré le PDG de la compagnie, Akbar Al-Baker. En Europe, seuls deux Boeing 787 sont pour l'instant opérés par la compagnie aérienne polonaise LOT.
Les batteries au centre de l'enquête
Un Dreamliner d'ANA a dû atterrir d'urgence mercredi matin à Takamatsu (sud du Japon) à cause d'une alarme signalant la présence de fumée et d'une odeur forte à bord en provenance de la batterie. Il s'agit du deuxième incident ce mois-ci impliquant une batterie au lithium-ion.
Ce que disent les compagnies. "La batterie a changé de couleur", a expliqué ANA. L'autre problème du même type, constaté la semaine passée à Boston sur un appareil de JAL, a aussi entraîné des fuites d'électrolytes inflammables, des émanations de chaleur et de la fumée, selon la FAA. "La batterie montre des anomalies visibles à l'œil nu, mais le système électrique est complexe et exige d'autres investigations", a déclaré ANA. La compagnie a par ailleurs précisé que la batterie en question était neuve, un remplacement ayant été effectué le 17 octobre après un problème sur celle d'origine.
Ce que dit le fabricant de la batterie. A la demande des autorités, la société qui fabrique la batterie lithium-ion, GS Yuasa, a dépêché jeudi matin trois ingénieurs à Takamatsu. "Nous avons confiance dans nos batteries lithium-ion, mais nous voulons coopérer pleinement avec les enquêteurs", a indiqué à l'AFP une porte-parole de GS Yuasa. "A ce stade, nous ne savons pas si le problème provient de la batterie elle-même ou du système électrique dans lequel elle est intégrée", a-t-elle ajouté. Et de préciser : "GS Yuasa ne fournit pas directement les batteries à Boeing, mais les livre [au groupe français] Thales qui les assemble dans un ensemble de conversion électrique."
C'est la première fois que ces batteries lithium-ion sont utilisées dans des avions de ligne, en lieu et place de modèles nickel-cadmium qui présentent divers inconvénients, notamment en termes de charge.
Ce que dit Boeing. Le PDG du constructeur américain, Jim McNerney, s'est voulu rassurant. "Nous prendrons toutes les mesures nécessaires dans les jours à venir pour rassurer nos clients et les voyageurs sur la sûreté du 787 et pour que ces avions reprennent leur service", a-t-il réagi dans un communiqué publié après la décision des autorités américaines. "Nous avons confiance dans le fait que le 787 est sûr", a-t-il martelé.
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