Athlétisme aux JO 2024 : de Sydney à Paris, le quart de siècle olympique de Mélina Robert-Michon

Médaillée d'argent aux JO de Rio, la Française participe à sa quatrième finale olympique du lancer du disque, lundi, au Stade de France, vingt-quatre ans après ses premiers JO.
Article rédigé par Othélie Brion
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Mélina Robert-Michon lors des qualifications au lancer du disque, aux JO de Paris, le 2 août 2024, au Stade de France. (KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP)

C'est une habituée des Jeux olympiques. A 45 ans, la lanceuse de disque Mélina Robert-Michon participe à Paris à ses septièmes JO consécutifs. Des désillusions au rôle de porte-drapeau, en passant par le podium, la Tricolore a tout connu depuis Sydney, en 2000. Lundi 5 août (20h30), elle sera dans la cage du Stade de France. Pour jouer une médaille et refaire le coup de Rio ? Retour sur son parcours olympique. 

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2000 : Sydney, la découverte

25 septembre 2000. Dans la cage du lancer du disque du Stadium Australia de Sydney, une jeune Française fait son apparition. Mélina Robert-Michon, 21 ans, est la toute nouvelle recordwoman de France du disque, avec un jet à 62,08 m, à Arles (Bouches-du-Rhône). Malheureusement, sa performance aux Jeux sera bien inférieure. En qualifications, la Française doit se contenter d'un jet à 54,11 m et d'une 29e place qui ne lui permet pas d'accéder à la finale, réservée aux 12 premières. "Ce qui m'a le plus marqué, c'est le stade olympique à 9 heures du matin. Il était plein et lorsque je mets mon premier essai dans la cage, j'entends 100 000 personnes qui font 'Oh…'. Et là, petite jeune de 21 ans, je ne m'en suis pas remise", se souvient l'athlète dans un entretien accordé au Dauphiné libéré

2004 : Athènes, première déception

Quatre ans plus tard, la Française est à Athènes. Au pays des Jeux olympiques, elle se met "une pression supplémentaire". Et cela lui joue de mauvais tours. Son jet à 56,70 m en qualifications la classe 31e et ne lui permet pas de rallier la finale. "Je laisse beaucoup d'énergie pour me qualifier et lorsque j'arrive aux Jeux, je suis déjà épuisée. Ça se passe mal sur la compétition et il y a plus de déception qu'à Sydney, car j'ai plus d'attentes", confiera-t-elle à olympics.com, dix-sept ans plus tard. 

Mélina Robert-Michon lors des qualifications du lancer du disque, le 20 août 2004, au stade olympique d'Athènes. (JAVIER SORIANO / AFP)

2008 : Pékin, un nouveau cap de franchi 

En 2008, Mélina Robert-Michon est du voyage en Chine. A 29 ans, elle vit ses troisièmes Jeux olympiques et l'expérience commence à payer. En lançant son disque à 62,20 m en qualifications, sa meilleure performance de la saison, elle rejoint pour la première fois une finale olympique. En finale, cependant, c'est une autre histoire. La Lyonnaise lance à 60,66 m – plus de 1,50 m de moins qu'en qualifications – et doit se contenter d'une 7e place. 

2012 : Londres, la confirmation

Après une pause grossesse en 2010, Mélina Robert-Michon enchaîne avec une quatrième participation consécutive aux JO, à Londres. Après être sortie des qualifications de justesse grâce à un jet mesuré à 62,47 m, elle se transcende en finale, pour réaliser sa meilleure performance mondiale de la saison, au sixième et dernier essai (63,98 m). "Je m'étais mis beaucoup de pression. Je voulais revenir au niveau qui était le mien avant ma grossesse, et même passer à un niveau supérieur. Je voulais poursuivre ma progression et démontrer que j'avais eu raison de faire ce choix-là", avoue la discobole au Figaro.

Elle échoue malgré tout à la sixième place, avant d'être reclassée cinquième, en 2013, en raison de la disqualification pour dopage de la Russe Darya Pishchalnikova, initialement en argent. Celle qui pensait arrêter après Londres se ravise. Pour la première fois, la native de Voiron (Isère) réalise qu'elle fait partie de celles qui peuvent monter sur le podium. 

2016 : Rio, la consécration

Mélina Robert-Michon arrive au Brésil avec un nouveau statut. Depuis Londres, la Française a garni son palmarès de places de vice-championne du monde, en 2013, et de vice-championne d'Europe, l'année suivante. Après des qualifications passées sans encombre, sa performance est attendue en finale. Dès son premier jet, l'athlète de 37 ans met la pression sur ses adversaires en lançant à 65,52 m, sa meilleure performance depuis 2002. Assurée de la deuxième place, elle améliore même sa marque sur son dernier essai. Son jet, mesuré à 66,73 m, constitue un nouveau record de France. Mélina Robert-Michon fait coup double, en remportant l'argent, derrière la Croate Sandra Perkovic

La lanceuse de disque Mélina Robert-Michon, médaillée d'argent, lors des Jeux olympiques de Rio, le 16 août 2016. (FABRICE COFFRINI / AFP)

2021 : Tokyo, la désillusion

La médaille de Rio engendre des attentes lors des JO de Tokyo, reportés en 2021 à cause du Covid-19. Mais la médaillée de bonze des Mondiaux de 2017 n'est pas au rendez-vous. Son lancer à 60,88 m en qualifications est insuffisant pour rejoindre la finale. Une déception au vu du début de saison de la Française, autrice de son meilleur concours depuis quatre ans, en juin, avec un jet à 65,30 m. "Je n'ai pas réussi à dérouler ce que je sais faire (...) J'ai manqué de certitudes sur la technique, de répétitions, de compétitions", avoue l'athlète en conférence de presse à l'issue de sa compétition

2024 : la renaissance ?

A Paris, où elle a porté le drapeau français lors de la cérémonie d'ouverture, Mélina Robert-Michon a d'ores et déjà fait mieux. Grâce à un jet à 63,77 m, sa meilleure performance de l'année, la Française s'est qualifiée, vendredi 2 août, pour la finale, sa quatrième aux Jeux olympiques. "C'est beaucoup de satisfaction, parce que je disais depuis le début de la saison qu'il n'y avait qu'une compét' qui comptait, expliquait la discobole de 45 ans après son concours, comme le rapporte L'Equipe. Je savais de quoi j'étais capable, mais ça fait du bien quand ça se concrétise au bon moment." Face à sa rivale de toujours, Sandra Perkovic, ou à l'Américaine Valarie Allman, le podium semble cette fois hors d'atteinte. A moins que les encouragements du Stade de France ne fassent la différence...

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