Reportage "On aimerait avoir un joueur de sa trempe" : Félix Lebrun, un médaillé de bronze à l'aura internationale grandissante

Les Bleus se sont qualifiés pour les quarts de finale de l'épreuve par équipes, lundi, après avoir disposé de la Slovénie (3-0).
Article rédigé par Emmanuel Rupied - à l'Arena Paris Sud
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Félix Lebrun exulte, il vient de remporter en cinq sets (3-2), son duel face à Darko Jorgic, lors de la rencontre par équipes messieurs, aux JO de Paris, le lundi 5 août 2024. (WANG ZHAO / AFP)

Les Lebrun sont partout aux Jeux olympiques. Même pour frapper les trois coups, synonyme de début des épreuves du soir, ce sont les deux sœurs d'Alexis et Félix qui s'y collent, lundi 5 août, à l'Arena Paris Sud. Sur le terrain, la fratrie est accompagnée par Simon Gauzy pour le début de la compétition par équipes.

Sans surprise, c'est bien Félix Lebrun, tout frais médaillé de bronze en individuel, qui sort vainqueur à l'applaudimètre. Le Français est venu étrenner son nouveau costume face à la modeste Slovénie pour une entrée en lice en douceur.

Félix Lebrun, star des Jeux

La première breloque française individuelle obtenue aux JO depuis l'argent de Jean-Philippe Gatien à Barcelone en 1992, a confirmé les espoirs suscités par le numéro 5 mondial sur le plan national. "Il a prouvé aux observateurs du monde entier qu'il pouvait répondre présent. Il a renforcé son statut", explique Gatien, consultant pour France Télévisions.

La jeunesse et la fraîcheur du Tricolore face à la pression impressionnent, à commencer par ses pairs. "J'ai reçu pas mal de photos d'athlètes étrangers qui prennent des captures de reportages sur la famille Lebrun et notamment Félix", raconte avec un sourire le champion du monde à Göteborg, en 1993.

"A l'international, ils vivent de plein fouet la 'Lebrunmania', il y a un vrai intérêt derrière l'histoire de famille qui est hallucinante."

Jean-Philippe Gatien, champion du monde 1993 en simple et consultant pour France Télévisions

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Populaire, le Français l'est aussi en étant actif sur les réseaux sociaux et particulièrement sur Weibo, la plateforme sociale principale en Chine. Le Français y compte 156 000 abonnés et connaît ainsi une poussée de popularité importante au pays du tennis de table. Au point d'être surnommé le "Petit Wang Hao européen" par les médias sportifs locaux, en référence à l'ancien numéro un mondial chinois dans les années 2000.

Une popularité déjà internationale

Une montée en puissance vue d'un très bon œil du côté des Japonais, las de l'hégémonie imposée par leurs meilleurs ennemis. "Il est jeune et talentueux. S'il peut battre tous les joueurs chinois, moi, ça me va" sourit Masafumi Kimura, journaliste au sein de l'agence de presse nippone Jiji Press, qui voit dans le Français toutes les qualités d'un futur numéro un mondial en puissance "s'il continue de travailler durement. Mais c'est déjà une star aujourd'hui et c'est le plus connu des Européens au Japon."

Sur le terrain, le jeune Tricolore, pas encore majeur, doit cependant ajuster sa nouvelle veste, celle de l'homme à battre. Face au Slovène Darko Jorgic, 18e joueur mondial, le Français peut mesurer la pression qui pèse sur lui. Mené deux sets à un, le natif de Montpellier jette de rage sa raquette. Avant d'ajuster les derniers plis de son veston et emporter les deux suivants pour s'imposer.

Félix Lebrun face à Darko Jorgic, lors de la rencontre par équipes messieurs, aux JO de Paris, le lundi 5 août 2024. (WANG ZHAO / AFP)

Après la victoire en ouverture du duo composé de Simon Gauzy et Alexis Lebrun face à la paire slovène, le plus âgé des deux frères (20 ans) ne tremble pas pour conclure (3-1) face au modeste 126e joueur mondial, Deni Kozul et permettre aux Bleus de se qualifier pour les quarts de finale.

Autre nation européenne dominante, les Allemands sont aussi en lice pour les quarts et la tentation est parfois forte de jeter un coup d'œil sur la pépite de 17 ans. Journaliste au sein de la Fédération allemande de tennis de table, Benedikt Probst est impressionné par la progression du Tricolore. "On aimerait avoir un joueur de sa trempe car il a déjà plus de médailles en individuel que n'aura jamais Timo Boll (ex-numéro un mondial allemand)." Le jeune Français possède également "une grosse fanbase en Allemagne", explique Probst.

Les Bleus ne pourront affronter l'Allemagne qu'en finale. Mais avant, se dresse l'ogre chinois pour une demie potentielle, soit "Djokovic Nadal et Federer dans la même équipe", explique Gatien. L'occasion de voir si Félix Lebrun a désormais la bonne taille de costume. 

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