Football aux JO 2024 : on vous explique l'affaire d'espionnage qui crée la polémique autour des Canadiennes, prochaines adversaires des Bleues

La sélectionneuse des championnes olympiques, Bev Priestman, a été suspendue par sa fédération, vendredi, à deux jours de défier la France.
Article rédigé par Gabriel Joly - à Lyon
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
La Canadienne Adriana Leon au duel avec la Néo-Zélandaise Ali Riley lors de leur premier match du tournoi olympique, le 25 juillet 2024 à Saint-Etienne. (SIPA)

C'est dans la tourmente que l'équipe féminine du Canada prépare son deuxième rendez-vous du tournoi olympique de football contre la France. La sélectionneuse, Bev Priestman, a été suspendue de son poste pour la durée des JO dans la nuit de jeudi 25 à vendredi 26 juillet à la suite d'une affaire d'espionnage, comme l'a annoncé le Comité olympique canadien (COC), dans un communiqué. La coach s'était déjà mise en retrait pour le premier match des championnes olympiques en titre, remporté face à la Nouvelle-Zélande jeudi (2-1).

La sélectionneuse canadienne Bev Priestman lors d'un entraînement avant la dernière Coupe du monde à l'été 2023. (SIPA)

La raison ? Depuis mercredi, les Canadiennes traversent une crise. L'analyste vidéo Joseph Lombardi, membre du staff mais non-accrédité, a été condamné à huit mois de prison avec sursis pour avoir fait survoler un entraînement des Néo-Zélandaises par un drone en amont de la rencontre. Il avait été interpellé lundi par la police, avisée du passage de l'aéronef par un superviseur des sites olympiques. Les images exploitées ont permis d'établir que la même opération avait déjà effectuée samedi, comme l'a révélé le parquet de Saint-Etienne.

Joseph Lombardi et Jasmine Mander, l'adjointe à qui l'analyste vidéo devait faire un rapport, ont été renvoyés chez eux, comme l'affirmait un premier communiqué du COC mercredi. A la suite de cet incident, la commission de discipline de la Fifa a ouvert une procédure contre l'équipe du Canada et la sélectionneuse. "Au cours des dernières 24 heures, des informations supplémentaires ont été portées à notre attention, a expliqué le COC dans un communiqué diffusé la nuit dernière. A la lumière de ces nouvelles révélations, Canada Soccer [la Fédération canadienne de football] a pris la décision de suspendre Bev Priestman pour le reste des JO et jusqu'à la fin de l'enquête externe indépendante".

Des doutes autour de la médaille d'or de Tokyo

"Nous ne sommes pas des tricheuses, a déclaré la défenseure Vanessa Gilles à Saint-Etienne après la victoire face aux Ferns. Il y a eu beaucoup d'émotion, de frustration et d'humiliation car cela ne reflète pas nos valeurs et ce que nous voulons représenter. Les Jeux, c'est la représentation du fair-play", a ajouté en zone mixte la Canuck de l'OL.

Tandis que la presse canadienne affirme de son côté que leurs sélections nationales emploient ce genre de méthode d'espionnage contraire à l'éthique olympique depuis des années, le doute plane désormais sur la médaille d'or remportée en 2021 par l'équipe féminine. "Il semble qu'il y ait des informations qui pourraient ternir cette performance de Tokyo et cela me rend malade", a reconnu David Shoemaker, le président du COC à l'occasion d'une conférence de presse donnée vendredi.

En attendant de savoir si les Canadiennes sont visées par une éventuelle sanction, pouvant aller jusqu'à leur exclusion du tournoi, c'est l'adjoint Andy Spence qui est attendu pour diriger l'équipe dimanche face aux Bleues, difficiles vainqueures de la Colombie en ouverture (3-2).

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