JO de Paris 2024 : entre déception et fatalisme, les Américains orphelins de break à Los Angeles en 2028

Le break, qui a connu sa première journée olympique à la Concorde vendredi, n'est pas présent dans le programme des Jeux de Los Angeles 2028.
Article rédigé par Maÿlice Lavorel - envoyée spéciale à la Concorde
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
La b-girl américaine Sunny lors du tournoi olympique à la Concorde, le 9 août 2024. (USA TODAY NETWORK/SIPA)

Ils ont fait des milliers de kilomètres pour venir assister aux grands débuts du break aux Jeux olympiques, et ils en ont particulièrement profité. De nombreux fans américains garnissaient les tribunes de l'arène de la Concorde, vendredi 9 août, pour assister au tournoi féminin de break des Jeux de Paris. Le premier, et pour l'instant le seul, la discipline n'ayant pas été retenue dans le programme de Los Angeles pour la prochaine édition dans quatre ans.

Un choix qui déçoit les supporters américains rencontrés dans le parc urbain, qui représentaient l'un des plus gros contingents en tribunes. "Je suis venue spécialement pour le break, j'ai acheté mes billets il y a un an, j'ai compté chaque jour depuis", assure Yvette, Californienne très engagée dans la scène locale. "En tant que fan, j'étais tellement heureuse de l'arrivée du break aux JO, parce que nous avions besoin d'un espace comme celui-là pour permettre aux danseurs de s'exprimer, pour montrer au monde ce qu'on peut faire."

"Il n'y a pas plus Américain que le break"

Pour eux, la décision est d'autant plus difficile à avaler que le break est né aux Etats-Unis, dans le Bronx, dans les années 70, et fait partie intégrante de la culture américaine depuis plus de cinquante ans. "Je ne comprends pas, ce n'est même pas comme s'il y avait encore des débats pour que le break entre aux JO. C'est le cas, c'est déjà-là, il y avait juste à le conserver", se désole Wayne, venu de New York pour l'occasion. "C'est tellement dommage de l'avoir touché du bout des doigts et qu'au final cela s'évapore. Quand même, ça vient de chez nous, il n'y a pas plus américain que le break !".

Vendredi après-midi à la Concorde, alors que deux Américaines étaient engagées en phase de poules, les drapeaux "Stars and Stripe" garnissaient les tribunes. L'un des deux DJs, tout comme l'un des neuf juges étaient de nationalité américaine, signe de l'implantation du pays dans la discipline. Un ancrage si fort que les concurrents peinent à comprendre le retrait de la discipline. "Ils ont de bons danseurs qui peuvent monter sur le podium aujourd’hui et demain", s'est étonnée l'Australienne b-girl Raygun, interrogée sur le sujet en zone mixte. 

"Trop de sports"

Pour Mark Zeigler, journaliste au Chicago Tribune qui couvre les Jeux depuis 1988, l'absence du break en 2028 s'explique par l'ampleur qu'ont pris les Jeux sur le plan du nombre de disciplines et d'athlètes.  "Les JO sont trop gros, on n'a pas besoin de plus de sports. Pour rentrer dans le programme des JO désormais, la barre est très haute, et le break n'atteint pas cette barre", estime-t-il, ajoutant qu'il y a aujourd'hui "trop de sports, ils devraient en supprimer plutôt qu'en ajouter".

Pourtant, cinq disciplines feront leur apparition ou leur retour dans la cité des Anges (cricket, base-ball-softball, squash, flag football, jeu de crosse). De quoi inspirer le mot de la fin à Landon, croisé à la sortie des tribunes après la première session du jour : "Ne me dites pas qu'il y avait de la place pour tout ça, mais pas pour le break".

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