Athlétisme : blessé, Kevin Mayer se dit "déterminé" à participer aux Jeux olympiques, même s'il n'a "pratiquement aucune chance"

Le décathlonien, deux fois vice champion olympique, s'est blessé à la cuisse lors du meeting de Paris et risque de ne pas pouvoir participer aux Jeux olympiques.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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Temps de lecture : 2 min
Kévin Mayer lors du décathlon des championnats d'Europe, à Rome, le 11 juin 2024. (MILLEREAU PHILIPPE / AFP)

Il s'est lancé dans une course contre-la-montre. Blessé à une cuisse lors du meeting de Paris dimanche, le recordman du monde du décathlon Kevin Mayer, deux fois vice-champion olympique, veut continuer à croire aux Jeux olympique, du 26 juillet au 11 août, "en sachant qu'il n'y a pratiquement aucune chance", a-t-il affirmé jeudi 11 juillet lors d'un point presse.

Tombé en plein 110 m haies dimanche, l'athlète de 32 ans souffre d'une "lésion importante au niveau de l'ischio-jambier gauche" qui compromet fortement ses chances d'être compétitif sur la piste violette du Stade de France.

Pouvez-vous nous raconter un peu votre quotidien depuis dimanche ?

Kévin Mayer : Je ne passe pas une seule seconde sans rien faire. (Dimanche) je me sentais bien, c'était enfin le profil parfait, je n'avais aucune douleur, j'ai fait les haies sans aucune appréhension. Je n'aurais jamais pu imaginer que ça allait péter. J'ai mis un jour à comprendre ce qui m'arrivait, ça a été très difficile et maintenant je passe ma vie dans un caisson hyperbare (pour favoriser la guérison, ndlr) et quand je n'y suis pas je fais de l'éléctrostimulation jour et nuit pour que ça cicatrise.

Il reste trois semaines avant le premier jour du décathlon olympique, le 2 août. Dans quel état d'esprit êtes-vous ?

Je ne vais pas vous cacher qu'au vu de la gravité de la blessure, ça va être très, très, très difficile. Mais je ne peux pas passer mon temps à me poser la question de savoir si ça va passer ou pas, j'essaye d'avoir les meilleures ondes et de rester positif. Je me sens fort et déterminé à y arriver en sachant qu'il n'y a pratiquement aucune chance, c'est bizarre comme émotion. J'ai pleuré pendant deux jours mais depuis, plus rien. Je n'ai pas le droit de renoncer maintenant. Peu importe la gravité de ma blessure, peu importe ce qui va se passer les prochains jours, je vais faire ce qu'il faut pour faire le 100 mètres (première épreuve du décathlon, ndlr) et après pour pouvoir faire la longueur, etc, et j'irai jusqu'où je peux aller. Je n'ai aucun regret parce que si ça a pété là, ça aurait pété aux Jeux.

Est-ce que vous envisagez de déclarer forfait avant même le début du décathlon ?

Ce sera au corps médical de décider en fonction des IRM, s'ils décident que c'est vraiment trop dangereux d'y aller et que ça peut vraiment aggraver (la blessure). C'est un décathlon donc on ne peut pas y aller à moitié. S'il n'y a pas de chance que ça passe... Je vais faire confiance à l'avis médical pour trancher.

Comment voyez-vous ces JO désormais ?

Là, je vis au jour le jour et je ne peux pas me permettre de penser aux Jeux. Je me dis que j'aurais beaucoup de chance d'y être et que si je n'y suis pas, tant que mes proches sont là et qu'ils m'aiment, ça va. Je ne peux pas y arriver tout le temps et si ça ne passe pas, ça ne passe pas. Ça va jacter si je ne fais pas les Jeux mais ce n'est pas la fin, je ne veux pas arrêter après 2024. C'est ma raison de vivre et je ne me vois pas arrêter.

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