JO de Paris 2024 : finaliste à Bastad, Rafael Nadal a engrangé de la confiance avant le tournoi de tennis olympique

Deux ans après sa dernière finale, remportée, à Roland-Garros, Rafael Nadal s'est approché d'un 93e titre en carrière, dimanche 21 juillet, à Bastad (Suède). Ni l'enjeu ni le cadre de ce tournoi ATP 250 n'étaient comparables à Paris, mais l'Espagnol a pu enchaîner les matchs pour gagner en confiance et en rythme avant le tournoi olympique de tennis, du 27 juillet au 4 août.

Opposé en finale au Portugais Nuno Borges, 51e au classement ATP, Rafael Nadal a tout de même affiché ses limites, dominé 6-3, 6-2. Des limites physiques atteintes à l'issue d'une semaine durant laquelle il a notamment bataillé près de quatre heures en quarts de finale contre Mariano Navone (6-7[2], 7-5, 7-5), puis 2h12 en demi-finales contre Duje Ajdukovic (4-6, 6-3, 6-4), 130e joueur mondial issu des qualifications, après avoir battu Cameron Norrie (42e mondial). Ceux qui voient le verre à moitié vide relèveront ces matchs laborieux contre une adversité limitée, mais ceux qui voient le verre à moitié plein souligneront sa capacité à s'accrocher.

"J'ai gagné quatre matchs de suite, ce dont j'étais incapable ces deux dernières années", s'est satisfait Rafael Nadal après sa demi-finale. "C'est de bon augure, parce que ces derniers temps, il n'avait que deux ou trois matchs d'autonomie, pas plus, note Arnaud Clément, consultant franceinfo: sport. On ne va pas dire qu'on a retrouvé Rafael Nadal, mais ce parcours à Bastad est positif parce qu'on sait qu'il a besoin d'enchaînement pour travailler son jeu, adapter son physique et gagner en confiance."

"J'ai amélioré beaucoup de choses sur le court"

Revenu mi-avril sur le circuit après presque seize mois sans jouer (il n'avait disputé qu'un tournoi en janvier dernier), l'Espagnol demeure à la recherche de bonnes sensations. "Je suis toujours en train de récupérer beaucoup de choses que j'ai perdues après ma grosse opération à la hanche il y a presqu'un an. Mais je me bats et je me suis battu pendant tout le tournoi pour en arriver où j'en suis aujourd'hui, et j'ai amélioré beaucoup de choses sur le court. J'en suis heureux", déclarait-il en se qualifiant pour la finale en Suède.

Ce bon parcours à Bastad a validé sa décision de ne pas faire la saison sur gazon pour se concentrer sur sa préparation olympique sur terre battue. "Au-delà du changement de surface à répétition, c'est une période hyper dense émotionnellement, où dès qu'un tournoi se termine, on doit se focaliser sur l'autre, avec très peu de temps pour se relaxer, explique Arnaud Clément. Rafael Nadal a pu avoir le rythme qu'il souhaitait pour se préparer. Et sur les moments clés, ça peut se jouer à la confiance pour que la balle bascule du bon côté.

"En ayant simplement réussi à gagner des matchs accrochés, il aura peut-être un peu plus de certitudes."

Arnaud Clément, consultant tennis

à franceinfo: sport

Le sort de Rafael Nadal aux Jeux olympiques dépendra aussi du tirage au sort, puisqu'il ne sera pas tête de série. Mais un tournoi olympique qui se joue en deux sets gagnants, plutôt que trois, pourrait aussi lui permettre de tenir le rythme. Il devra également gérer un programme chargé avec sa participation au double messieurs aux côtés de Carlos Alcaraz entre ses éventuels matchs en simple s'il réussit à passer quelques tours. A Bastad, il a préféré abandonner le tournoi en double, avec Casper Ruud, en demi-finales, pour s'économiser et se concentrer sur le simple, ajoutant près de trois heures de jeu aux 10h46 passées sur le court en simple cette semaine.