Basket aux JO 2024 : "Un rĂȘve de gosse"... Comment les Bleus se sont prĂ©parĂ©s au dĂ©fi de leur vie face aux Etats-Unis en finale

Dans un remake de la finale des JO 2021 Ă  Tokyo, le France va jouer le titre olympique face aux Etats-Unis, samedi. Mais, cette fois, ce sera Ă  Bercy, avec toute une salle derriĂšre elle.
Article rédigé par Théo Gicquel - envoyé spécial à Bercy
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Nicolas Batum et Andrew Albicy célÚbrent la qualification en finale des JO, le 8 août 2024. (HAHN LIONEL / KMSP / AFP)

Ils ne pouvaient pas rĂȘver meilleure fin. Les Etats-Unis. En finale. Des JO Ă  domicile. Samedi (21h30), les Bleus relĂšveront le dĂ©fi ultime du basket, avec face Ă  eux les "Avengers" de LeBron James et Stephen Curry. "Un rĂȘve de gosse, tout simplement", rĂ©sume Frank Ntilikina. 

Pour les Bleus comme pour beaucoup, Team USA et sa constellation de stars issus de la fantasque NBA ont exercĂ© une fascination sur le jeune public. De quoi donner une saveur unique Ă  cet Ă©vĂ©nement."Je me souviens quand j'avais 13 ans et que je commençais le basket. J'Ă©tais dans ma chambre et je rĂȘvais de ce moment-lĂ . Je rĂȘvais de pouvoir jouer une finale olympique Ă  la maison. Et maintenant on y est", rembobine Rudy Gobert. "Ca reprĂ©sente tout, parce que c'est tout ce Ă  quoi je pense depuis un mois et demi", renchĂ©rit Victor Wembanyama.

Mais ne vous y trompez pas : la France ne viendra sûrement pas admirer le spectacle. A Tokyo en 2021, les Bleus avaient certes rendu les armes en finale, mais ils avaient réussi l'exploit de battre Team USA en poules. De quoi piquer l'arrogance américaine, pas habituée à se faire molester, puisqu'elle n'a perdu que... six fois dans son histoire olympique, pour 148 victoires !

Durant et Embiid en premiĂšre ligne face aux Bleus

Kevin Durant, devenu jeudi le meilleur marqueur de l'histoire de Team USA aux Jeux, l'avait particuliĂšrement mal pris. "J'ai quelque chose contre cette Ă©quipe de France. Ils nous ont battus aux Jeux olympiques et je n'aime aucun d'entre eux, mĂȘme si je les respecte. J'ai juste envie de le battre et de le faire avec la maniĂšre, Ă  chaque fois. Juste parce qu'ils nous ont battus aux Jeux olympiques", avait lancĂ© "KD" en 2022 auprĂšs de la chaĂźne Boardroom TV.

Joël Embiid, hué à chaque action par le public français, en a remis une couche à la veille du match. "Ils vont me siffler et je leur dirai d'aller se faire voir. Ce sera amusant", a lùché le pivot.

Samedi 10 aoĂ»t, l'Ă©quipe de France de basketball affrontera la Dream Team des États-Unis lors d'une finale de lĂ©gende.
France - États-Unis, une finale de rĂȘve en basketball Samedi 10 aoĂ»t, l'Ă©quipe de France de basketball affrontera la Dream Team des États-Unis lors d'une finale de lĂ©gende. (France 2)

En face, Matthew Strazel, lui aussi, se souvient de son dernier affrontement avec les Etats-Unis en 2021, lors de la finale du Mondial U19. "Avec Victor [Wembanyama], on a déjà connu cette situation, et on n'a pas envie de perdre à nouveau", a expliqué le meneur jeudi.

A Tokyo, LeBron James et Stephen Curry n'étaient certes pas là, mais le public français non plus. "Ils sont plus forts qu'il y a trois ans, mais on est à la maison et c'est la magie des Jeux. Sur un match, des dingueries peuvent se passer, on aura toute une salle et un pays derriÚre nous", lance le capitaine Nicolas Batum.

PremiĂšre nation Ă  accĂ©der Ă  la finale Ă  domicile depuis... les Etats-Unis Ă  Atlanta en 1996, la France peut s'appuyer sur ses deux derniers matchs, gagnĂ©s face Ă  des Ă©quipes supposĂ©es supĂ©rieures. "Les seuls qui peuvent nous arrĂȘter, c'est nous-mĂȘmes. Quand on joue comme ça, quand on montre qu'on est des 'cailleras' comme ça, on regarde tout le monde les yeux dans les yeux", pose l'homme providentiel IsaĂŻa Cordinier.

Les "cailleras" face aux Avengers

Ce costume de "cailleras" dont ils s'affublent eux-mĂȘmes pour justifier de leur dĂ©termination et de leur duretĂ©, leur sera indispensable face Ă  des AmĂ©ricains bien supĂ©rieurs Ă  tout ce qu'ils ont pu rencontrer dans ces JO.

Mais ces mĂȘmes AmĂ©ricains ont frĂŽlĂ© la sortie de route face Ă  la Serbie. Une nouvelle raison d'y croire. "Les 'cailleras', ce ne sont pas des victimes. On doit rentrer dans nos adversaires. C'est Ă  nous d'imposer notre tempo, notre force", harangue Mathias Lessort, qui sera rĂ©quisitionnĂ© avec Guerschon Yabusele pour rudoyer la raquette amĂ©ricaine.

Pas question de leur parler de tournoi déjà réussi, ou de médaille acquise, alors qu'ils viennent pourtant de réussir un doublé inédit avec deux médailles de suite. "Si on se dit ça, on joue avec moins d'envie. On n'a pas fait tout ça pour arriver là et se dire qu'on a une médaille. Cette médaille d'or, c'est quelque chose qui reste à vie. Depuis le début, on se bat. Ne vous inquiétez pas, on donnera tout", prévient Yabusele.

Une affiche de rĂȘve, mais surtout le dĂ©fi d'une vie. Pour devenir les deuxiĂšmes Ă  faire tomber les Etats-Unis en finale des JO aprĂšs l'URSS en... 1972. Depuis cette date : neuf finales sur onze disputĂ©es par Team USA, toutes remportĂ©es. Mission impossible ? Le capitaine Nicolas Batum n'est pas d'accord. "Dans le film 'Avengers Endgame', ils ont eu une chance sur 14 millions de gagner la bataille finale. On a une chance sur 14 millions, donc autant la saisir."

Lancez la conversation

Connectez-vous Ă  votre compte franceinfo pour commenter.