Handball aux JO de Paris 2024 : pas de médaille pour les Bleus, les raisons d’un échec

Pour la première fois depuis 2004, l’équipe de France masculine de hand ne s’est pas qualifiée pour les demi-finales du tournoi olympique.
Article rédigé par Hortense Leblanc - envoyée spéciale au stade Pierre-Mauroy (Villeneuve d'Ascq)
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Les Bleus désabusés après leur défaite en quarts de finale du tournoi olympique contre l'Allemagne, le 7 août 2024 au stade Pierre-Mauroy (Villeneuve d'Ascq). (THOMAS COEX / AFP)

Ils nous avaient habitués à l’or, sacrés champions olympiques en 2008, 2012 et 2021, ou au moins à l’argent, en 2016. Mais à Paris 2024, ils ne repartiront même pas avec la médaille en chocolat. L’équipe de France masculine de hand, championne olympique et championne d’Europe en titre, est éliminée du tournoi olympique dès les quarts de finale après sa défaite contre l’Allemagne, mercredi 7 août, au terme d’un tournoi où elle n’a jamais été à son niveau.

Le secteur offensif en difficulté

Si les Bleus n’ont eu de cesse de répéter que "c’est avec la défense qu’on gagne des matchs" et que la leur a été plutôt solide, force est de constater qu’ils ont perdu surtout en raison d’une attaque défaillante. "On n'a retrouvé le jeu de l’équipe de France que par séquences", concède le sélectionneur, Guillaume Gille. Les Bleus ont semblé souvent manquer de créativité pour déstabiliser la défense adverse. "La moyenne de buts par match est bien en dessous de nos habitudes", ajoute Jérôme Fernandez, consultant France TV Sport. Sur ces JO, les Tricolores n’ont en effet jamais inscrit plus de 30 buts par match (hors prolongation), alors que lors du dernier Euro, leur moyenne de réalisations par rencontre était de 34.

Un début de compétition énergivore

Lors du tirage au sort des poules du tournoi, Guillaume Gille avait choisi de placer son équipe dans la plus relevée, avec le Danemark et la Norvège, pour espérer tomber sur un adversaire plus prenable en quarts de finale. Mais les Bleus ont perdu contre ces deux équipes, lançant très mal leur compétition. "On a mis beaucoup de temps à trouver nos équilibres, et cette énergie dépensée pour se reconstruire et retrouver une dynamique sportive nous a beaucoup coûté", explique Guillaume Gille.

Ses hommes, pour certains, avaient aussi été touchés par un deuil avec le décès du kiné du PSG handball durant la préparation. "Il y a des choses qui ont malheureusement parasité l’entrée en matière de l’équipe. Ce deuil-là a peut-être joué, mais tous les joueurs de l’équipe ne connaissaient pas cette personne. Il ne faut pas chercher trop d’excuses. On a traîné ce début de compétition comme un boulet", ajoute Jérôme Fernandez.

Des leaders aux abonnés absents

Meilleur joueur de l’Euro en janvier et chef d’orchestre du jeu français, Nedim Remili n’a pas réalisé un bon tournoi et le concède. "C’est sûr que ce n’est pas ma meilleure compet’, elle est même très compliquée, mais je ne lâche pas", déclarait-il lors du tour préliminaire. Mais en quart de finale, contre l’Allemagne, le demi-centre a encore été en difficulté, avec seulement deux buts en six tentatives, pour un faible total de 12 buts sur le tournoi. "Quand tu as un meneur de jeu en difficulté, les ballons ont du mal à arriver sur la base avant pour les pivots. Il aurait fallu une autre option sur ce poste, avec un autre demi-centre de métier pour suppléer Nedim", analyse Jérôme Fernandez, alors que Kentin Mahé, qui occupait ce poste en janvier, n’a pas été sélectionné.

Comme Nedim Remili, Ludovic Fabregas a lui aussi reçu très peu de ballons à son poste de pivot, alors qu’il avait marqué 44 buts (sur 50 tirs) lors de l’Euro. Il a parfois semblé avoir les mains glissantes au moment de recevoir la balle et a souvent trouvé les poteaux, ne terminant ce tournoi qu’à 17 réalisations. Nikola Karabatic, n'a pas été beaucoup plus en réussite lors de ses sorties de banc (6 buts). Dika Mem, lui, semble avoir été le seul de ces leaders au rendez-vous, avec 37 buts inscrits, mais avec malheureusement une erreur, qui coûte la victoire contre l’Allemagne.

Les Bleus vont désormais devoir repartir pour un cycle de quatre ans avant les JO de Los Angeles en 2028, sans trois de leurs légendes, Nikola Karabatic, Vincent Gérard et Valentin Porte, qui ont joué leur dernier match en équipe de France mercredi. Leurs remplaçants sont déjà plus ou moins identifiés, avec le jeune Thibaud Briet au poste d’arrière gauche ou Samir Bellahcene dans la cage. Reste à savoir si Guillaume Gille continuera, lui, sur le banc. Le principal interessé n'a pas souhaité répondre, mais interrogé par franceinfo:sport, Philippe Bana, le président de la fédération, exclut de le limoger. "On n’est pas comme ça, sinon en 2021 après les JO ou quand on est champion d'Europe, il aurait fallu lui signer un ncontrat de 20 ans. Ce n’est pas au premier écueil que tu dégages les gens", a-t-il affirmé.

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