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La diplomatie au cœur des Jeux olympiques

Cécilia Berder, vice-championne olympique d’escrime à Tokyo nous fait entrer chaque semaine dans le monde olympique. On parle cette semaine du rôle diplomatique des Jeux.

Article rédigé par franceinfo, Cécilia Berder
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Quentin Fillon Maillet, (2e à droite au premier rang) est devenu vice-champion olympique de sprint (10 km) vendredi 11 février, aux JO-2022 de Pékin, derrière le Norvégien Johannes Boe, sur le site de Zhangjiakou (Chine). (TOBIAS SCHWARZ / AFP)

La première semaine des Jeux olympiques d'hiver 2022 se termine. L'occasion de rappeler le rôle diplomatique des Jeux dans l'Histoire, où les sportifs se retrouvent parfois au cœur de ces échanges.

Recevoir une médaille olympique

Au-delà de la récompense ultime d'un point de vue sportif, recevoir une médaille olympique révèle aussi rapidement un aspect politique. On peut recevoir un message ou un tweet du président de la République pour nous féliciter, ou on peut aussi recevoir les honneurs de l'Elysée avec la Légion d'honneur.

On se rend rapidement compte qu'une médaille olympique a un poids et un rôle à jouer dans la diplomatie. Preuve si besoin : on regarde tous avec attention le classement des médailles durant la quinzaine olympique pour jauger où se situe notre pays.

L'histoire évidemment le prouve aussi. Les Jeux ont été l'occasion de véhiculer un message à l'ensemble de la planète. Évidemment, les Jeux de Berlin, en 1936, ressemblaient à un gigantesque outil de propagande pour l'Allemagne nazie. De nombreuses éditions olympiques ont été annulées en temps de guerre (1916, 1940 et 1944) et d'autres éditions ont permis une trêve olympique, notamment durant l'Antiquité. Des attentats lors d'éditions olympiques auront aussi marqué cet événement comme à Munich en 1972, où 11 athlètes olympiques de la délégation israélienne avaient trouvé la mort, ou à Atlanta en 1996.

Différents boycotts ont aussi rythmé l'histoire olympique. En pleine guerre froide, avec les Jeux de 1980 à Moscou, ou ceux de Los Angeles en 1984, de nombreux sportifs ont vu leur rêve olympique se briser car leur nation avait décidé de boycotter les Jeux.

Pour cette édition des Jeux d'hiver de Pékin, de nombreux pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Australie le Canada et le Japon ont décidé de n'envoyer aucun responsable politique, dans le but de dénoncer des atteintes aux droits de l'homme, et la répression envers la minorité musulmane des Ouïghours.

Les Jeux permettent de faire évoluer certaines situations

Les Jeux olympiques restent bien un des rares endroits au monde où tous les pays et toutes les cultures se retrouvent pour la même cause. Quand on accueille un événement comme les Jeux sur son territoire, même à notre échelle, il est très facile de remarquer des avancées diplomatiques. Entre les fédérations internationales ou entre les clubs de différentes villes du monde, créer des partenariats, des stages d'entraînement ou des rencontres, s'en trouve grandement facilité.

Autre possible évolution à plus grande échelle : lors des JO de Pékin en 2008, Xi Jinping était chargé de la préparation finale de l'événement. En 2013, il prenait les rênes du pays.

Être au centre de l'attention, durant ces quelques semaines olympiques, reste un moment unique et puissant, où on rêve naïvement d'échanges, de communication avec moins de brutalité et plus de paix à l'image de l'esprit olympique. Les Jeux de 2018 à PyeongChang nous auront offert un bel exemple lorsque les deux Corées, du sud et du nord, avaient défilé sous le même drapeau.

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