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JO 2022 : Chloé Trespeuch, l'argent du travail et de la revanche

Après sa douloureuse cinquième place il y a quatre ans lors des Jeux de Pyeongchang (Corée du sud), la snowboardeuse avait à cœur d’oublier ses derniers Jeux.

Article rédigé par Apolline Merle, franceinfo: sport - De notre envoyée spéciale à Zhangjiakou
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
La Française Chloé Trespeuch est devenue vice-championne olympique en snowboard cross, mercredi 9 février, à Zhangjiakou.  (ANDREW MILLIGAN / MAXPPP)

Chloé Trespeuch ne peut contenir ses larmes et ses cris de joies. Mercredi 9 février, sur le site du Genting Snow Park, à Zhangjiakou, la Savoyarde est devenue vice-championne olympique de snowboard cross, réalisant ainsi sa plus belle performance aux JO. Le regard tourné vers le clan français, poings levés, Chloé Trespeuch savoure ce moment, son moment. Drapeau tricolore à la main flottant au-dessus de sa tête, elle s'élance avec fierté au milieu de la piste d'arrivée, comme pour réaliser ce qu'elle vient d'accomplir.

Sous le regard de Claude Onesta, manager général de la haute performance à l'Agence nationale du sport (ANS), venu soutenir la délégation des Bleus, les Tricolores célèbrent cette sixième médaille française. Kévin Strucl, le chef d'équipe de snowboard cross, ne peut lui non plus contenir sa joie. Sans attendre quelconque protocole, il rejoint Chloé, sautant sur les énormes coussins d'air délimitant la piste et enlace son athlète. "Dès que j'ai passé la ligne d'arrivée, j'étais été émue, mais encore plus après en voyant mon coach. J'ai vu la fierté dans ses yeux", savoure Chloé Trespeuch juste après l'annonce des résultats, encore très sous le coup de l'émotion.

Oublier la douloureuse expérience de Pyeongchang

Si l'émotion est si forte, c'est aussi parce que Chloé Trespeuch a pris une revanche. Il y a quatre ans, à Pyeongchang, elle avait remis en jeu sa médaille de bronze conquise à la surprise générale à Sotchi, quatre ans plus tôt. Fini l'anonymat d'une jeune athlète de 20 ans, elle se devait, alors, assumer un nouveau statut. "En Corée, j'avais beaucoup plus de pression sur les épaules qu'à Sotchi", se souvient la native de Bourg-Saint-Maurice. Cinquième au final, elle y avait vécu sa plus grande désillusion.

"Les Jeux de Pyeongchang ont été très durs à vivre. J'ai été déçue car c'était le premier grand échec de ma carrière. Je me suis pris une claque sur le moment."

Chloé Trespeuch, médaillée d'argent en snowboard cross à Pékin

à franceinfo: sport

Mais comme tout grand champion, la Française s'est nourrie de cet échec pour se reconstruire et revenir plus forte. "Avec le recul, je sais que cette expérience m'a beaucoup apportée. Cet échec m'a permis de réfléchir à comment je voulais faire évoluer ma carrière et comment y arriver. J'ai alors beaucoup plus travaillé. Et ces quatre dernières années ont été fondamentales au niveau de la performance et de l'épanouissement", retrace celle qui arrivait à Pékin pour ces troisièmes Jeux avec un état d'esprit serein.

Un travail acharné

Cette médaille, c'est la récompense du travail mais aussi de la volonté : "Je ressens beaucoup d'émotion aujourd'hui car dans une carrière d'athlète, on a tellement de moments de doutes, les remises en question sont permanentes. Je me demande tous les jours si je suis capable d'aller jouer devant, si j'ai les capacités physiques nécessaires, ou encore si j'ai toujours mon mental de fonceuse. Et quand on gagne, on se rend compte qu'on était capable d'aller chercher cette médaille", témoigne à chaud Chloé, bouquet de fleurs et mascotte pékinoise à la main.

Alors qu'elle monte sur la deuxième marche du podium, le clan français exulte. "Bravoooooo Chloooooooo", hurle Julia Pereira de Sousa Mabileau, qui a terminé cinquième de l'épreuve. "Chloé est une énorme bosseuse. Elle mérite tellement sa médaille et méritait même de gagner l'or. Je suis très heureuse pour elle. D'ailleurs, il était écrit qu'elle allait monter sur le podium", insiste la médaillée d'argent à Pyeongchang. Avant de conclure, le regard plein de malice : "J'espère que je ferai pareil qu'elle dans quatre ans." Le rendez-vous est pris.

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