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Plus de la moitié des Boeing 787 cloués au sol

Les Etats-Unis, le Japon, l'Inde et le Chili ont pris cette mesure après une série exceptionnelle d'incidents. L'enquête se concentre sur le système de batterie.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Les passagers d'un Boeing 787 Dreamliner sont évacués, le 16 janvier 2013 à Takamatsu (Japon), après un atterrissage d'urgence dû à un incident électrique à bord. (YASUFUMI NAGAO / YOMIURI / AFP)

Les Etats-Unis, le Japon, l'Inde et le Chili ont interdit jusqu'à nouvel ordre aux Boeing 787 Dreamliner de décoller, après une série exceptionnelle d'incidents. Les investigations officielles au Japon se concentrent sur les batteries et le système dans lequel elles sont intégrées. Francetv info fait le point sur la situation.

Plus de la moitié des B-787 interdits de voler

Jusqu'à maintenant, 50 Dreamliner ont été livrés dans le monde (dont 24 à des compagnies japonaises). Plus de la moitié d'entre eux sont immobilisés sine die.

Aux Etats-Unis. L'autorité fédérale de l'aviation (FAA) américaine a la première ordonné, mercredi 15 janvier, aux six Boeing d'United Airlines de rester au sol tant que l'avion ne sera pas jugé sûr.

Au Japon. L'annonce de la FAA a conduit le ministère japonais des Transports à faire de même pour les 17 appareils d'All Nippon Airways (ANA) et les 7 de Japan Airlines (JAL), déjà rivés au tarmac depuis la veille. "Suivant la décision de la FAA, les Boeing 787 ne seront pas autorisés à décoller jusqu'à ce que la sécurité des batteries soit garantie", a déclaré le vice-ministre des Transports japonais, évoquant également d'autres pièces connexes.

En Inde. L'autorité de l'aviation civile maintient au sol les six Dreamliner de la compagnie nationale Air India. "Nous ne pouvons pas savoir à l'avance quand nous autoriserons l'avion à revoler. C'est fonction des assurances que nous donnera Boeing sur les questions de sécurité", a indiqué un porte-parole de la compagnie.

Au Chili. La compagnie chilienne LAN a annoncé mercredi soir la suspension des vols de ses trois Dreamliner, "conformément aux recommandations de la FAA". Elle précise que les vols qui devaient être assurés par les B-787 seront provisoirement effectués par d'autres appareils "pour limiter l'impact potentiel que cette situation pourrait causer à ses passagers et à ses clients fret".

Les batteries au centre de l'enquête

Un Dreamliner d'ANA a dû atterrir d'urgence mercredi matin à Takamatsu (sud du Japon) à cause d'une alarme signalant la présence de fumée et d'une odeur forte à bord en provenance de la batterie. Il s'agit du deuxième incident ce mois-ci impliquant une batterie au lithium-ion.

Ce que disent les compagnies. "La batterie a changé de couleur", a expliqué ANA. L'autre problème du même type, constaté la semaine passée à Boston sur un appareil de JAL, a aussi entraîné des fuites d'électrolytes inflammables, des émanations de chaleur et de la fumée, selon la FAA. "La batterie montre des anomalies visibles à l'œil nu, mais le système électrique est complexe et exige d'autres investigations", a déclaré ANA. La compagnie a par ailleurs précisé que la batterie en question était neuve, un remplacement ayant été effectué le 17 octobre après un problème sur celle d'origine.

Ce que dit le fabricant de la batterie. A la demande des autorités, la société qui fabrique la batterie lithium-ion, GS Yuasa, a dépêché jeudi matin trois ingénieurs à Takamatsu. "Nous avons confiance dans nos batteries lithium-ion, mais nous voulons coopérer pleinement avec les enquêteurs", a indiqué à l'AFP une porte-parole de GS Yuasa. "A ce stade, nous ne savons pas si le problème provient de la batterie elle-même ou du système électrique dans lequel elle est intégrée", a-t-elle ajouté. Et de préciser : "GS Yuasa ne fournit pas directement les batteries à Boeing, mais les livre [au groupe français] Thales qui les assemble dans un ensemble de conversion électrique."

Ce que dit Boeing. Le PDG du constructeur américain, Jim McNerney, s'est voulu rassurant. "Nous prendrons toutes les mesures nécessaires dans les jours à venir pour rassurer nos clients et les voyageurs sur la sûreté du 787 et pour que ces avions reprennent leur service", a-t-il réagi dans un communiqué publié après la décision des autorités américaines. "Nous avons confiance dans le fait que le 787 est sûr", a-t-il martelé.

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