: Reportage JO de Paris 2024 : le Parc Urbain de la Concorde, le site olympique où skate et basket 3x3 ont remplacé la guillotine de Louis XVI

Si les photos des sites de beach volley au pied de la Tour Eiffel ou de l'escrime au Grand Palais ont fait le tour du monde, celui de la Concorde, qui accueille les "sports urbains" n'est pas moins photogénique. Les images des athlètes du BMX freestyle "roulant" sur l'obélisque par la magie de l'optique, ont également généré leur lot de "likes" sur les réseaux sociaux. La place de la Concorde où stationnent habituellement des véhicules de luxe devant le Palace du Crillon et le siège de la Fédération Internationale de l'Automobile, accueille un public très différent, jeune et familial, durant ces Jeux olympiques.

Venus de Nice en famille pour assister à des épreuves durant le week-end, Elise, Jérôme et leurs enfants étaient de passage par le Parc Urbain de la Concorde, vendredi après-midi. "On n'a pas de billet pour les sessions sur ce site, mais on a vu qu'on pouvait acheter un billet pas trop cher (24 euros) pour y entrer quand même, et il y a plein d'animations, les petits ont fait du basket, ils adorent", se réjouit Elisa en regardant sa fille Adélie s'initier au skateboard.

Un peu plus loin, près de la longue queue pour se prendre en photo dans les anneaux olympiques au pied de l'obélisque, c'est une démonstration de football freestyle, comme un spectacle de rue, à laquelle assistent d'autres familles. Un sport non olympique mais issu de la culture urbaine qui imprègne le site, composé de quatre stades pour le BMX freestyle, le skate, le basket 3x3, et le breaking, et où n'est vendue que de la nourriture végétarienne. "Il y a des graffitis, une exposition photo, de la musique électro, des cours de breakdance dans les Tuileries. Il y a moyen de s'initier et d'échanger avec les athlètes qui participent à ces ateliers et qui sont accessibles", décrit Aline, volontaire au Parc Urbain, et qui avait très envie de travailler sur ce site.

C’est un site dans Paris, avec des arènes au milieu des monuments qui laissent voir l’obélisque, les fontaines, la Tour Eiffel, donc tu as l’impression de te balader dans Paris avec des athlètes, des gens souriants.

Aline, volontaire au Parc Urbain de la Concorde

En attendant d'assister à du basket 3x3, Umberto et son fils de six ans ont eux profité des lieux en assistant à des entraînements de skateboard. "Elles ont réalisé des figures de ouf et mon fils était ravi de voir ça. Il pensait voir des athlètes, et il voit des acrobates. J'ai assisté à des matchs de rugby à 7 et de foot dans ces Jeux où il y avait une bonne ambiance, mais ici il y a l'accessibilité en plus", raconte-t-il, à quelques mètres des terrains d'échauffement des basketteurs, à la vue du public. Et à l'endroit même où Louis XVI et Marie-Antoinette étaient guillotinés il y a plus de deux siècles. Autres temps, autres moeurs. 

Un site "à taille humaine" dans lequel l'ambiance prend très facilement

Comme lui, Dylan a assisté à de nombreuses épreuves, dont une vingtaine de matchs de basket 3x3, en tant que "supporter leader" mobilisé par le CNOSF, qui lui fournit des billets, pour soutenir les athlètes français. "C'est un site qui attire une population un peu différente, avec beaucoup de jeunes qui viennent par curiosité voir des sports différents. Il y a plus de familles aussi que par rapport à d'autres sites où je suis allé, au hand ou au volley", assure-t-il.

Avec d'autres supporters français et l'aide de mégaphones et de tambours, il s'applique à mettre l'ambiance dans l'arène de basket 3x3, d'une capacité de 5800 spectateurs auxquels s'ajoutent parfois plusieurs centaines de personnes, debout, derrière les barrières. Particularité d'un site qui permet aussi d'apercevoir les épreuves depuis l'extérieur des stades. "Ca prend très facilement parce que c'est un site à taille humaine. Tout se joue dans une ambiance festive, avec une musique qui ne s'arrête jamais, c'est super dynamique et sans temps mort", poursuit Dylan. "Il y a tellement de bruit qu'on est obligé de parler fort et j'en perds ma voix", ajoute Hugo Capelli, commentateur du basket 3x3 pour France Télévisions.

Une fois de plus, vendredi soir, le public a répondu présent pour encourager les Bleus et les Bleues dans cette discipline qui connaît pour la première fois un tel engouement, puisqu'elle était entrée au programme olympique à Tokyo, sans spectateurs. Le même public, qui n'avait pas hésité à désapprouver les juges du BMX freestyle en les sifflant quelques jours plus tôt pour ne pas avoir attribué la meilleure note à Anthony Jeanjean, a rugi de nouveau à chaque panier marqué, ou chaque faute commise par les adversaires.

Cela n'a malheureusement pas suffi aux Françaises, éliminées de la suite du tournoi malgré une ultime victoire contre l'Australie, samedi. Les supporters, eux, se sont consolés en regardant Léon Marchand et Teddy Riner conquérir l'or sur les écrans géants, qui donnent au site un air de fanzone géante.