L'armée française est officiellement engagée au Mali
L'avancée des islamistes, qui contrôlent le nord et voulaient progresser vers le Sud, a été "stoppée" vendredi par la contre-offensive de l'armée malienne appuyée par des troupes étrangères.
L'intervention au Mali durera "le temps nécessaire". Le président de la République a confirmé vendredi 11 janvier l'engagement français aux côtés de l'armée malienne, après la dernière offensive islamiste dans le centre du Mali, survenue jeudi, tandis que l'armée malienne et ses alliés a annoncé avoir stoppé l'avancée de islamistes.
Francetv info fait le point sur les derniers éléments connus :
Hollande confirme l'engagement français
L'armée française est officiellement engagée au Mali. "Les terroristes doivent savoir que la France sera toujours là quand il s'agit de défendre la liberté", a déclaré François Hollande lors d'une brève intervention, confirmant l'engagement de l'armée française aux côtés de l'armée malienne, annoncé un peu plus tôt par des sources maliennes. "Cette opération durera le temps nécessaire", a-t-il ajouté, et "le Parlement sera saisi lundi". François Hollande a précisé que Paris agissait "dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU".
Selon Le Figaro, des forces militaires françaises et allemandes ont pris position jeudi à Sévaré, une localité proche de Mopti. Le quotidien explique que ce déploiement s'accompagne de la présence de huit avions.
La France fait "tout pour libérer les otages"
Dans la foulée de l'intervention de François Hollande, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a pris la parole pour évoquer le sort des otages français au Mali. "Ils sont depuis de longs mois dans une situation extrêmement périlleuse", a rappelé le ministre, assurant que la France faisait "tout pour les libérer". "Nous sommes en train de prévenir les familles", a ajouté Laurent Fabius. "Il faut avoir à l'esprit que ce sont les mêmes groupes qui sont les preneurs d'otages et qui progressent vers le sud du Mali", a-t-il déclaré, estimant que Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui détient les otages, et les islamistes d'Ansar Dine, qui tiennent le nord du pays, étaient liés.
L'armée malienne et ses alliés stoppent l'avancée des islamistes
Dans la soirée de vendredi, le président malien par intérim Dioncounda Traoré a affirmé que "la situation sur le front était globalement sous contrôle" dans son pays dont l'armée est engagée dans une offensive contre des groupes islamistes contrôlant les régions du Nord. "Courageusement, nos forces armées, les fils de ce pays font face à la situation", a-t-il déclaré dans un message à la Nation.
"L'avancée des islamistes a été stoppée par l'armée malienne avec le soutien des troupes étrangères. Nous poursuivons l'offensive", a déclaré à l'AFP le capitaine Oumar Daw, basé à Mopti, dans le centre du pays. L'armée a affirmé avoir récupérer le contrôle Konna qui était aux mains des islamistes depuis jeudi.
L'armée malienne avait lancé vendredi matin, depuis Sévaré, à 70 km au sud de Konna, une offensive contre les islamistes, selon un officier de l'armée malienne. "L'objectif est de reprendre le contrôle total de la ville de Konna et de progresser après" vers les positions des islamistes, avait déclaré cet officier depuis Mopti, à environ 70 km au sud de Konna. "Actuellement, nous et nos alliés, nous organisons des tirs contre les positions des islamistes à Konna, pour les repousser et contrôler entièrement la localité", et ces tirs proviennent "d'appareils militaires de pays amis", a-t-il ajouté.
L'état d'urgence décrété au Mali
L'état d'urgence est entré en vigueur vendredi, a annoncé le gouvernement. La décision a été prise lors d'un Conseil des ministres extraordinaire "compte tenu de la situation actuelle", a affirmé le porte-parole du gouvernement. Le ministre de l'Administration du territoire, Moussa Sinko Coulibaly, a précisé de son côté que la mesure "entr[ait]en vigueur immédiatement et sur toute l'étendue du territoire national". "Le Conseil (...) donne les moyens légaux aux autorités militaires de pouvoir maîtriser une situation à tous points de vue préoccupante", a affirmé le porte-parole.
Les ressortissants français appelés à quitter le pays
Avant l'annonce de François Hollande, la France avait demandé à ses ressortissants "dont la présence n'est pas indispensable au Mali" de "quitter provisoirement le pays" en raison de "la forte dégradation de la situation sécuritaire". "Il est formellement déconseillé de s'y rendre, y compris à Bamako, jusqu'à nouvel ordre", précise un communiqué publié sur le site de conseils aux voyageurs du ministère des Affaires étrangères. Selon la Maison des Français de l'étranger, il y aurait environ 6 000 Français présents au Mali.
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