Handball aux JO de Paris 2024 : l'entrée en jeu de Cléopâtre Darleux, sa résilience récompensée plus d'un an après une commotion cérébrale

La gardienne de l’équipe de France a savouré les trente minutes qu’elle a jouées contre l’Angola, jeudi, alors qu’elle n’a retrouvé les terrains qu’en mars après plus d’un an d’absence en raison d’une commotion cérébrale.
Article rédigé par Hortense Leblanc
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
Cléopâtre Darleux lors de France-Angola, quatrième match du tour préliminaire du tournoi olympique de handball, le 1er août 2024. (BALLET PAULINE / AFP)

Elle a signé son entrée en jeu de deux arrêts, avant de finir le match à 41% de réussite, jeudi 1er août, contre l’Angola. Eloignée des terrains de longs mois après une commotion cérébrale il y a un an et demi, Cléôpatre Darleux a fait un retour étincelant. La gardienne des Bleues, initialement remplaçante dans la liste de l’équipe de France pour les JO, s’était accrochée à son rêve de les jouer à domicile pour tenir durant sa convalescence. 

Beaucoup de plaisir" mais aussi "beaucoup d'émotions", qui viennent récompenser des mois de patience pour Cléopâtre Darleux, émue aux larmes après son retour dans une compétition de haut niveau sous le maillot de l'équipe de France. Heurtée au visage par un ballon lors d’un match de championnat en décembre 2022, elle avait presque perdu espoir de faire un jour son retour en Bleu. La gardienne avait tenté de reprendre le hand à plusieurs reprises mais sans succès, les symptômes revenant sans cesse. Elle avait finalement été autorisée à reprendre une activité physique au mois de janvier 2024. Et depuis son retour sur les terrains début mars, elle n’avait disputé que sept matchs avec son club de Brest.

En avril, par manque de temps de jeu, la championne olympique de 2021 ne faisait pas partie de la liste d’Olivier Krumbholz pour des matchs de préparation. "Elle pensait peut-être trouver plus naturellement sa place dans le groupe, mais on a deux très bonnes gardiennes en France, et il y a eu le titre de championnes du monde entre-temps. Au printemps elle était déçue de ne pas être dans la liste, et elle pensait que c’était cuit pour les JO. On avait même évoqué le fait qu’elle soit consultante", confie Manu Roux, journaliste spécialiste du hand au service des sports de France Télévisions et proche de la gardienne.

Un statut de réserviste facilement digéré

Mais finalement, quelques semaines plus tard, le sélectionneur a fait appel à elle pour le stage de préparation à Capbreton, en mettant en avant l’avantage de son expérience. "Les gardiennes ont besoin de connaître les tireuses adverses, et ça Cléo l’a malgré une année blanche. A partir du moment où physiquement elle est bien, elle n’a pas ce soucis de découvrir les adversaires", explique Valérie Nicolas, ancienne gardienne des Bleues et consultante France Télévisions.

"Le fait d’être dans la liste élargie, ça l’a complètement relancée. Après, elle a très peu joué en préparation (quelques minutes lors du premier match contre la Norvège), donc elle a compris qu’Olivier Krumbholz avait son idée en tête et elle s’est résignée à être réserviste", poursuit Manu Roux. Laura Glauser et Hatadou Sako lui ont ainsi été préférées sur la liste principale de quatorze joueuses, et Cléopâtre Darleux a commencé la compétition sur le banc.

"Je me suis posé la question, comparé à des filles qui ont fait des saisons pleines, ça me paraissait logique d’être dans ce cas de figure là. Même si au début de la prépa je suis partie avec l’envie de donner le meilleur de moi-même en gardant espoir, parce que je suis une compétitrice, mais je m’y étais préparée du coup c’est plus simple à accepter", expliquait-elle juste avant le début du tournoi, en se disant "vraiment en forme physiquement et mentalement".

Paris 2024 - Handball : Cléopâtre Darleux : "Aujourd'hui c'est la concrétisation de tout ce travail"

Finalement, en raison de la lésion musculaire d’Hatadou Sako, Cléopâtre Darleux a intégré, mardi 30 juillet, le groupe principal lors du match contre le Brésil. "Sur le coup (après l’annonce) je ne dis rien, mais il y a eu énormément d’émotions parce que j’ai vécu vraiment des moments très difficiles, avec des hauts, des bas, et j’ai eu le film de tous les derniers mois", raconte-t-elle. Mais la gardienne devra encore prendre son mal en patience puisqu’en raison d’une très belle performance de Laura Glauser, elle n’aura pas de temps de jeu contre la Seleçao. 

Cléopâtre Darleux a finalement attendu jeudi soir pour faire son entrée en lice après la pause, pour trente minutes, contre l’Angola. Et une nouvelle fois, le film des derniers mois a dû défiler dans sa tête. "Elle revenait vraiment pour ces JO, c’était sa motivation pendant sa convalescence", insiste Manu Roux. La gardienne avait même confié dans un entretien à l’Equipe qu’elle se serait "moins pris le chou" si les Jeux avaient eu lieu ailleurs.

Si la lésion musculaire d’Hatadou Sako semble bien se soigner, comme l’a confié Olivier Krumbholz après le match jeudi, Cléopâtre Darleux devrait retrouver les tribunes pour la fin du tournoi. Mais désormais, elle sera médaillée au même titre que ses coéquipières si les Bleues venaient à monter sur le podium. Une possible belle fin de carrière internationale alors que, non conservée par Brest, elle ne sait pas encore de quoi son avenir en club sera fait.

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