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Teddy Riner sur sa blessure avant les JO de Tokyo : "Le genou, en général, c'est synonyme de gros bobos, mais ça va aller"

Le double champion olympique ne rêve que de la médaille d'or aux Jeux qui débutent vendredi, malgré une préparation perturbée par une blessure.

Article rédigé par Apolline Merle, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le judoka Teddy Riner à l'entraînement le 9 avril 2021, en Guadeloupe. (MILLEREAU PHILIPPE / KMSP / AFP)

Pendant deux ans et demi, trois journalistes du service des sports de France Télévisions, Brice Baubit, Benoit Durand et Laurent Lefebvre, ont suivi le double champion olympique et le plus grand judoka de l'histoire dans sa conquête d'une troisième médaille d'or olympique consécutive. À l'occasion de la diffusion du documentaire Teddy Riner, la quête, diffusé sur France 2 jeudi 22 juillet en prime-time, Teddy Riner est revenu sur sa préparation pour les Jeux olympiques de Tokyo, et notamment sur sa blessure au genou contractée cinq mois avant les Jeux. Entretien.

Dans le film, on vous voit revoir et commenter certains passages du premier film, intitulé "Teddy" et diffusé il y a un an sur France 3. Revoir votre évolution vous-a-t-il aidé dans votre préparation pour Tokyo ?

Teddy Riner : Aidé non, mais je me suis souvenu de l'état d'esprit dans lequel j'étais à certains moments. C'est dingue car ces deux ans de tournage sont deux ans vécus avec le Covid. Pourtant on dirait qu'on en a vécu cinq. Quand on regarde le film, vous voyez 90 minutes, mais pour moi, ça paraît des années. On attend, on attend, et il y a des rebondissements à chaque fois. On aurait dit un vrai film écrit, mais c'est juste ma vie.

Les JO de Tokyo seront très particuliers à plus d'un titre. Les proches des athlètes ne pourront pas faire le déplacement et les épreuves auront lieu à huis clos. Comment se prépare-t-on à une ambiance si différente ?

Déjà, on prend la température sur une compétition. Aux Masters de Doha (en janvier 2021), j'ai pu prendre la température, j'ai pu voir et ressentir les choses sans public. Cela va être compliqué c'est certain, mais en même temps on a la chance de pouvoir aller aux JO. Je suis donc content de pouvoir concourir pour aller chercher une médaille. Ma famille ne sera pas à mes côtés mais on n'a pas beaucoup le choix.

"C'est une épreuve que la vie nous inflige et il faut la relever. On se remonte les manches et on y va."

Teddy Riner

à franceinfo: sport

Avec le recul, pensez-vous que votre pause d'un an (Riner avait mis entre parenthèses sa carrière entre fin 2017 et fin 2018) vous a rendu plus fort et vous a appris des choses sur vous-même ?

Oui cette pause m'a rendu plus fort. Je pense que si j'avais enchaîné, je ne serai pas là devant vous. J'aurais, je pense, déjà terminé ma carrière, parce que mon corps et ma tête n'en pouvaient plus. Cette pause m'a fait beaucoup de bien. On grandit à chaque moment de notre vie, et ces moments-là m'ont fait grandir, tout comme ce que nous avons vécu avec le Covid. J'ai progressé sur moi-même dans tous les aspects. D'ailleurs, quand je parle avec ma psy aujourd'hui, elle me dit "je te trouve plus posé, plus fort, tu as progressé". Et je le ressens aussi.

Dans le film, on apprend que vous avez décidé de changer votre staff à huit mois des JO. La décision a-t-elle été évidente pour vous ?

Ce n'est jamais évident. Je me suis posé les vraies questions, et quand je suis revenu de cette longue retraite après [sa deuxième défaite de suite, il prend la décision de s'isoler quelques temps pour se recentrer sur lui-même], j'ai pris un certain nombre de décisions et j'ai imposé des choses sur ma préparation. J'ai ensuite dit, "si vous pouvez me suivre, très bien, si vous ne pouvez pas, alors je change". 

Autre surprise du film, on apprend que vous vous êtes blessé au genou à cinq mois des Jeux (fin février). Avez-vous compris tout de suite que la blessure était grave ?

Oui bien sûr, car je connais mon corps. On le sait quand c'est le genou ou une grosse articulation, en général cela est synonyme de gros bobos. Après forcément, on passe par plusieurs états, on se dit que c'est grave, puis que ce n'est pas grave, que les JO c'est terminé, et puis non et puis oui. On doute. Donc là, il fallait tout de suite rester positif, relativiser et se dire que ça allait aller. Du coup, ça va aller.

Après une pandémie mondiale, le report d'un an des Jeux olympiques, une blessure, comment arrive-t-on prêt physiquement et mentalement aux JO ?

Il faut déjà bien s'entraîner, avoir une bonne équipe autour de nous, lui faire confiance dans ce qu'elle nous propose, évoluer avec elle et se sentir progresser. C'est ça le secret. Aujourd'hui, je me sens bien, j'ai repris tout ce qu'il faut pour être l'un des meilleurs sur cette journée. Après, le sport reste aléatoire, on le sait. Mais je vais donner tout ce que j'ai.

La fin du film s'arrête à un mois du début des Jeux olympiques. Un troisième film avec le dénouement à Tokyo est-il prévu ?

Cela serait bien oui. Surtout pour le public, pour que les gens découvrent la fin de l'histoire.

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