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Trois éléments qui expliquent la chute des Bourses européennes

Certaines ont dévissé, d'autres ont terminé en nette baisse. En cause, principalement, un regain de tension en Italie et en Espagne.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Bourse de Francfort a reculé de 2,49%, lundi 4 février, tout comme celle de Paris (- 3%), de Milan (- 4,50%) et de Madrid (près de - 4%). (KACPER PEMPEL / REUTERS)

Certaines ont dévissé, d'autres ont clôturé en nette baisse. Les Bourses européennes ont tangué, lundi 4 février à l'heure de la fermeture. En cause, principalement, un regain de tension en Italie et en Espagne.

Paris a perdu 3%, Francfort 2,49%, Milan 4,50%, Madrid près de 4%, Londres 1,59%. L'euro a également reculé face au dollar, repassant sous les 1,36 dollar à 1,3526 dollar vers 18 heures. Francetv info passe en revue les trois principales craintes des places boursières. 

Un débat politique houleux en Italie en vue des législatives

Les marchés s'inquiètent de la situation à naître des élections législatives italiennes des 24-25 février. Ces craintes ont aussi fait remonter les taux d'emprunt du pays à 10 ans, pénalisant en premier lieu les valeurs bancaires. Ainsi, le premier établissement du pays, Unicredit, a chuté de 7,38% tandis que la plus ancienne banque du monde, Banca Monte dei Paschi di Siena, empêtrée depuis près de deux semaines dans un retentissant scandale financier, a chuté de 5,39%.

Le débat politique s'est nettement tendu ces derniers jours, le Premier ministre démissionnaire, Mario Monti, accusant son prédécesseur, Silvio Berlusconi, de chercher à "acheter" les électeurs par ses promesses de restituer les montants versés en 2012 pour l'impopulaire taxe d'habitation IMU. Mario Monti a averti que "si la communauté financière internationale évaluait le programme de Berlusconi (...), il y aurait quelque risque d'une hausse des taux d'intérêt" au détriment de l'économie italienne. 

Un scandale de corruption qui éclabousse Rajoy en Espagne

Le nom du chef du gouvernement de droite, Mariano Rajoy, est apparu dans une affaire d'argent non déclaré. Le parti a beau multiplier les démentis et annoncer des poursuites judiciaires contre ceux qui ont alimenté sa supposée implication, l'indignation populaire est à son comble et la pression politique s'accentue. Une pétition sur la plateforme Change.org, réclamant la démission de Mariano Rajoy et des élections anticipées, a recueilli lundi 850 000 signatures, s'ajoutant à la demande de démission du chef de l'opposition, Alfredo Perez Rubalcaba.

Même si cette option est peu probable, selon les spécialistes, la légitimité politique de Mariano Rajoy risque d'avoir du mal à imposer son plan de rigueur dans un tel contexte. "On ne peut pas exiger des sacrifices alors qu'on gagne par ailleurs tant d'argent", juge un expert. Le chômage continue de progresser dans la péninsule ibérique, et la quatrième économie de la zone euro a enregistré en janvier 132 055 chômeurs de plus qu'en décembre (+2,72%). 

Un sommet européen sur le budget qui s'annonce mal

Les marchés attendent également la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi et l'issue du sommet européen sur le budget pour la période 2014-2020 qui s'annonce mal. De l'aveu même de certains dirigeants européens, les négociations s'annoncent très difficiles sur le budget européen qui pourrait être amputé de 77,4 milliards d'euros. Madrid pourrait perdre jusqu'à 20 milliards, selon la presse. 

François Hollande, qui doit s'exprimer mardi devant le Parlement européen à Strasbourg, a lui-même admis samedi que les conditions n'étaient "pas encore réunies" pour parvenir à un compromis. Le président français a souligné la difficulté de concilier les intérêts divergents entre les Etats favorables, comme la France, l'Espagne et l'Italie, à une politique privilégiant croissance et solidarité, et ceux partisans de coupes franches dans les dépenses, comme l'Allemagne, la Grande-Bretagne, les pays nordiques et les Pays-Bas. 

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