JO de Paris 2024 : pour l'équipe de France de water-polo, l'exploit de 1924 comme source d'inspiration ?

Il y a un siècle, les poloïstes décrochaient la première médaille d'or olympique pour la France dans un sport collectif.
Article rédigé par Sasha Beckermann
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'équipe de France de water-polo face à la Belgique, le 17 juillet 1924, à Paris. (ARCHIVES CNOSF/AFP)

C'est un titre qui a été oublié dans les tréfonds de l'histoire du sport, mais qui reste ancré dans la mémoire de l'actuelle équipe de France de water-polo. Il y a cent ans, aux Jeux olympiques de Paris – déjà –, les Bleus du water-polo s'imposaient face à la Belgique en finale du tournoi olympique (3-0). Alors qu'ils n'étaient pas franchement favoris, les Français sont devenus les premiers Tricolores à rapporter une breloque dorée pour un sport collectif.

Pour les Bleus d'aujourd'hui, qui ont connu une belle progression depuis trois ans et leur non-qualification pour les Jeux de Tokyo, cette victoire fondatrice est dans toutes les têtes."On a un groupe WhatsApp avec les joueurs et le staff de l'équipe de France. La photo du groupe, c'est la médaille d'or de 1924", avait confié le sélectionneur des Bleus, Florian Bruzzo, à Radio France

Il faut se rendre du côté de Tourcoing, où la mémoire de cet exploit est encore vive. Le club – les Enfants de Neptunes – est le plus titré de France et le doit notamment à deux hommes, artisans également de la médaille d'or de la France : Paul Beulque, son fondateur et entraîneur, considéré comme l'un des pères de la natation, et Henri Padou, le buteur. 

Une équipe en laquelle personne ne croyait

En 1923, Paul Beulque est choisi par le congrès de préparation olympique pour mener cette sélection française de water-polo. À l'époque, il est déjà reconnu pour ses méthodes d'entraînement efficaces. Le sélectionneur rêvait d'aligner sept Tourquennois, ils seront cinq à la fin : Paul Dujardin, Henri Padou, Albert Deborgies, Noël Delberghe, Robert Desmettre. Deux joueurs parisiens, Albert Mayaud et Georges Rigal, complètent l'équipe.

La finale France - Belgique, le 17 juillet 1924, à la Piscine des Tourelles à Paris (France). (CNOSF / AFP)

Peu de gens misaient sur l'équipe de France à ces Jeux olympiques. Elle n'avait gagné que deux matchs depuis 1909, et les sept nageurs choisis par Paul Beulque n'avaient jamais joué ensemble en match officiel. "Un grand dirigeant de la Fédération française de natation et de sauvetage s'obstinait à prédire notre élimination. Elle ne se produisit pas et le succès final fut la plus belle réponse et le plus beau camouflet qui se puisse rêver", confiait après coup Henri Padou. 

Excès de confiance des Américains

Les Américains non plus ne croyaient pas en cette équipe. Par excès de confiance, ils avaient décidé de se passer de leur superstar de l'époque, Johnny Weissmuller, le futur Tarzan, face aux Bleus. A la piscine Georges-Vallerey (appelée Piscine des Tourelles alors), les Français en ont profité pour s'imposer 3-1, en prolongation, à la surprise générale. Les Pays-Bas en quarts (6-3) et la Suède en demies (4-2) ont également fait les frais des hommes de Paul Beulque.

Puis est venu le tour de la Belgique, que l'équipe de France n'avait alors jamais vaincue (un nul, 10 défaites jusque-là). Un doublé de Robert Desmettre, meilleur buteur du tournoi (neuf réalisations), et un but d'Henri Padou, ont permis à la France de l'emporter (3-0). Et de rentrer dans l'histoire.

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