Les écolos tous azimuts pour peser ces cinq prochaines années
Avec 2,31% des suffrages pour leur candidate au premier tour de l'élection présidentielle, Europe Ecologie-Les Verts doit jouer finement pour peser politiquement durant le quinquennat de François Hollande. Les quatre questions qui fâchent.
Partie de 11% des intentions de vote en mai 2011, Eva Joly n'a finalement obtenu que 2,31% des voix et n'a jamais réussi à peser dans le débat présidentiel. Et même si la candidate a appelé à voter François Hollande, dès le 22 avril 2012, même si tous les leaders se sont pressés aux meetings du socialiste, même si le parti a signé un accord avec le PS, la place d’Europe-Ecologie-Les-Verts au cours du prochain quinquennat peut se jouer à peu de choses et se discute âprement.
• Vont-ils obtenir un ministère ?
Il y a quelques semaines, Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste au Sénat, tablait sur quatre ministres issus des rangs de son parti. Hier, Cécile Duflot revoyait, en off, ce chiffre un peu à la baisse. En attendant, la patronne des écolos a fait voter le principe d’une entrée au gouvernement, admis par 83% des quelque 200 membres du conseil fédéral réuni à Créteil. On a "l'obligation au moins d'essayer", affirme-t-elle tout en soulignant "la fierté des écologistes à avoir apporté leur pierre" à la victoire car "51,6% moins 2,3%, ça ne fait pas 50%!"
Et ils sont quelques uns dans les starting-blocks, Cécile Duflot donc, et Eva Joly, mais aussi ceux dont les noms reviennent souvent Jean-Vincent Placé, Dominique Voynet et Yannick Jadot. Ou encore, Yves Cochet, Noël Mamère, l’eurodéputée Michèle Rivasi ou le député de Loire-Atlantique François de Rugy. En attendant au PS, on raille allègrement le nombre élevé et inversement proportionnel au score d'Eva Joly de prétendants à un maroquin.
• Vont-ils obtenir un groupe parlementaire ?
C'est l’objectif notamment de l’accord passé avec le PS, qui leur réserve plus de 60 circonscriptions, dans lesquelles seul un candidat EELV se présentera au nom des deux formations politiques. Sur la base de cet accord, les écolos, qui pour l’instant n’ont que quatre élus dans l’Hémicycle, peuvent espérer 25 à 30 députés en cas de victoire de la gauche, 15 en cas de défaite selon un décompte du Monde.fr.
Cela peut donc passer ric-rac à l’Assemblée nationale, car il faut minimum quinze députés pour créer un groupe. Au Sénat, où EELV dispose déjà, de justesse, d’un groupe parlementaire paritaire depuis septembre, ce minimum est de dix élus.
• L’accord politique de novembre peut-il peser ?
C’est toute la difficulté et tout l’enjeu. Durant l’intégralité de sa campagne, François Hollande n’a eu de cesse de répéter qu’il n’appliquerait que son programme. Tandis que Martine Aubry, principale négociatrice de l’accord, promettait son application sans modification.
Le point essentiel de désaccord réside dans la question du nucléaire. D’un côté François Hollande qui ne promet que la fermeture immédiate de la centrale de Fessenheim et la réduction progressive de la part de l’atome dans la production d’électricité en France de 75 à 50%. De l’autre, les écolos qui prônent la sortie progressive du nucléaire. Et l’accord qui navigue entre les deux. Les autres points font plutôt consensus. Et, s’ils disposent d’un groupe à l’Assemblée, les Verts pourront faire entendre leurs voix aux socialistes à coup d’amendements.
• Qui va succéder à Cécile Duflot à la tête du parti ?
A 37 ans, dont 10 passés au sein de la direction des Verts puis d'EELV, Cécile Duflot a déclaré lundi : "Tout le monde ne s'accroche pas à son poste à vie, je dis moi-même au suivant !". Quoiqu'il arrive, elle laissera la main à la tête du parti le 22 juin prochain, après la bataille des législatives. Pour l’instant, Pascal Durand, l’actuel porte-parole du parti, est favori pour lui succéder. Seul candidat déclaré.
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