JO de Paris 2024 : clapping, vasque olympique comme un phare dans la nuit, "virage Pinot" des Invalides... On a couru les 10 kilomètres pour tous

On a participé à cette course inédite, créée pour les Jeux de Paris, dans la nuit de samedi à dimanche.
Article rédigé par Sasha Beckermann
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
Des coureurs attendent le départ du Marathon pour tous, samedi 10 août, à Paris. (ALEXANDRE RAULT / HANS LUCAS / AFP)

"Si tu veux courir, cours un kilomètre. Si tu veux changer ta vie, cours un marathon", professait Emil Zatopek, triple champion olympique à Helsinki en 1952 sur le 5 000 m, le 10 000 m et le marathon. J’ai décidé de changer ma vie à seulement 25 % et de courir, dans la nuit du samedi 10 au dimanche 11 août, non pas le Marathon pour Tous et ses impitoyables 42,195 kilomètres, mais les 10 kilomètres pour Tous des Jeux olympiques de Paris, une course inédite créée par le Comité d'organisation (Cojop) pour les athlètes amateurs.

Rendez-vous est donné à partir de 00h10 à Saint-Paul, dans le IVe arrondissement de Paris. Sur les quais, des centaines de coureurs se préparent. Il y a les aguerris, ceux qui ont décidé de profiter de Paris la nuit, des stressés... Il y a des hommes, des femmes, des valides, des handicapés, des jeunes, des moins jeunes, des maquillés, des déguisés, des Britanniques, des Grecs, des Colombiens, des Chinois, et des Français qui courent avec le drapeau tricolore sur les épaules.

Un parcours fait pour sublimer Paris

Notre sas de départ porte le nom d’Emilie Le Pennec, gymnaste, médaillée d’or sur les barres asymétriques à Athènes en 2004. Elle y fera son entrée quelques minutes avant le départ, sous les acclamations des coureurs. Après une animation digne des meilleurs Gentils organisateurs (GO) du Club Med : échauffement collectif, chants, jeux de lumières, clapping… Le départ est enfin donné vers 00h40, au pied de l’Hôtel de Ville paré de bleu pour l’occasion, sous les bruyants encouragements de centaines de noctambules, bénévoles des Jeux compris, des courageux, qui ne dorment pas encore.

Des coureurs des 10 kilomètres pour Tous, le dimanche 11 août, à Paris. (Sasha Beckermann/France info: sport)

Le parcours n’est pas exigeant et  permet de visiter certains des plus beaux lieux de Paris : après un passage rue de Rivoli, direction la fondation Pinault, dans l’hypercentre de Paris, puis la place de la Bourse, aux alentours du deuxième kilomètre. Un groupe de rock y bat la mesure, sous les applaudissements des supporters, encore en nombre malgré l’heure tardive. Il est à peu près 1 heure du matin, la rue du 4-Septembre nous mène sur la place de l’Opéra, un petit virage à gauche et la colonne de la place Vendôme s’offre à nous.

La vasque, le symbole

Et là, la beauté de Paris et de ces Jeux rattrape les coureurs. Un virage à gauche, entre le quatrième et le cinquième kilomètre, et nous voilà sur la rue de Rivoli, dans l’autre sens cette fois-ci. La vasque de la flamme olympique, installée dans le jardin des Tuileries, est dans le ciel, à notre droite, elle nous surveille. Des participants n’hésitent pas à s’arrêter pour la prendre en photo et immortaliser le moment. Elle nous accompagnera pendant environ 1,5 kilomètre.

Des coureurs des 10 kilomètres pour Tous, le dimanche 11 août, à Paris. (Sasha Beckermann/France info: sport)

Passé les tunnels du quai des Tuileries et du cours la Reine, dans laquelle coureurs et coureuses n’ont pas hésité à mettre l’ambiance en chantant, c’est une autre grande dame qui nous accueille : la Tour Eiffel, vers 1h30. Sur le pont de l’Alma, que nous traversons pour changer de rive, après le septième kilomètre, un participant en fauteuil roulant n’hésite pas à haranguer la foule, un peu endormie. Message passé, une ola est lancée.

Le virage de l’esplanade des Invalides

Les chemins des coureurs des 10 kilomètres et de ceux qui ont vraiment décidé de changer leur vie, les futurs marathoniens, se croisent. Les encouragements se font plus forts, plus intenses. Ils sont des centaines, massés derrière des barrières à hurler nos noms, à taper sur des pancartes, à encourager. Les forces de l’ordre s’y mettent aussi : "Courage madame, plus que deux kilomètres." Il est bientôt 2 heures du matin et Paris ne dort pas. Voilà deux semaines que Paris ne dort plus. La ville lumière vit au rythme de cette course comme elle a vécu pendant toute la durée de ces Jeux olympiques : dans une euphorie collective contaminante.

Encore un dernier virage à gauche, et la place des Invalides, synonyme d’arrivée, se montre enfin devant nous. Un couple se prend la main, une mère et sa fille courent les derniers mètres ensemble... Le tout sous les acclamations toujours plus fortes des supporters et spectateurs amassés, dans ce virage, digne du désormais célèbre virage Pinot. Une fois la ligne d’arrivée passée, certains poursuivront la soirée à profiter de Paris la nuit. Cette course n’a pas changé ma vie, elle l’a juste un peu plus ancrée dans l’histoire de ces Jeux. Et mon temps ? C’est comme l’âge, ça ne se demande pas.

À regarder

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.