Basket aux JO 2024 : Isaïa Cordinier, le sauveur de l'équipe de France que personne n'avait vu venir

L'arrière a été le fer de lance des Bleus en quarts et en demi-finales. Il apporte une énergie qui contamine tous ses partenaires.
Article rédigé par Théo Gicquel - envoyé spécial à Bercy
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
Isaïa Cordinier en demi-finale des JO face à l'Allemagne, le 8 août 2024. (DAMIEN MEYER / AFP)

Pour lui comme pour toute l'équipe de France, il y a eu deux Jeux olympiques : la phase de poules, ronronnante, parfois tendue. Et la phase finale, bagarreuse, euphorique. Isaïa Cordinier est sans doute celui qui incarne le mieux la transformation des Bleus à partir des quarts de finale. 

Remplaçant jusqu'au Canada, l'arrière a pris une tout autre dimension une fois inséré dans le cinq de départ en lieu et place d'Evan Fournier. De 14 minutes par match à Lille, il est passé à 29 à Paris. Jeudi, c'est lui qui a été le plus utilisé par Vincent Collet (33 minutes).

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Paris 2024 - Basket-ball : le résumé de France - Allemagne . (.)

Comme face aux Canadiens, c'est lui qui a sonné la charge pour lancer les Bleus, avec sa polyvalence et son intensité folle. "C'est dingue ! Il marche sur l'eau, il nous porte offensivement, défensivement, il est dans l'énergie. Ca fait deux matchs qu'il est énorme et j'espère qu'il en fera un troisième comme ça", souligne Matthew Strazel. "Guerschon leur a cassé la gueule, Isaïa aussi. On a surfé sur cette vague et chacun a ajouté sa touche personnelle", enchaîne Evan Fournier.

Une polyvalence salvatrice pour les Bleus

Tirs longue distance, interceptions, dunks : l'arrière du Virtus Bologne, qui avait débuté à Antibes, a été le détonateur indispensable pour secouer cette équipe de France. Jeudi, c'est lui qui a conclu l'affaire en rentrant ses lancers francs à sept secondes du terme. "On n'est pas surpris. Ces joueurs-là [avec Yabusele et Lessort] ont fait preuve d'un très grand caractère pour nous lancer, pour ouvrir la voie", souligne Frank Ntilikina.

"On est des cailleras et quand on joue comme des cailleras, voilà ce qu'il se passe."

Isaïa Cordinier, après France-Allemagne

à franceinfo: sport

L'intéressé, lui, ne se met pas en avant, et s'inscrit plus que tout dans ce collectif bousculé mais qui ne s'est jamais désuni. "On s'est dit les choses. Coach, joueurs, staff, on s'est donné une direction commune. On sait qui on est et on sait que si on fait ce qu'on doit faire, des choses magnifiques peuvent se passer."

Fils du handballeur Stéphane Cordinier, quatrième aux JO d'Atlanta en 1996, Isaïa Cordinier sera donc le premier médaillé olympique de sa famille, et il n'en revient toujours pas. "Ouais, putain...", réalise-t-il les mains sur les genoux. "Après le match contre le Canada, je suis allé à Créteil, chez ma grand-mère en famille. Avec mon père, on s'est dit un truc : la quatrième place, c'est interdit", sourit-il.

Paris 2024 - Basket-ball : Isaïa Cordinier : "On est des cailleras"

A 27 ans, il prend enfin la lumière, lui qui avait été drafté en 2016 par Atlanta mais n'a jamais rejoint la NBA. Avec Guerschon Yabusele, ils représentent la respiration bienvenue à ce groupe France, qui semble désormais capable de soulever des montagnes. "Pour être honnête, on sait qu'il n'y a pas grand monde qui croyait en nous après la préparation et les phases de groupes. Mais on avait confiance en nous. Les seuls qui peuvent nous arrêter, c'est nous-mêmes. Quand on joue comme ça, on regarde tout le monde dans les yeux".

Avec 20 puis 16 points, Isaïa Cordinier a sans doute gagné ses galons de titulaire pour la finale, samedi. Pour offrir la première médaille d'or olympique de son histoire au basket français ?

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