Cet article date de plus de deux ans.

JO 2022 : pourquoi le combiné alpin est la course à ne pas manquer pour Alexis Pinturault

Le Français avait décroché la médaille d'argent sur le combiné alpin de Pyeongchang il y a quatre ans.

Article rédigé par Quentin Ramelet - De notre envoyé spécial à Yanqing
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Alexis Pinturault le sait : le combiné alpin constitue sa meilleure chance de titre olympique lors des JO de Pékin. (KERSTIN JOENSSON / AFP)

Dans une saison compliquée, où il ne peut plus conserver son gros Globe de cristal en ski alpin, Alexis Pinturault dispose encore de plusieurs cartouches pour rendre cet exercice mémorable. Et ça commencera avec le combiné alpin, jeudi 10 février (descente à 3h30 et slalom à 7h15, heure française), soit sa "meilleure chance" de monter à nouveau sur la boîte olympique selon notre consultant Luc Alphand. Franceinfo: sport vous explique en trois points pourquoi le Français aux 34 victoires en Coupe du monde ne doit pas manquer cette épreuve.

Parce qu'il ne lui manque que l'or olympique dans "sa" spécialité

"Du bronze ou de l'argent, il en a déjà. Lui, ce qu'il veut, c'est gagner. Et sa chance de l'emporter ici à Yanqing est bien plus élevée en combiné alpin qu'elle ne l'est ailleurs." Luc Alphand dresse le tableau d'entrée. Et si le vainqueur de la Coupe du monde en 1997 semble aussi sûr de lui, c'est parce que le skieur de Courchevel (Savoie) est un monstre sacré en combiné alpin. Depuis presque une décennie – même si cette discipline est plus ou moins boudée par le circuit Coupe du monde (la dernière épreuve avait eu lieu en février 2020, à Bansko (Bulgarie), et avait été remportée par le Français) – Alexis Pinturault (30 ans) en a fait sa spécialité. 

Il n'y a qu'à regarder le palmarès du natif de Moûtiers (Savoie) dans cette épreuve pour le vérifier : quatre Globes de cristal (2016, 2017, 2019 et 2020), 10 victoires en Coupe du monde (sur 34 au total), un titre de champion de monde à Âre (Suède) en 2019, et une médaille olympique (argent en 2018). Finalement, et lui-même le perçoit comme une petite anomalie dans sa riche carrière, seul l'or olympique lui a résisté jusqu'ici. Il est ainsi temps d'y remédier, mais pour y parvenir, il s'agira de tenir son rang. 

Jeux olympiques d’hiver de Pékin : objectif médaille d’or pour Alexis Pinturault

 

Cependant, rien n'est joué d'avance, surtout face à une concurrence qui se montre de plus en plus mordante. "Il est le favori mais il y aura un vrai match. Et ce titre du combiné est loin d’être gagné, prévient Luc Alphand. Certains slalomeurs, très bons voire intrinsèquement un peu meilleurs qu’Alexis cette année, ont fait de bons entraînements. Avant, il avait de la marge mais celle-ci s'est un petit peu réduite."

Parce qu'il n'y aura pas Marco Odermatt face à lui

Disons-le, que Marco Odermatt (24 ans) ne soit pas assez polyvalent pour s'engager en combiné représente, cette saison en particulier, un vrai "ouf" de soulagement. Car le Suisse est tout simplement "stratosphérique" cette saison, comme tient à le noter notre consultant. Largement en tête de la Coupe du monde, il compte déjà deux fois plus de victoires que la saison dernière avec quatre géants remportés et deux succès en super-G. "Cette année, Alexis tombe sur un os qui s’appelle Marco Odermatt", rappelle à juste titre Luc Alphand.

Si Pinturault était parvenu à remporter son duel in extremis lors de l'exercice précédent, il n'y a pas eu de débat sur l'actuel, le prodige helvète ayant passé un cap, notamment en géant. "Alexis pourra gagner, bien sûr, mais Odermatt est dans une autre sphère pour l’instant. C'est donc pour ça que le combiné est très important", analyse fatalement mais justement le compagnon de cabine d'Alexandre Pasteur. Libéré de la pression mise par son bourreau suisse, Alexis Pinturault n'aura plus l'excuse d'une concurrence infaillible face à lui. 

Parce qu'il a pris plus de repères que tout le monde sur la piste de Yanqing

C'est un fait important à souligner. Le Français est le seul des favoris du combiné alpin à avoir déjà pratiqué la neige de culture qui serpente les montagnes rocheuses de Yanqing en course officielle, ayant pris la 11e place du super-G, mardi. Son plus grand rival sur la spécialité, Marco Schwarz (champion du monde en titre), Loïc Meillard, Justin Murisier ou encore Johannes Strolz, n'ont eux pas encore mis de dossard sur ces Jeux. Il se sont juste contentés des entraînements de la descente avant le début officiel des compétitions. Et même encore ce matin à l'occasion de l'ultime répétition générale. D'ailleurs, Schwarz a poussé les cannes à fond jusqu'au bout, semblant en "bonne forme", selon les aveux d'Alexis Pinturault.

Alexis Pinturault a terminé 11e du super-G des Jeux olympiqiues de Pékin, mardi 8 février, à Yanqing. (MICHAEL KAPPELER / AFP)

Lui s'est rassuré "avec des sensations plutôt bonnes", prenant "encore de super repères" sur ce tracé, comme il a pu nous le confier quelques minutes après son run dans une zone mixte encore plus silencieuse qu'à l'accoutumée, le slalom femmes se disputant au même moment. Finalement, il aura donc descendu à quatre reprises (trois entraînements de descente et le super-G) la piste de vitesse des Jeux olympiques, soit au moins une fois de plus que tous ses meilleurs rivaux.

"Bien sûr que c’est un vrai plus pour lui, nous confirme Luc Alphand. Déjà parce que c’est une piste que personne ne connaît et n'a pratiquée. C’était le premier super-G disputé sur cette piste, et de l’avoir fait, comparé à tous les autres bons slalomeurs, c’est un avantage, bien sûr." À Pinturault, maintenant, d'en profiter, pour espérer entrer un peu plus dans la légende du ski français.

À regarder

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.